François Piette

30 AVR 2015

Opel Corsa OPC : Raisonnablement corsée !

A peine commercialisée, la Corsa se voit déjà épicée en version OPC ! Avec pareille variante, Opel répond du tac au tac face aux habituelles Renault Clio RS, Ford Fiesta ST et autres Peugeot 208 GTI. Avec quelques atouts qui lui sont propres….

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On va être honnête avec vous, les précédentes Corsa sportives ne nous ont pas laissés un souvenir impérissable, variante « Nürburgring Edition » exceptée : si la mécanique affichait généralement une santé de fer, la partie châssis agonisait rapidement sous les coups de boutoir mécaniques ! Aujourd’hui, Opel ajoute une bonne dose de rigueur à tout ça. Du moins, sur papier ! Qu’en est-il dans les faits ?

Bodybuilding

A l’instar de tous les produits OPC, la Corsa gonfle ses muscles ! Toutefois, la petite puce ne tombe pas dans la dérive facile d’un excès de testostérone : prise d’air supplémentaire sur le capot, bouclier avant largement perforé, becquet arrière, jantes spécifiques, double sortie d’échappement et diffuseur arrière. Tout cela confère un look sportif à la Corsa, sans trop en rajouter. Dans l’habitacle, les inserts bleu (la couleur du département sportif d’Opel, OPC) annoncent la couleur, de même que les splendides sièges Recaro optionnels. A savourer absolument, la position de conduite étant un gros point fort de l’engin.

Les choses sérieuses

Passons directement dans le vif du sujet, à savoir sous le capot. La Corsa OPC fait appel à un moteur turbo essence de 1,6 litre, comme l’immense majorité de ses rivales. Ici, il se voit poussé à 207 chevaux et développe un couple de 280 Nm avec la fonction overboost. La boîte manuelle à 6 rapports est imposée et elle rythme les performances : 6,8 secondes au 0 à 100 km/h et 230 km/h en vitesse de pointe. Et puis, histoire de rajouter un peu de folklore sonore, Opel a confié le développement de l’échappement à Remus, l’équipementier bien connu des amateurs de tuning…

Côté châssis

On l’a dit, c’est le traditionnel point faible du modèle. Ici, Opel nous annonce avoir mis les petits plats dans les grands, avec des amortisseurs auto adaptatifs (un système mécanique), une direction plus directe et un ESP à trois modes : On, « Competition », Off.

Pack Performance

C’est probablement ce pack qui fait tout l’attrait du modèle : outre le châssis plus ferme, il ajoute le différentiel autobloquant (une denrée rare !), des pneus Michelin SuperSport, des freins renforcés par Brembo et un amortissement plus ferme. Tout cela, sur papier du moins, paraît extrêmement prometteur !

Du punch en veux-tu ? En voilà !

Côté moteur, pas de doute, la Corsa OPC a du punch. Le 1.6 Turbo débite sa puissance sur toute sa plage de régimes, ce qui permet d’économiser des changements de rapports. En revanche, sa sonorité, toute ronflante soit-elle de l’extérieur, reste banale depuis l’habitacle et son inertie est sensible. En clair, il envoie du bois avec allégresse mais sans finesse et sans chanter sa joie !

La commande de boîte, modifiée pour l’occasion, accroche pourtant dans les passages « chauds », y compris lorsque le conducteur s’applique à exécuter un flamboyant double-débrayage, chose facilitée par le pédalier irréprochable.

Et ça tient ?

Lors de cette première prise en main, seules des modèles « Performance Pack » étaient disponibles. Mais à la première grosse accélération, c’est un sentiment de déception qui nous envahit : la direction tire dans les bras, les effets du couple se faisant largement sentir et si les roues avant adhèrent, elles cherchent leur chemin ! Pourtant, il ne faut pas s’arrêter à ce jugement : à vitesse plus élevée, la Corsa OPC révèle un authentique potentiel de sportive ! Le train avant est précis, rentre avec beaucoup de vigueur en courbe et l’autobloquant permet de remettre les gaz très tôt. C’est diablement efficace, d’autant que le train arrière suit sans broncher, y compris avec l’ESP en mode « Competition ».

Reste-t-elle confortable ?

La Corsa OPC n’est pas de ces jouets à exploiter uniquement le week-end. Opel l’a voulue polyvalente, et polyvalente elle l’est ! Les sièges baquet préservent l’habitabilité arrière, tandis que le coffre offre un beau volume utilisable. Sur la route, l’amortissement ferme rend forcément les choses moins agréables en milieu urbain et sur routes dégradées. Et la raideur de ces suspensions semble faire souffrir le mobilier, qui gémissait par quelques couinements sur notre exemplaire. Enfin, le système multimédia IntelliLink, qui joue les miroirs avec votre Smartphone, est toujours aussi pénible, tant question rapidité de fonctionnement, que d’un point de vue fluidité.

Tarif

Encore une bonne nouvelle ! La Corsa OPC n’est pas trop dure avec le portefeuille : à 22.100 €, elle n’est certes pas aussi bon marché que la Ford Fiesta ST, mais elle compte parmi les moins chères de son petit segment ! Le Performance Pack qui, à priori, nous semble obligatoire, ne réclame que 2.400 € supplémentaires.

En revanche, à la pompe, la Corsa OPC se révèle nettement moins économique. Dénuée de Start & Stop, elle est annoncée à 7,5 l/100 km de moyenne, soit 174 g CO2/km ! L’autonomie du bolide risque donc d’être assez réduite, avec les 45 litres du réservoir.

Conclusion

Cette fois, ça y est ! Opel nous a fignolé une Corsa OPC rigoureuse, sans pour autant lui faire perdre son tempérament de mini-dragster ! Pour cela, le Pack Performance semble obligatoire : l’autobloquant qu’il comprend ravira les pilotes en herbe. Et au tarif auquel Opel la propose, on se dit que l’on aurait tort de s’en priver. Quoique nous formulerons tout de même un petit reproche : aussi efficace soit-elle, la Corsa OPC manque de ce petit supplément d’âme, de ce côté frivole et joueur affiché par quelques-unes de ses concurrentes, Ford Fiesta ST en tête…

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