Depuis l'automne 2009, les garages indépendants, représentés par FEDERAUTO, réparant des voitures récentes ont plus que jamais la possibilité d´accéder à des informations techniques pour la réparation et l'entretien. Ceci assure le libre choix des propriétaires d’un véhicule. C'est du moins ce qui devrait se passer, puisque l'Union européenne le prescrit. Mais qu'en est-il réellement ?
Dans le cadre d’un groupe de travail européen dont FEDERAUTO fait partie, la branche des garages indépendants représentés par la fédération des Pays-Bas, BOVAG Onafhankelijke Autobedrijven, a réalisé une enquête sur les informations techniques disponibles sur les sites Internet des constructeurs automobiles pour les véhicules Euro 5. Les résultats ne sont pas à l’avantage des constructeurs automobiles qui semblent ne pas respecter en grande partie les exigences de l'Union européenne.
Libre disposition des informations techniques
Afin d’assurer le libre choix des consommateurs les nouveaux règlements européens prescrivent non seulement que les constructeurs automobiles doivent mettre à disposition l’information technique permettant de travailler sur les véhicules Euro 5 au marché de l'après-vente indépendant, mais aussi que les garages indépendants doivent pouvoir télécharger – au même titre que les concessionnaires – les mises à jour logicielles de ces voitures sur les sites des constructeurs automobiles.
L’enquête en question posait deux questions essentielles: dans quelle mesure les constructeurs automobiles permettent-ils au marché de l'après-vente indépendant d'accéder aux informations techniques pour l'entretien et la réparation, et les garages indépendants peuvent-ils télécharger des mises à jour logicielles à partir des sites Internet des constructeurs ?
Sites lacunaires
Les sites Internet consacrés à l’information technique de 28 marques automobiles ont été évalués sur un grand nombre de points au cours de l'enquête. L'identification des véhicules est le seul point où la quasi-totalité des sites Internet a obtenu un bon résultat. Celui qui recherche ensuite des informations techniques données, s'aperçoit que les méthodes de recherche des sites Internet laissent beaucoup à désirer. Tout comme l'assistance technique proposée par les constructeurs automobiles. Par ailleurs, il est apparu impossible de retrouver la signification des codes d'erreur sur plus de la moitié des sites Internet. La même chose a valu pour la recherche des numéros de pièce sur presque la moitié des sites.
A ce niveau de l'enquête, les résultats des sites Internet ont considérablement varié.
Certains sites Internet des marques permettent un accès à l’information technique satisfaisant, d’autres un accès assez aléatoire voire médiocre.
Via ces mêmes sites Internet, les enquêteurs, qui ont procédé par recherches documentaires, n'ont pas pu trouver le programme de communication nécessaire pour connecter la voiture en ligne au site Internet du constructeur ou ils n'ont pas réussi à le faire fonctionner. Dans un certain nombre de cas, cet échec est dû au fait que l'installation des mises à jour logicielles nécessite un équipement spécifique à la marque ou que les mises à jour logicielles ne sont disponibles que sur CD-ROM. Ce qui ne répond évidemment pas du tout à la législation en vigueur.
Et maintenant?
Sur la base des constatations réalisées par nos homologues néerlandais, BOVAG Onafhankelijke Autobedrijven, nous pouvons objectivement formuler les conclusions suivantes: les constructeurs automobiles ne respectent pas en grande partie les exigences de l'Union européenne concernant la fourniture d'informations techniques pour les véhicules Euro 5. Ils enfreignent partiellement la lettre et partiellement l'esprit des règles qui leur sont imposées. A de rares exceptions près, l'exigence d'ouverture de leur site Internet à la recherche et à la consultation des informations techniques n'a pas vraiment abouti. Les informations sont souvent introuvables et le téléchargement des mises à jour logicielles sur les voitures à partir des sites Internet des constructeurs est pratiquement irréalisable. En résumé: de nombreux constructeurs automobiles ne semblent pas faire beaucoup d'efforts pour permettre et, le cas échéant, faciliter l'utilisation des informations techniques par le marché de l'après-vente indépendant.