Cette fois, la filiation avec la Classe S est claire ! Et quand la Classe S incarne le luxe et le confort absolu, cette version Coupé pimente le tout avec une dose de sportivité. Et visuellement, l’effet est garanti. La suppression des deux portes arrière, la nouvelle poupe et la calandre menaçante donnent une personnalité propre à ce modèle. Plus sportive, plus racée, mais aussi plus légère, cette Classe S Coupé fait oublier la CL aux lignes un brin pataudes. D’ailleurs, la nouvelle venue est plus compacte, plus étroite et plus basse que cette dernière !
Un yacht !
Nous parlons d’une compacité supérieure, mais entendons-nous bien : avec plus de 5 mètres de long et une largeur de 1,9 mètre, la Classe S Coupé n’est cependant pas la citadine idéale. On vous fait le tour du propriétaire ? La portière s’ouvre en grand sur un habitacle soigné jusque dans les moindres détails. Le cuir matelassé, les inserts chromés, les grands écrans multimédia : la finition est tout simplement hallucinante.
Confort pour quatre ? Vraiment ?
Et de la place, la Classe S Coupé en offre à volonté aux passagers avant. Choyés, ces derniers peuvent profiter des derniers gadgets de la Classe S, comme le massage des sièges suivant la technique des pierres chaudes. Si le kit AMG de notre exemplaire assombri l’habitacle et lui confère une note sportive, le conducteur se trouvera néanmoins assis assez haut, comme dans une berline familiale… A l’arrière, tout opulente soit-elle, cette Classe S Coupé n’est pas des plus généreuses : l’accès y est franchement malcommode et si l’ambiance y est raffinée, c’est un peu la crise du logement…
Ces petites attentions…
Revenons aux places avant. Ce qui fait tout le sel d’une Classe S, Coupé ou non, ce sont ces innombrables petits détails qui vous rendent la vie tellement plus agréable : depuis l’immense écran GPS à la stéréo Burmester en passant par le parfum d’ambiance, le chauffage différencié habitacle/plancher et surtout, l’assistance de conduite automatique dans les bouchons… Même en allant chatouiller des catégories encore supérieures (oui, c’est possible…), on ne trouve pas pareille sophistication.
Grondant !
Si une version AMG est également au catalogue, nous nous sommes contentés de la version « de base », baptisée S500. Il n’y a pas matière à se plaindre, car le V8 de 4,7 litres qui vrombit sous le capot délivre 455 chevaux et 700 Nm de couple ! Et vrombir est le mot juste : au démarrage, la Classe S Coupé tonne de sa voix rauque en rameutant le voisinage ! C’est sûr, aucune confusion n’est possible avec la distinguée Classe S berline.
4MATIC ou rien
Dans un premier temps, le Coupé n’est disponible qu’avec la transmission intégrale 4MATIC. Hélas, cette dernière n’est pas cumulable avec l’inédite fonction « Curve Tilting », qui fait pencher la caisse dans les virages, à la manière d’une moto ou d’un skieur. Une spécificité à ce modèle ! Autre compromis : le « Magic Body Control » qui scanne la route et anticipe les ornières en adaptant les réglages de suspension, n’est lui non plus, pas disponible avec la « 4MATIC ».
Ce n’est pas si grave, finalement…
Même dénuée de cette suspension particulièrement pointue, la Classe S Coupé affiche un comportement souverain, lissant les imperfections. Les joints latéraux d’autoroute se ressentent encore, mais pour le reste, on se demande si on évolue bien sur du macadam… Belge qui plus est ! Et si le moteur joue les bâtons de dynamite, catapultant la carlingue dans une sonorité aussi velue que la poussée, le comportement reste serein au possible : les 4 roues motrices se chargent de votre sécurité.
Le côté « Coupé »
Bien sûr, avec un moteur aussi explosif, on pourrait être tenté de taquiner le chrono dans les virolos. Mais loin de vous cette idée, car au premier freinage, la belle rappellera sa masse à votre bon souvenir. L’inertie est importante et notamment en virage où toute la technologie actuelle ne peut repousser les lois de la physique. La Classe S Coupé n’est pas la sportive ultime. Et alors ? On se plait à enrouler les virages sur un rythme relativement rapide, mais souple, en profitant de temps à autres des accélérations et des grondements réjouissants du V8. Le plaisir, lui, est bien là… La boîte automatique à 7 rapports manque parfois de réactivité, ce qui est largement compensé par les inépuisables ressources du moteur.
Le côté « Classe S »
Bousculer une Classe S, toute « Coupé » soit-elle, a donc quelque chose d’un peu indécent. Revenons sur un tempo plus sage et laissons-nous bercer par la suspension, la stéréo et les massages. La Classe S Coupé est alors impériale. Les bouchons ? Elle les gère pour vous. Les stationnements ? La batterie de caméras les rendent faciles, en dépit de la longueur… Les longs voyages ? Vous allez les adorer ! Petite info pratique : si les espaces à bord ne manquent pas, on peut être déçu par la capacité du coffre, notamment si vous retenez l’option frigo qui vous permet de glisser quelques bouteilles de champagne entre les passagers arrière. Soyez tout de même rassurés : les clubs de golf y rentrent aisément !
Tarif
Un tel joujou coûte cher : 130.922 € auxquels il convient de rajouter les inévitables options. Sur notre modèle, la note finale s’élevait à 167.750 € ! Ce qui peut paraître complètement déraisonnable… Vraiment ? Regardez ce que facturent Aston Martin et Bentley, pour leurs DB9 et autres Continental GT… Dans l’univers du prestige, Mercedes fait presque figure de low-cost ! Il n’empêche que l’on regrette la cherté des options.
Quant à la consommation, sachez que le bilan n’est pas catastrophique. Pour notre part, nous avons relevé une moyenne de 11,5 l/100 km, sans trop se priver. Brillant !
Conclusion
C’est le retour du Grand Tourisme dans sa forme la plus noble, chez Mercedes. Voilà une véritable et authentique GT dont le but est d’aligner les kilomètres avec une facilité déconcertante et un confort somptueux, tout en grisant les passagers à l’occasion, dans les accélérations pêchues et la voix rauque d’un moteur herculéen. S’il existe nettement plus sportif et plus agile, la combinaison offerte par cette Classe S la place tout en haut du segment. Bien plus qu’une Classe S amputée, ce modèle a sa propre personnalité. Ce qui est peut-être, sa plus grande prouesse.