Petite remarque encore pour ce segment: 60 % des acheteurs sont des acheteuses, les deux tiers vivent en couple, la plupart sans enfants, et possèdent deux voitures dans le ménage. On comprend mieux pourquoi Peugeot se la joue "chic" en positionnant son lionceau dans le segment.

Toutes différentes !

Si l'étude des trois sœurs jumelles est commune, le design de chacune a pris plus de liberté sur les deux autres que lors de la première génération, qui ne proposait au public que trois clones. Les trois sœurs ne se différenciaient en effet guère que par le logo. Suicidaire aujourd'hui.

Extérieurement, les trois voitures ne partagent plus que le pare-brise et les portes avant, les deux PSA cachant sous une peau distincte une structure de leurs flancs commune.

Le cahier des charges, ou plus exactement les exigences du marketing, tiennent en quelques lignes: plus de mode, plus de couleur, plus de glamour, plus de design, plus d'équipements et plus de finition. Ajoutez-y plus de sécurité active et passive, de la compacité et de la maniabilité, sans oublier de l'économie. Voilà, faites moi une voiture attractive avec tout ça!

Baby Peugeot

Pour le style, Peugeot a veillé à reproduire sur sa puce de 347 centimètres de long et 162 de large les attributs de style propres à la marque. De face nous retrouvons la calandre typique des dernières productions, avec le "pavé" Peugeot enchâssé à son sommet, le regard reprend les canons propres à Peugeot, avec l'incontournable signature LED dès les premiers niveaux de gamme.

Pas de surprise à l'arrière non plus, avec les blocs optiques carrés englobant toutes les fonctions et barrées de l’inévitable signature lumineuse aux trois griffes. Pas de doute, la petite 108 revendique sa filiation. Le profil a un peu plus de mal à s'exprimer, une tâche difficile pour les designers avec de telles proportions.

Les roues sont envoyées aux quatre coins, avec des porte-à-faux quasi inexistants, laissant un maximum de place aux portes latérales. Comme ses sœurs, moins jumelles qu'auparavant, la 108 est disponible en trois et cinq portes. Etonnant, les deux versions pèsent le même poids, grâce aux vitres entrebaillantes sur les portes arrière mais aussi à cause de la structure plus lourde des sièges avant à mémoire de la version trois portes!

Faites votre choix

Les deux versions de carrosserie peuvent s'enrichir d'une version "TOP" équipée d'un large toit ouvrant électrique en toile (ouverture de 80 cm sur 76) disponible en trois couleurs différentes, un équipement partagé avec la C1. La (ou les) porte(s) s'ouvre(nt) sur un habitacle quasiment commun aux trois marques. Seules les finitions et personnalisations diffèrent.

Equipement

Le bloc instrument, compact, rassemble toutes les informations sur la colonne de direction, réglable en hauteur mais pas en profondeur. Le compte-tours, discret, n'apparaît que sur la finition la plus riche, baptisée "Allure", avec la caméra de recul, l'air conditionné, les phares antibrouillard, les jantes alliage de 15", les rétroviseurs électriques et chauffants, et le fameux "Mirror Screen", une radio avec écran tactile de 7" sur laquelle nous reviendrons plus tard.

La version de base "Access" embarque le contrôle de stabilité, l'aide au démarrage en pente, les airbags frontaux, latéraux avant et rideaux avant et arrière, la direction assistée, l'ordinateur de bord, le pré équipement radio, le système Isofix aux places arrières.

Pour obtenir les lève-vitres électriques à l'avant, la condamnation centralisée, le siège conducteur réglable en hauteur et la banquette arrière fractionnable 50/50, il faudra passer par le niveau de finition intermédiaire baptisé "Active".

Ma 108 à moi

Trois niveaux de finition qui se conjuguent avec sept thèmes de personnalisation se composant de stickers extérieur et intérieur, de coques de rétroviseurs et de tapis de sol spécifiques. Il y en a pour tous les goûts, du chic au sportif, en passant par l'ethnique ou le trendy.

Notons encore huit teintes de carrosserie et la possibilité d'opter pour une finition bi-ton exclusivement réservée à la berline trois portes. Ah oui, n'oublions pas les trois ambiances intérieures variant les couleurs du décor de planche de bord et de la façade centrale, ou les quatre garnissages (dont un cuir, en option) dépendant du niveau de finition retenu.

Mieux que bien

Au volant de notre 108 1.0 VTi 68 ETG5, nous mesurons rapidement les progrès accomplis sur la plateforme de la première génération. La mise à jour des trains roulants porte ses fruits. Le comportement, rassurant, n'empêche pas une conduite amusante, avec une direction et un freinage à l'unisson.

Le petit bloc de 69 chevaux (la 108 est aussi disponible avec le PureTech de 82 chevaux que nous essayons dans la Citroën C1) nous enchante par son enthousiasme et sa vivacité, ne rendant pas beaucoup en termes d'agrément à son grand frère plus puissant.

Le ronronnement caractéristique de l'architecture à trois cylindres participe au plaisir, et la boîte robotisée s'en sort plutôt bien sur la route, révélant tout son agrément dans les encombrements parisiens. Pas handicapante sur route, apaisante et facile en ville, cette boîte robotisée nous semble le bon choix pour cette puce urbaine. Elle impose de facto le petit moteur. Pas grave, il en a "sous le coude"!

De l'autre côté du miroir

Terminons notre essai en parlant du dernier "joujou" de Peugeot, le "Mirror Screen", dupliquant sur l'écran tactile de 7" celui du smartphone connecté sur le port USB. Idée très séduisante sur le papier, intelligente et non dénuée d'intérêt. Elle permet en effet de solides économies en faisant l'impasse sur de coûteux équipements, tels qu'un GPS, de plus en plus de personnes (et certainement dans la clientèle visée!) possédant un smartphone peu avare en fonctions et possibilités diverses.

Et en cette époque où la planète entière se gargarise de "connectivité", en voilà une obtenue à bon compte. Oui, mais… Oui mais pour ça, il faut bénéficier d'un merveilleux réseau data, accessible et performant. Nous sommes loin du compte!

Le mieux est l’ennemi du bien…

Notre itinéraire était donc entré dans un smartphone connecté, via l'application Google Maps, l'ensemble devant servir de GPS pour nous guider. Connexion et donc guidage régulièrement interrompus, points intermédiaires disparaissant de la liste et court-circuitant donc le tracé, navigation imprécise, intuitivité proche du néant, c'est peu de dire que Google Maps ne remplace pas un vrai GPS.

Tout serait si simple si on pouvait utiliser une app comme Navigon ou TomTom avec les cartes intégrées dans le smartphone, mais non, ce n'est pas possible: les apps fonctionnant avec le Mirror Screen doivent être certifiées, histoire de préserver la sécurité de la conduite.

Et pour la navigation, seul Google Maps est certifié. Pas possible, ils ont bu ce jour là, les certificateurs! A corriger au plus vite: en l'état, c'est tout simplement insupportable! Et pour noircir encore le tableau, une fois que vous avez décidé de vous enquiquiner avec la navigation, plus question d'adoucir vos mœurs avec la musique émise par la radio: elle ne peut pas émettre en même temps, la radio. Bref, une très bonne idée et un outil formidable. Quand ce sera au point…