Aujourd’hui, les clients veulent le beurre et l’argent du beurre : de son étude de marché, Honda a compris qu’il devait faire du futur HR-V, un véhicule élégant proche d’un coupé, robuste et sûr comme un SUV, mais à la modularité et à la fonctionnalité d’un monovolume ! Et vous savez quoi ? Honda a réussi ce tour de force. Dotée d’une agréable ligne de toit descendante, le HR-V présente en effet, une vraie personnalité esthétique. Rehaussé et doté d’arches de roues bien démarquées, il est également statutaire comme un SUV se doit de l’être, bien qu’il ne propose pas (en Europe du moins), de transmission intégrale. Enfin, son habitacle offre une modularité et un espace absolument édifiants.

Recette secrète…

On en vient rapidement à se demander comment, en 4,29 mètres, Honda est parvenu à proposer peu ou prou, autant de place qu’à bord d’un Nissan Qashqai ! Les passagers arrière profitent d’une large garde au toit doublée d’un espace aux jambes qui devraient plaire à ceux qui sont montés sur de longues cannes. Et puis, il y a ce coffre qui annonce un volume de 470 litres sous tablette, énorme pour le segment. L’explication de ce tour de force ? Le réservoir, placé sous les passagers avant et qui libère donc de l’espace derrière !

Mais ce n’est pas tout… Car question modularité, le HR-V fait au moins aussi fort que les monovolumes : les sièges arrière peuvent être manipulés dans absolument tous les sens (Magic Seats, en Honda dans le texte). Les replier en portefeuille pour transporter une grande plante, les rabattre et dès lors, former un plancher plat, voire incliner le dossier pour une assise plus confortable, tout est possible, hormis la possibilité de les coulisser. Mais honnêtement, on ne s’en plaint pas !

Sécurité

Honda relève la sécurité de bord, en proposant une belle kyrielle d’aides à la sécurité. Le Japonais est maintenant à jour à ce niveau : alerte de collision frontale, limiteur de vitesse intelligent (qui bloque la vitesse maximale en fonction des informations récoltées par le lecteur de panneaux de signalisation), alerte de franchissement involontaire de ligne blanche…

Moteurs !

Tout SUV soit-il, le HR-V n’est cependant pas disponible avec une transmission intégrale. C’est d’autant plus regrettable que ce même modèle en est équipé sur les marchés japonais et américains ! Honda propose une gamme très simple : 1.5 l essence i-VTEC atmosphérique de 130 ch (155 Nm) et 1.6 l i-DTEC diesel de 120 chevaux et 300 Nm.

Les deux sont accouplés de série à une boîte manuelle à 6 rapports, mais seul le premier des deux peut bénéficier d’une transmission automatique en option, à variation continue de type CVT. Précisons que pour répondre aux besoins exigeants des européens (refrain connu), celle-ci a vu sa gestion entièrement remaniée pour plus de réactivité.

Un environnement sombre, mais bien pensé

Extrêmement spacieux et très richement doté en espaces de rangement, l’habitacle de la nouvelle venue est également très bien agencé et fini. Certes, certains plastiques sonnent encore creux, l’ambiance n’inspire pas la franche gaieté et le tissu qui recouvre les contre-portes pourraient rapidement se salir (avis aux pères de famille…), mais dans l’ensemble, la présentation est plutôt flatteuse de par la robustesse qu’elle inspire. Le nouveau système multimédia est archi-complet, mais il requiert un certain temps d’adaptation avant d’être parfaitement en main. Une question d’habitude…

A l’essai

En sa qualité de SUV urbain et péri-urbain, le HR-V s’est montré fort sympathique en ville. Agile et maniable, il semble plus petit à l’extérieur qu’il ne l’est à l’intérieur ! Dans ce genre de condition, le 1.5 i-VTEC suffit amplement à l’usage, d’autant qu’il est doté d’un caractère plutôt volontaire. N’en attendez toutefois pas le confort d’utilisation d’un petit turbo essence : sur voies rapides, il manque de couple à bas régimes et demande à être sollicité dans les tours. Utilisé de la sorte, l’équipage sera rapidement lassé par son bruit lancinant… Surtout s’il est accouplé à la boîte CVT, qui rince les oreilles lors des accélérations soutenues ! En ville, cette transmission apporte cependant un bel agrément par son confort d’utilisation.

Toutefois, environ 60 % de la clientèle devrait opter pour le diesel. Clairement, un très bon choix car ce 1.6 i-DTEC est l’un des meilleurs diesels de sa catégorie : puissant et souple, il procure des prestations dynamiques à ce petit SUV ! Seul grief : il semble ici plus bruyant qu’à bord des Civic et CR-V.

La modestie est une belle vertu

SUV urbain par excellence, le HR-V n’offre pas le comportement routier affûté d’une Civic : moins précis, il souffre de quelques mouvements de suspension qui nuisent à l’agrément de conduite. Curieusement, ce phénomène était plus prononcé sur la variante essence que sur la diesel. Était-ce à amputer aux versions de présérie que nous avons pu essayer ? Plutôt orienté vers le confort et la souplesse de conduite, le HR-V s’apprécie dès lors avec les jantes de 16 pouces : une taille au-dessus et ça percute plus sèchement !

Tarifs

Honda positionne son HR-V à un niveau relativement élevé : les puissances sont supérieures à la moyenne et le niveau d’équipement de série l’est également (sièges chauffants, connexion Bluetooth, climatisation automatique dès la première exécution !). Dès lors, il convient de relativiser les prix d’attaque : 21.990 € en essence et 24.290 € en diesel (104 g CO2/km).

Conclusion

Souvent et injustement délaissé au profit de marques plus répandues, Honda a pourtant toutes les qualités d’un solide « outsider ». Finement étudiés, ses produits sont souvent soignés dans le détail et offrent des solutions aussi innovantes que pratiques à l’usage. Le HR-V enfonce le clou : le rapport encombrement/habitabilité tient du génie ! Voilà qui en fait un SUV (péri-)urbain idéal pour qui recherche compacité et espace pour la smala. Ne l’oubliez surtout pas !