Style
Votre fantasme absolu est de terroriser les quartiers calmes avec un engin fort en gueule ? Le Dodge Nitro est pour vous. Massive, impressionnante, clinquante, c’est surtout sa calandre qui impressionne. Son bouclier avant proéminant ne fait rien pour adoucir les choses, il est vrai. De profil, hormis les arches de roues débordantes, on ne voit que des angles. Même chose à l’arrière. Macho. Mais avec un certain charme.
Motorisation
Deux motorisations seulement sont disponibles : un très américain V6 essence de 4 litres et 260 chevaux ou un bien plus raisonnable (et sobre) 4 cylindres diesel de 2.8 l et 177 chevaux. C’est cette dernière motorisation qui équipait notre Nitro. Une mécanique que nous avions déjà essayée sous le capot de la Wrangler. Remarquable de disponibilité, ce moteur est tout à fait à son aise ici.
Très souple et reprenant dès le régime du ralenti, il possède suffisamment de muscle que pour emmener la Nitro à bon train. Son couple imposant de 460 Nm permet d’oublier tous les obstacles venant sous ses roues.
S’il est relativement performant, ce moteur est aussi assez bruyant en charge ! Ses 4 cylindres entament un concert pas forcément des plus plaisants, mais à vitesse stabilisée, il parvient tout de même à se faire oublier. La jauge à essence, en charge, a alors aussi tendance à être attirée par la zone rouge. Il semble vraiment difficile de descendre sous les 10,5 litres aux cent. Notre moyenne est un plus probable 13 litres aux cent.
Cette mécanique est associée à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. En option, une unité automatique comptant 5 vitesses est disponible. Celle-ci, de par sa douceur, est en bonne adéquation avec la mécanique.
Tenue de route
Propulsion, le Nitro peut devenir 4 roues motrices à la condition d’évoluer à faible allure, absence de différentiel central oblige. Ne comptant pas non plus de gamme courte, il est assez peu à l’aise en tout terrain. Il est dès lors à considérer comme un tout chemin. La nuance semble subtile sur le papier, mais elle est de taille dans la réalité ! Sur la route, avec sa suspension archaïque, il ne se montre pas très efficace non plus. Mieux vaut prendre ses précautions et ne pas confondre ce Nitro avec un BMW X5. La direction, très démultipliée, n’arrange pas vraiment le bilan. Il ne faudra donc pas hésiter à mouliner du volant sur petites routes sinueuses !
Confort
Là encore, le confort à bord, particulièrement aux places arrière, souffre de cet essieu arrière rigide. Pourtant l’espace disponible y est généreux. C’est plutôt à l’avant que l’habitabilité est comptée. Principalement pour le conducteur qui, selon son gabarit, trouvera la position de conduite de très moyenne à franchement déplaisante. La faute à un siège ne pouvant s’abaisser suffisamment et… à la partie inférieure du tableau de bord, dans laquelle le genou vient taper lorsqu’il s’agit de freiner… Ce phénomène dépend de votre gabarit et de votre position de conduite favorite… Voilà pourquoi il convient toujours d’essayer un véhicule avant de s’en porter acquéreur !
Citons encore le coffre, plutôt étriqué si des passagers occupent les places arrière avec 369 litres, mais qui peut devenir véritablement géant si la banquette arrière est rabattue : le volume passe alors à près de 2 m³ (1.994 litres pour être précis) ! Côté pratique, saluons le plancher coulissant permettant un chargement aisé.
Tarifs et équipement
Les tarifs démarrent à 26.200 € pour la version 2.8 CRD dans la finition SE. A ce prix, le Nitro n’est qu’une simple propulsion et ne peut bénéficier du régulateur de vitesse, de la sellerie cuir ou du toit ouvrant électrique. Ces équipements peuvent être livrés de série ou en option, sur les deux exécutions supérieures (SXT et R/T). La boîte automatique (de série sur R/T) est affichée à 1.200 €. La version SXT, qui semble réaliser le bon compromis prix/équipement est tarifiée 31.600 €.
Conclusion
Face à la concurrence européenne, ce Nitro est évidemment un peu rustique avec sa suspension arrière à essieu rigide et son gros 4 cylindres diesel aux relents agricoles. Si son comportement routier n’est certes pas une référence, il n’est pas non plus à considérer comme un véritable tout terrain. Que lui reste t’il alors ? Une gueule inimitable, apte à en faire craquer plus d’un et un tarif finalement assez doux.