Le reste de la famille Série 2 de BMW affichant un « nouveau » visage depuis quelques mois, il était grand temps pour la variante sportive siglée M de se repoudrer le nez à son tour. Par rapport à la précédente M2, la nouvelle hérite d’un bouclier avant aux prises d’air redessinées tandis que les traditionnels naseaux BMW s’élargissent. Ils se parent également de noir, tout comme les prises d’air latérales des ailes avant ainsi que les quatre sorties d’échappement. Pour l’occasion, la petite M s’offre en outre de nouveaux coloris extérieurs (Orange Sunset et Hockenheimsilber) ainsi que de nouvelles jantes forgées de 19 pouces.
Touche d’allumage
En se glissant à bord, on note aussi plusieurs subtiles évolutions. Comme l’arrivée d’un bouton de démarrage qui devient rouge, des compteurs black-panel et un système d’info-divertissement modernisé. On notera aussi l’arrivée de boutons de sélection individuels pour le paramétrage de la direction, de la réponse moteur et du contrôle de stabilité en remplacement du précédent interrupteur central. De quoi configurer la « Bête » à sa main de manière optimale. Les touches paramétrables M1 et M2 situées sur le volant permettent ensuite de rappeler rapidement ces paramètres d’une simple pression du pouce.
Cœur vaillant !
Si l’on apprécie toutes ces petites évolutions, soyons honnête : c’est bien sûr l’arrivée d’un nouveau palpitant sous le capot avant de la M2 qui s’avère l’évolution la plus alléchante au menu de cette refonte ! Face au défi imposé par les nouvelles normes antipollution, les ingénieurs allemands n’ont pas souhaité « simplement » étouffer la puissance du six cylindres en ligne du modèle précédent en lui ajoutant un filtre à particules. Ils ont profité de ce prétexte pour glisser sous le capot de la M2 le moteur des grandes sœurs M3/M4. Concrètement, si l’on retrouve toujours un six cylindres en ligne 3.0l suralimenté sous le capot, la M2 Competition abandonne le simple turbo de la M2 au profit d’un double turbo. La M2 Competition hérite aussi de systèmes de lubrification et de refroidissement optimisés.
410 ch
Par rapport à la précédente M2, la M2 Competition voit dès lors sa puissance maximale passer de 370 à 410 ch tandis que le couple culmine dorénavant à 550 Nm. Si cette évolution permet de gagner 0,1 s sur le traditionnel exercice du 0 à 100 km/h sur le papier (4,4 s en boîte manuelle 6 rapports et 4,2 s en boîte à double embrayage 7 rapports), on apprécie surtout le nouveau caractère du moteur qui gagne clairement en explosivité et en allonge. Dès que la voie se libère, on en profite pour tirer les intermédiaires jusqu’au nouveau régime maximal, légèrement plus élevé, fixé dorénavant à 7.600 tr/min. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule : la M2 Competition hérite aussi du renfort réalisé en plastique renforcé à la fibre de carbone des M3/M4 (qui vient encadrer le moteur) afin de rigidifier sa proue.
Plus précise…
Une évolution bienvenue qui permet à la M2 Competition (dont le réglage de la direction a été totalement recalibré suite à cette apparition) d’afficher un train avant plus précis et naturel que celui de la précédente M2. Pour le reste : on ne change pas une équipe qui gagne ! Le réglage des liaisons au sol reste identique à celui de la devancière. Ce qui signifie que le toucher de route est plutôt ferme (sans être trop inconfortable) mais que le maintien de la caisse paraît toujours optimal. En revanche, les ingénieurs du département M se sont attelés à peaufiner les réglages électroniques du système de stabilité ainsi que du différentiel autobloquant piloté.
…et encore plus efficace !
Visiblement, le travail a porté ses fruits. La M2 Competition se montre moins brutale et plus progressive dans ses réactions que sa devancière une fois poussée dans ses derniers retranchements. Ce qui permet de gagner en efficacité. Mais sans (trop) perdre en « caractère ». Enfin, notons pour les conducteurs les plus exigeants que la M2 Competition peut dorénavant bénéficier de freins plus efficaces en option. Ces nouveaux freins Sport M optionnels s’équipent de disques de plus grand diamètre pincés par 6 (contre 4) pistons à l’avant et 4 (contre 2) pistons à l’arrière. De quoi permettre de profiter plus longtemps du plaisir quasi sans filtre distillé par cette M2 Competition. Une des rares dernières compactes radicales du marché…
Conclusion
Dans l’absolu, la M2 n’était déjà pas vraiment « donnée ». Sa transformation en M2 Competition n’arrange rien à l’affaire puisque son tarif flirte (voire dépasse largement avec la boîte à double embrayage…) maintenant avec la barre des 65.000€. Mais le nouveau moteur ainsi que les réglages optimisés de l’engin valent clairement le léger supplément exigé par rapport à l’ancienne M2. Et puis, on se consolera en se disant que ce prix reste tout de même encore quasiment 20.000€ moins élevé que celui exigé pour une BMW M4 !