À 20 ans, le Scénic se devait d’innover. C’est du moins ce que Renault a décrété au moment d’en dessiner la quatrième génération. Lançant le concept de monovolume compact en adaptant la recette de son grand frère Espace à des mensurations plus contenues, le Scénic a connu ses heures de gloire au début des années 2000.

Aujourd’hui, les SUV compacts lui grappillent d’importantes parts de marché. Histoire de redynamiser les ventes de son véhicule familial, Renault a donc décidé de lui offrir un style plus charismatique. Avec, en point d’orgue, d’impressionnantes jantes de… 20 pouces comme « pointure » unique ! Dans le même temps, le Scénic s’élève de 4 cm du sol afin de présenter une stature tirant vers celle de crossover et voit ses lignes, moins cubiques que par le passé, terminer de soigner son style.

Cela dit, côté style, le Peugeot 3008 n’a pas vraiment de leçon à recevoir. Si la première génération affichait un dessin « charismatique », la deuxième mouture a décidé d’affirmer plus clairement sa personnalité de baroudeur. Sa garde au sol, par exemple, augmente sensiblement en passant de 15 à 22 cm !

Finition, équipement : égalité

Diable, que reste-il aux marques premium ? Sincèrement, on ne se sent pas moins bien accueilli à bord des Renault Scénic et Peugeot 3008, qu’à bord des BMW Série 2 Active Tourer et autres Mercedes Classe B. Au contraire… Il faut le reconnaître, le travail réalisé par les deux marques françaises sur le plan de la finition est impressionnant. Les accostages (notamment entre la planche de bord et les contre-portes), la qualité des matériaux et, surtout, l’insonorisation globale de ces deux modèles forcent le respect.

La planche de bord de la Peugeot 3008 gagne également des points du côté de l’originalité. Mais le Scénic se rattrape avec des aspects pratiques (comme la console centrale coulissante) plus aboutis. Du côté de la liste des équipements, la bagarre est aussi ténue. Bref, un point partout.

Confort : avantage Renault

On l’a dit, l’insonorisation soignée de ces deux véhicules familiaux permet d’affronter des longs périples sans risquer les maux de tête. Malgré ses grandes jantes de 20 pouces (mais chaussées de pneus à hauts flancs), le Renault Scénic fait également preuve d’un amortissement confortable. Certes, le filtrage de certaines irrégularités est parfois mis à mal par ces « grandes chaussures ». Mais globalement, le toucher de route est prévenant.

Le Peugeot 3008 ne démérite pas sur ce plan. Mais le typage global se veut tout de même un peu plus ferme. Et puis, côté confort d’assise, les passagers arrière du Peugeot ne seront pas très bien installés à cause d’une banquette trop courte, une cave à pied peu profonde et l’impossibilité de glisser les pieds sous les sièges avant. Enfin, même s’il perd un peu de sa superbe sur le plan de la modularité par rapport à son prédécesseur, le Scénic reste mieux armé sur ce plan que le Peugeot 3008. Notamment grâce à sa banquette arrière coulissante. Bref, côté confort, c’est le Scénic qui remporte le point…

Moteur : avantage Peugeot

Plutôt que de comparer le 1.5 dCi 110 d’entrée de gamme du Scénic (qui se confronterait plutôt au 1.6l BlueHDI 100 ch du 3008) au 1.6l BlueHDI 116 du Peugeot, nous lui avons préféré son grand frère 1.6l dCi 130. En performance pure, ce moteur donne entière satisfaction. À l’usage, dans certaines situations, on regrette toutefois une inertie assez marquée dans les plus basses rotations. Sous 1.7000 tr/min, ce 1.6 dCi manque d’un peu de souffle pour relancer la machine. Du coup, on lui préfère finalement le 1.6 BlueHDI 116 de Peugeot qui parvient à se montrer plus rond à l’usage.

Comportement routier : avantage Peugeot

Basée sur la plateforme modulaire de PSA, empruntée notamment par la berline 308 ou le monovolume C4 Picasso, le nouveau 3008 s’est étiré de 8 cm et a vu son poids baisser d’une bonne centaine de kilos. En route, il conserve ses excellentes aptitudes dynamiques. À ses commandes, par l’intermédiaire d’un mini-rikiki volant à double méplat, on s’amuse sur les petites routes.

À peine plus sage, le Renault Scénic permet aussi aux papas/mamans amateur(rices) de conduite de se faire plaisir à l’occasion. Le Scénic paraît juste un peu moins tranchant et davantage typé sous-vireur que le SUV de Sochaux quand on le brusque.

Budget : avantage Renault

Sûr de la qualité de son 3008, Peugeot ne le brade pas… Pas question d’afficher un prix d’appel catalogue plancher pour tenter de concurrencer un Seat Ateca par exemple ! Non, le Peugeot 3008 n’envisage pas de s’offrir sans un minimum d’équipement. Du coup, le prix d’accès semble a priori élevé. Mais le rapport prix/équipement paraît au final assez intéressant si l’on étudie la liste des équipements de série.

Le Renault Scénic suit globalement la même logique. Mais les tarifs pratiqués se veulent tout de même un peu plus serrés. Le Peugeot 3008 1.6 BlueHDI 116 se négocie à partir de 29.200€ (33.650€ pour notre version GT-Line). Comptez au minimum 28.800€ pour le Renault Scénic 1.6 dCi 130 (30.350€ pour la version Bose Edition richement équipée). On mentionnera également que Renault a signé des accords avec Michelin, Continental et Goodyear pour garantir que les pneumatiques étroits de 20 pouces spécifiques au Scénic restent affichés à des tarifs équivalents à ceux des gommes de 16 ou 17 pouces des modèles concurrents.

Conclusion : égalité

Au décompte des points, les 3008 et Scénic se tiennent au coude à coude. Si la dernière génération du monovolume compact de Renault, glissant vers l’univers des SUV, devient un peu moins pratique que par le passé, elle reste tout de même globalement plus modulable que le Peugeot 3008. À bord du Peugeot, on ne peut pas profiter d’une banquette coulissante, par exemple. Cela dit, exploitant mieux ses « centimètres », le Peugeot libère à la fois un plus grand coffre (591l contre 506l pour le Scénic) et un espace habitable plus généreux aux places arrière. Dans la majorité des cas, on n’aura donc pas vraiment besoin de cet artifice… En route, les deux modèles français se valent également. Le Scénic conserve un toucher de route un peu plus confortable et le Peugeot un comportement un peu plus tranchant. Dans les deux cas, la montée en gamme est également manifeste : finition, insonorisation et équipement flirtent avec le premium. Un point partout. Balle au centre…