Nostalgie, quand tu nous tiens !
Les toutes premières 911 Targa présentaient un toit démontable, fixé à la fois sur le pare-brise et sur un gros arceau central, ainsi qu’une lunette arrière amovible. Celle-ci devint vite fixe avec les années. Et c’est cette dernière formule que la nouvelle 911 Targa reprend. Mais à la différence près que le toit n’est plus un élément dur, mais bien une capote souple et que… le tout se fait électriquement, depuis un petit bouton ou depuis la télécommande !
Une vision spectaculaire !
Et il faut bien dire que cette 911 assure le spectacle, lorsqu’il s’agit de décapoter : dans un impressionnant ballet de lunette arrière, de capot et d’arceau, la capote se contracte et vient se loger derrière les sièges arrière ! Stupéfiant ! La manœuvre ne peut toutefois être opérée qu’à l’arrêt, ce qui est regrettable, et réclame quelque 20 secondes.
Autre petit regret : une fois la capote ôtée, il est impossible de profiter de l’espace de chargement situé derrière les sièges arrière. Enfin, montrez-vous prudent, car, durant la manœuvre, la lunette arrière recule largement derrière la voiture…
Esthétiquement…
Petite confidence : les premières 911 Targa ne m’ont jamais fait vibrer. J’ai toujours trouvé l’intégration de cet arceau aussi esthétique qu’un casque à pointe sur un joli minois… Il faut croire que les temps changent, car la nouvelle venue me fait de l’œil !
A bord…
Pas de surprise en se laissant glisser à bord, il s’agit bien d’une 911, avec toutes les particularités qui vont avec : les cinq cadrans sous les yeux, l’ergonomie exemplaire et la clé de contact à gauche. L’habitabilité est très confortable à l’avant et je subodore une meilleure garde au toit pour les passagers arrière que sur le coupé, arceau oblige. Mais pardonnez votre serviteur et ses longues cannes, je ne parviens toujours pas à m’y caser !
Et comme la 911 est LA sportive pour tous les jours, terminons les aspects pratiques avec le coffre, inchangé, toujours situé à l’avant, profond, mais peu pratique pour les larges valises, ainsi que les espaces de rangement, logiquement comptés à bord. Rien de dramatique pour une sportive…
4 roues motrices ou rien !
Côté mécanique, Porsche reprend les mécaniques des versions « classiques », à savoir le flat-six de 3,4 l et 350 chevaux (Targa 4) ou de 3,8 l et 400 chevaux (Targa 4S). Dans tous les cas, la transmission intégrale est de série, ce qui n’est pas le cas de la boîte automatique PDK 7 à double embrayage qui reste optionnelle.
Un coup de clé et ça crépite !
Le réveil du flat-six est l’un de ces grands moments de bonheur automobile que tout amateur se doit de connaître un jour dans sa vie. Ça rugit, ça prend vie et ça donne quelques vibrations à l’ensemble : en clair, la voiture a une âme et elle le fait savoir ! Inimitable… Sur la route, la 911 Targa présente un comportement fidèle à ses sœurs « fermées » à 4 roues motrices : plus stable que les propulsions, elle assure une excellente motricité sur sol gras tout en préservant l’agilité qui a forgé sa réputation.
Diabolique !
Redoutablement précise, elle enquille les virages avec une facilité désarmante qui fait complètement oublier son moteur porté en sac-à-dos. La direction complète ce beau bilan avec un excellent rendu. Avec son moteur souple sous 4.000 tr/min et explosif au-dessus, sa sonorité envoûtante (mais qui nous paraît plus étouffée que dans le coupé, curieusement…) et son efficacité diabolique, la 911 reste hélas complètement inexploitable sur nos routes. Le revers habituel des sportives actuelles…
A ciel ouvert…
La conduite à ciel ouvert procure un plaisir indicible : le vent dans les cheveux, le soleil, le flat-six qui vrombit plus distinctement… Toutefois, la présence d’un arceau arrière ne procure pas le même sentiment de liberté qu’à bord d’un cabriolet… Mais cet élément en dur rassure les esprits inquiets.
Budget
A 127.413 €, une Targa 4S réclame environ 12.000 € de plus qu’une Carrera 4S. Une Cabriolet 4S, pour sa part, demande un effort supplémentaire de… moins de 1.000 € ! Si vos finances ne sont toujours pas mises à mal, lorgnez du côté de la liste d’options : on trouve de tout, du nécessaire (régulateur de vitesse, phares automatiques…) à l’accessoire (déport pour les jantes, couleur des ceintures…), mais toujours à un tarif très costaud !
Quant à la consommation, c’est un constant sujet d’étonnement : moins de 11 l/100 km, sans se priver, ni se trainer, mais en tâchant de rouler souplement, c’est une sacrée performance pour un engin de 400 chevaux !
Conclusion
Oublions la froide logique qui nous inciterait à nous poser la question de la présence d’un « presque cabriolet » dans la gamme, à un tarif quasiment identique au cabriolet tout court. La Targa 4S est avant tout un magnifique objet, aux délicieux accents « rétro », et préservant toutes les qualités de sportivité et de polyvalence d’une 911 traditionnelle. Difficile de lui résister, car la belle échappe de ce fait, à toute froide logique…