« Hybride Plug-In », ça veut dire quoi ? Il s’agit d’un véhicule hybride dont les batteries peuvent être rechargées sur secteur. En clair, ce véhicule cumule les avantages d’un véhicule tout électrique (circulation sans émission en ville), avec ceux d’un véhicule hybride (autonomie confortable). Mais pour que les bénéfices se vérifient, prière de recharger régulièrement !
Techniquement parlant
Si Mercedes baptise ce modèle « S500 », c’est parce qu’il est capable d’offrir des performances dignes de la version S500 qui présente un moteur V8 biturbo ! Ici, point de démesure mécanique, car on retrouve un V6 biturbo de 3 litres offrant 333 chevaux et 480 Nm dès 1.600 tr/min. A cette unité est accouplé un moteur électrique de 115 chevaux et 340 Nm. La combinaison des deux délivre quelque 442 chevaux et un couple volontairement bridé à 650 Nm… Le tout transite sur les seules roues arrière via une boîte automatique à 7 rapports. Mercedes annonce une autonomie en mode tout électrique de 33 km, plus ou moins réaliste à la condition de rouler en zone urbaine. En mode hybride, l’autonomie dépasse les 800 km.
Les différences
Visuellement, hormis le très long lettrage « Plug In Hybrid », rien ne distingue vraiment cette Classe S d’une autre. Hormis deux détails : une petite trappe sous le feux arrière droit pour recharger la bête et un coffre rogné par la présence des batteries. Dès lors, toute idée de modularité s’évanouit, alors que tant le volume (tombé à 395 litres) que la régularité des formes du coffre se voient entravés. Voilà pour la principale mauvaise nouvelle…
En charge !
Sur prise domestique, Mercedes annonce un temps de 3 heures pour une recharge complète. Peut-être mon installation domestique a-t-elle du plomb dans l’aile, mais toujours est-il que chez votre serviteur, il fallait rajouter une bonne heure ! Durant cette période, vous pouvez profiter du préchauffage ou du refroidissement de l’habitacle via votre smartphone.
4 modes
Autre petite spécificité à ce modèle : un bouton commande l’un des 4 modes de conduite : hybride (mode standard, utilisant les ressources de la batterie dès que possible), E-Save (qui préserve la charge de la batterie), E-Charge (qui recharge les batteries via le moteur thermique, en 30 minutes environ) et E-Mode (usage 100 % électrique, selon le niveau de charge de la batterie).
Tout en douceur
La prise en main est aussi facile qu’à bord d’une autre Classe S : démarrez, abaissez le levier sur « D » et accélérez. Le tout se fait dans un silence de cathédrale pour le moins impressionnant ! Pas un murmure, rien : majestueuse, la Classe S semble se déplacer sur un coussin d’air. On se régale d’ailleurs du confort général : jusque 120 km/h, pas un bruit ne semble autorisé dans l’habitacle. Au-delà, quelques sifflements aérodynamiques s’invitent.
Une gestion invisible
Sur le mode hybride, la gestion joue constamment entre le moteur électrique et le V6 biturbo. Mais à moins de lorgner sur le compte-tours ou sur l’affichage du flux d’énergie, tout cela est imperceptible pour le conducteur. Lorsque le V6 s’ébroue, il le fait dans un silence d’or. Bref, cette Classe S, c’est du velours.
Des performances poignantes
Un dépassement ? Appuyez à fond, attendez quelques fractions de seconde que la gestion convoque toutes les ressources en présence et tenez-vous prêt ! Les reprises ont de quoi laisser sur place quelques nombreuses sportives et les 650 Nm semblent tous bien présents. Quelle poigne ! Pendant ce temps, pas de miaulement rageur, mais un feulement distingué à peine perceptible. La main de fer dans un gant de velours, en somme…
Confort première classe
La bonne nouvelle, c’est que le confort reste toujours au sommet. L’amortissement et le filtrage sont superbes et le mode sport garantit un honorable maintien de caisse en virage, au prix d’une plus grande fermeté. Les massages suivant la technique des pierres chaudes et la sensationnelle stéréo Burmester sont également là pour vous soigner dans les embouteillages, que la voiture gère quasiment toute seule.
Dans la vraie vie…
Mercedes annonce 2,8 l/100 km et des émissions moyennes de 65 g CO2/km. Honnêtement, à moins de toujours circuler sur de petites distances (ce qui n’est pas du tout la philosophie de la voiture) et de recharger constamment, vous n’y serez jamais. Sur une distance de 50 km (domicile-travail), majoritairement sur autoroute, nous avons relevé une consommation de 5,7 l/100 km. Plus la distance parcourue en une traite est longue, plus la proportion du voyage réalisée en mode tout électrique est courte. En clair, plus vous consommerez ! Mais jamais, ou rarement, au-delà des 9 l/100 km. Et cela, en soi, c’est déjà une belle réussite.
Tarifs
La bonne nouvelle, c’est que la S500 L Plug-In Hybrid demande un supplément très relatif de 1.000 € environ face à une S500 V8 aux performances similaires, soit 117.733 €. La mauvaise, c’est qu’elle n’est disponible qu’en version longue ! Et comme toujours, la liste d’option achèvera de vous ruiner. Petite doléance : la suspension « Magic Body Control » est indisponible, tout comme la transmission intégrale 4MATIC.
Conclusion
Philosophiquement parlant, cette technologie ne cadre pas idéalement avec une Classe S car elle suppose un usage urbain, quand le vaisseau de Mercedes se prédestine plutôt aux longues enjambées autoroutières. Mais Mercedes prouve néanmoins qu’il maîtrise la technologie et que celle-ci semble prête à équiper des modèles plus modestes ! Cette S500 Plug-In Hybrid n’en reste pas moins superbe et se voit même sublimée lorsqu’elle roule à l’électricité. Au point qu’on la préfère à la S500 V8 !