Contrairement aux quelques Audi hybrides qui ont vu le jour jusqu’à présent, cette A3 e-tron présente une technologie « plug-in ». En français, cela signifie que la batterie peut être rechargée sur secteur. Le but de ceci est bien évidemment d’augmenter l’autonomie sur le mode strictement électrique et donc, de réduire la consommation globale. Audi annonce 1,5 l/100 km et des émissions de CO2 de 35 g/km. Mais tout cela est fort théorique…
Comment ça marche ?
Concrètement, nous retrouvons un moteur thermique 1.4 TSI sous le capot, d’une puissance de 150 chevaux et délivrant quelque 250 Nm de couple. Un peu maigrelet ? Sachez qu’entre ce dernier et la boîte S-Tronic (automatique à double embrayage), on retrouve un petit moteur électrique qui porte la puissance totale à 204 chevaux et surtout, la valeur de couple à 350 Nm ! Le tout est strictement envoyé sur les roues avant.
Modes de conduite
Sur le tableau de bord apparaît un petit bouton « EV » qui permet de choisir entre 4 modes de conduite : « EV » pour une conduite toute électrique (par défaut au démarrage si les réserves de la batterie sont suffisantes) ; « Hybrid Auto » pour le mode hybride normal, jonglant entre les deux moteurs pour une économie optimale ; « Hybrid Hold » pour maintenir la charge de la batterie et enfin, « Hybrid Charge » pour recharger la batterie en roulant, via le moteur thermique.
Un petit tour en ville ?
Batteries chargées au maximum (3h45 pour une recharge complète sur prise classique ou 2h15 sur prise industrielle), l’A3 e-tron peut prétendre à une autonomie d’environ 40 kilomètres. Un peu plus si vous circulez en ville avec un œuf sous le pied et sans climatisation et nettement moins si vous avez le pied lourd et roulez uniquement sur voie rapide… Dans tous les cas, cette autonomie est largement suffisante pour la majorité des navetteurs. Voiture en charge, il est possible de programmer la température de l’habitacle via votre smartphone !
Ce qui est frappant, sur ce mode EV, c’est évidemment le silence qui règne à bord. A tel point qu’une conduite en ville demande une attention soutenue pour ne pas collectionner les piétons sur le capot ! Une vision fantomatique qui traverse la ville dont seule la friction des pneus sur l’asphalte vient perturber la quiétude. Finalement, tout le monde vous dit merci ! Au volant, on ne s’ennuie pas non plus : le couple disponible au démarrage aura vite fait de faire cirer les pneus et de larguer vos poursuivants, encore à l’ère du paléolithique avec leurs moteurs bourdonnant et suintant le mazout !
Des performances de premier plan…
En mode hybride, les performances sont évidemment à l’avenant : les 350 Nm de couple ne se font pas prier et à chaque relance, le petit 1.4 TSI se voit asséné de coups de fouet par le moteur électrique ! Vu le prix et la technologie, nous aurions tout de même apprécié qu’Audi pousse le bouchon plus loin et développe une transmission Quattro, plus à même d’assurer une motricité digne de ce nom ! Question stabilité, rien à redire et l’e-tron ne perd rien en agilité non plus.
Au quotidien
Ce qui est sûr, c’est que tout le monde n’a pas le profil idéal pour rouler en e-tron. Ce qui est capital, c’est d’avoir la possibilité de recharger les batteries chez soi. Si la distance qui vous sépare du boulot est inférieure à 25 km, vous ne consommerez que quelques gouttes d’essence quotidiennement. Et si vous pouvez la recharger au travail, c’est parfait et pourrez même espérez une consommation nulle !
Pour les départs en vacances, le moteur thermique prend le relais, induisant forcément une consommation plus importante, de l’ordre de 6 à 7 l/100 km. C’est d’une logique implacable : au plus vous roulerez longtemps sans recharger les batteries, au plus le moteur thermique sera sollicité et au plus la consommation sera élevée ! Sur une distance d’une centaine de kilomètres, il est possible de ne brûler qu’entre 4,5 et 5,5 l/100 km. Dans tous les cas, la polyvalence est totale et la peur de la « panne de courant » que peut créer un véhicule 100 % électrique n’a ici, pas lieu d’être.
Contraintes de place… et de prix !
Finalement, l’usage de ce modèle n’impose que peu de concession. La plus grande concerne le… coffre, au volume réduit à 280 litres et qui se voit empiété par la mallette contenant les câbles de recharge, si vous décidez de recharger les batteries sur votre lieu de destination.
Et puis, il y a le prix : à 37.600 €, l’e-tron n’est franchement pas donnée. Pour vous donner une idée, rajoutez moins de 2.000 € et vous aurez une S3 de 300 chevaux, à 4 roues motrices et bien mieux équipée ! Le prix de l’écologie… Mais la grande rivale de l’e-tron, c’est sans conteste la VW Golf GTE, à la motorisation en tous points identique et proposée à 38.170 €. Un brin plus chère, certes, mais sa présentation spécifique et son équipement plus fourni ne devraient pas vous laisser de marbre !
Du côté fiscal, rien n’est hélas fait pour vous encourager, si ce n’est une TMC flamande nulle. Les sociétés y verront certes un avantage (déductibilité, consommation si l’infrastructure le permet, ATN réduite…), mais pour les particuliers, il s’agit d’un achat engagé…
Conclusion
Bien sûr, elle ne s’adresse pas à tout le monde. Les gros rouleurs adeptes de l’autoroute et les citadins sans garage la trouveront chère et sans intérêt face à une A3 diesel ou essence. Mais si vous remplissez toutes les bonnes cases, cette e-tron deviendra vite indispensable. Sa technologie de pointe apporte de la douceur en ville, des performances en dehors et un confort d’utilisation inégalé. Ce qui la rend étonnement attachante ! A son contact, le reste du flot automobile semble appartenir à une ère révolue… Le prix à payer reste encore fort élevé, mais patience, la technologie n’est encore qu’à ses balbutiements. En tous cas, c’est extrêmement prometteur !