C’est sans doute la voiture la plus avancée du moment. En effet, la Mercedes Classe E avance un arsenal technologique inédit, qui présente notamment quelques équipements encore inconnus à ce jour, à l’instar du dispositif de dépassement automatique. C’est qu’aujourd’hui, bien plus qu’hier, la Classe E a une position à défendre : la nouvelle BMW Série 5 ne saurait tarder, alors qu’Audi penche déjà sur la future A6. Mais il y a aussi la concurrence venue d’ailleurs : Lexus GS, Infiniti Q70, Maserati Ghibli et surtout, Jaguar XF et Volvo S90 qui mettent de sérieux bâtons dans les roues du trio germanique.

Dans les grandes lignes

D’un point de vue stylistique, la Classe E évolue radicalement vis-à-vis du précédent modèle, en évoquant une sportivité plus à fleur de carrosserie. Mais pourtant, nous aurons du mal à considérer ce design comme « original », tant il semble calqué sur celui des autres modèles de la marque, Classe C et S en tête. La Classe E vient donc s’intercaler entre ces deux modèles-ci et s’en distingue d’abord par ses dimensions : 4,92 mètres de long. Voilà qui en fait un très long paquebot ! Plus basse et plus étroite que la version précédente, la Classe E est aussi plus légère de 100 kg sur la balance !

Sécurité

La Classe E reprend bien entendu toutes les dernières avancées dans le domaine de la sécurité active, en ce compris l’assistance dans les embouteillages. Mais le fossé qui nous sépare de la conduite entièrement autonome se voit réduit grâce à l’apparition d’un nouveau dispositif permettant de vous assister dans vos changements de voie. Pour ceux que les manœuvres de créneau horripilent, sachez qu’à l’instar d’une certaine BMW Série 7, la Classe E est capable de se garer toute seule via smartphone, sans que quiconque ne soit à bord… Bien entendu, en cas d’accident, la Classe E est quasiment aussi sûre qu’un Bunker.

Technologie

Et il suffit de s’installer à bord pour remarquer que la technologie a d’emblée pris le dessus. Deux immenses écrans vous accueillent. Le premier affiche l’instrumentation « classique » et remplace dès lors, les traditionnelles aiguilles. Le second exhibe les informations relatives au système multimédia. Taille de la chose : 12,3 pouces ! Bienvenue au cinéma ! Bien entendu, tout est possible, sauf peut-être envoyer des missiles sur la maison de votre voisin trop bruyant. Blague à part, la connectivité est absolue, votre smartphone est reçu avec tous les honneurs (Apple Car Play ou Google Android Auto) et la connexion Internet répond présent.

Parce que la puissance n’est rien sans le contrôle, cette formidable usine à gaz se commande depuis le traditionnel pavé tactile (qui nous a semblé moins réactif que d’habitude), via une commande vocale ou via la molette centrale. Pour épater vos passagers, il y a une petite nouveauté sur le volant : des curseurs tactiles qui permettent de sauter d’un menu à l’autre. Voilà qui demande évidemment, un petit temps d’adaptation…

Moteurs

La Classe E n’est pas seulement nouvelle dans sa plateforme, dans son design ou dans sa technologie : elle innove également avec un nouveau moteur diesel ! C’est évidemment vers lui que notre attention se porte : ce 4 cylindres de 2 litres délivre 150 (200 d), 163 ou 194 ch (220 d). C’est une nouveauté : tous les moteurs sont d’office associés à une boîte automatique à 9 rapports. Mercedes annonce des chiffres flatteurs concernant la 220 d qui nous occupe : 240 km/h, 7,3 secondes au 0 à 100 km/h, 3,9 l/100 km et des émissions de CO2 de 102 g/km.

Espace et luxe

A bord, c’est du grand Mercedes. Comprenez que la finition est plus sublime que jamais ! Nous voilà dans un océan de cuir et de matériaux précieux. L’habitabilité ne vous décevra pas non plus, même si une certaine Volvo S90 fait encore mieux à ce sujet. Le coffre de cette variante tricorps affiche un volume de 540 litres. Largement suffisant, même si certains esprits grincheux regretteront le plancher pas parfaitement plat, devant en effet s’accommoder de l’essieu arrière propulsif.

Sportive ?

L’allure plus dynamique que jamais pourrait laisser croire que la Classe E privilégie aujourd’hui le dynamisme au volant. Pourtant, il n’en est rien : la Classe E reste toujours une merveilleuse machine pour avaler des kilomètres, dans un confort de très haut niveau. Un confort d’autant plus relevé qu’aujourd’hui, le nouveau moteur qui l’équipe est bien plus silencieux que le précédent et rocailleux 2.1 l diesel. On savoure alors le confort de suspension, les excellents sièges et la stéréo Burmeister symphonique…

En conduite plus dynamique, le moteur révèle son potentiel. Puissant, souple et nerveux, il donne des ailes à la Classe E qui, de surcroît, profite d’une belle cure d’allègement. La boîte se met dans le rythme, ajustant ses changements de rapports à votre humeur. La voilà enfin arrivée à un sacré niveau de maturité, tant au niveau de la gestion que de la douceur et de la rapidité. Le comportement temporise toutefois, avec un bel équilibre, sain et rassurant, mais une certaine inertie perceptible. Même allégée, la Classe E n’est pas une ballerine, ce que l’amortissement souple (de série) met d’autant plus en exergue.

Budget

Certes, le prix de base en diesel de 45.980 €, voire de 49.610 € pour cette version 220 d apparaît costaud. Mais la dotation de série est plus généreuse aujourd’hui qu’hier et aide à faire passer la pilule. Sachez cependant qu’une Classe E ne se savoure vraiment que lorsqu’elle est richement équipée et qu’elle dévoile donc, l’étendue de son potentiel. Mais la facture s’envole alors rapidement. Le total des options atteint rapidement plusieurs dizaines de milliers d’euros !

A la pompe, ce nouveau bloc fait en effet preuve d’une belle frugalité. Notre consommation moyenne relevée de 5,6 l/100 km en est la preuve. Des trajets principalement autoroutiers peuvent faire descendre cette valeur de quelques dixièmes, alors qu’un usage plus sportif et/ou urbain ne grèvera pas le budget de manière exponentielle.

Conclusion

En dépit d’un style plus sportif, la recette du modèle ne change pas : un contenu technologique au sommet et une priorité donnée au confort de conduite. La Classe E avance même des technologies inconnues de la toute puissante Classe S. Voilà qui lui donne évidemment les clés du pouvoir sur ce segment… Reine des familiales, la Classe E peut désormais aussi se savourer pleinement avec 4 cylindres, grâce à un nouveau moteur plus soyeux et silencieux. Incontournable, cette nouvelle Teutonne ? Nous n’irions pas jusque-là, la concurrence préparant une sacrée riposte (Audi et BMW) ou ayant déjà dégainé ses atouts (Jaguar XF et Volvo S90). Mais une solide référence, cela, certainement.