Les Scandinaves viennent de conclure une bonne année. En 2016, ils ont vendu plus de voitures que jamais auparavant dans le monde (500.000 voitures, soit une augmentation de 6,2 %) et en Europe, ils ont enregistré une progression de 4,1 %. Sur notre marché, ils ont même constaté une augmentation des ventes de 5,34 %. Ainsi, et aussi curieux que cela puisse paraître, la Belgique est le sixième plus gros marché pour Volvo.

Scalable Product Architecture

Les Suédois peuvent en cela, remercier leur offensive produits. Le premier modèle à montrer le chemin était le XC90, SUV massif et surtout très populaire dans sa version T8. Ensuite, vient ce duo S90 et V90. Tous ces modèles reposent sur la plateforme modulaire de Volvo, la « Scalable Product Architecture ». Bientôt, un SUV compact fera également son apparition : le XC40. Mais celui-ci reposera sur une autre plateforme.

Rehaussée

Le nom “Cross Country” ne ment évidemment pas : cette V90 profite d’un châssis adapté. Celui-ci est en effet 6 cm plus haut, ce qui permet une garde au sol de 21 centimètres, une des plus généreuses du segment des breaks « crossover ». L’amortissement est adapté pour l’usage plus rude et les Suédois ont pris contact avec quelques manufacturiers de pneus pour des gommes plus souples. De cette manière, la Volvo devrait offrir plus de confort et d’adhérence sur les terrains inégaux.

Enfin, il y a bien entendu la transmission intégrale qui, en condition normale, envoie la puissance sur les roues avant. En cas de manque d’adhérence, elle peut transférer jusqu’à 70% de cette puissance sur les roues arrière. Cela permet au V90 Cross Country de propose un mode de conduite supplémentaire : « Off Road ». Les ingénieurs suédois ont toutefois avoué qu’une plus sobre version à traction avant de la V90 Cross Country était également prévue.

Baroudeuse

Pour se différencier d’une V90 classique, cette Cross Country reçoit des extensions d’ailes, ainsi qu’un traitement spécifique de la partie basse des pare-chocs avant et arrière. La calandre et les inserts en aluminium sont également propres à ce modèle. Toutefois, Volvo n’a pas prévu de véritable protection des soubassements.

Dans l’habitacle, quasiment rien ne change, mais ce n’est sûrement pas une mauvaise nouvelle. Les habitacles signés Volvo offrent une ambiance unique et très sobre, qu’il est naturellement possible de rendre encore plus luxueuse si vous plongez dans l’onéreuse liste d’options. Vous pouvez donc opter pour une installation audio Bowers & Wilkins, l’imposant toit panoramique et la tablette multimédia.

L’habitabilité à l’avant et à l’arrière est parfaitement adaptée à des passagers de grand format, mais cette Cross Country souffre malheureusement du même mal qu’une V90 classique : la ligne a quelque peu sacrifié la forme et le volume du coffre. Cette aventurière n’a donc certainement pas le plus grand sac-à-dos du segment.

Sous le capot

Les Suédois proposent ici les mêmes moteurs que les V90 et S90 à leur lancement : les D4 (190 ch) et D5 (235 ch) en diesel et les T5 (254 ch) et T6 (320 ch) en essence. Tous les moteurs sont des 4 cylindres de 2 litres. Si toutes ces motorisations sont disponibles avec une boîte automatique à 8 rapports, seule la D4 peut profiter d’une boîte manuelle à 6 rapports. Volvo ne communique pas encore sur l’éventuelle arrivée d’une version T8 hybride rechargeable, mais ne ferme pas la porte à une telle variante non plus.

Sur la route

Volvo nous a proposé d’essayer deux moteurs : le diesel D5 et l’essence T6. L’essai sur les routes suédoises bardées de radars et recouvertes d’une belle couche de neige ne nous a hélas pas permis d’en tirer de grosses conclusions. Mais tout comme à bord des V90 et S90, le D5 nous semble être le plus homogène des deux. Ce qu’il perd en puissance pure par rapport au T6 (235 ch contre 320 ch), il le gagne en terme de couple (480 Nm contre 400 Nm).

Les Suédois nous avaient préparés une piste d’essais spécifique : un lac gelé avec un slalom par-dessus ! Voilà qui est idéal pour essayer les différents modes de conduite et constater les réactions de la voiture avec et sans contrôle de stabilité. Dans tous les cas, le comportement nous a semblé très sûr, notamment grâce à la présence de la transmission intégrale qui permet de se sortir de bien des situations. Les conditions de circulation en Belgique sont évidemment bien différentes et nous espérons donc bientôt essayer la V90 Cross Country sur nos propres terrains d’essais pour en tirer des conclusions définitives.

Prix

Volvo a introduit sa V90 Cross Country dans son catalogue à un tarif de 53.950 €. Un prix qui correspond à la version D4 avec boîte manuelle à 6 rapports. Pour la boîte automatique, rajoutez 2.300 €. La version haut de gamme T6 coûte 64.650 €. A ce prix, outre la présentation spécifique, vous avez droit à la climatisation bizone, les sièges chauffants, le régulateur de vitesse, le système multimédia Sensus et, en bonne voiture suédoise, à toutes les aides à la conduite habituelles allant de l’avertisseur de collision au freinage d’urgence avec reconnaissance des piétons, en passant par l’assistant de conduite dans les embouteillages, l’alerte de changement de voie et de fatigue et le système de reconnaissance des panneaux de signalisation. Un programme complet, donc…

Conclusion

La Volvo V90 Cross Country étend la gamme V90 avec une version aventurière qui est taillée sur mesure pour les personnes qui quittent de temps à autres les routes macadamisées. Ceux qui n’ont pas un tel usage de leur véhicule peuvent se rabattre sur une V90 classique qui fait au moins aussi bien, surtout si vous optez pour la transmission intégrale. La Cross Country arrive sur un segment en pleine expansion, où nous retrouvons déjà les Audi A6 All Road et Mercedes Classe E All Terrain. Et ce n’est pas fini, car à en croire les rumeurs, BMW prépare une version aventurière de sa Série 5 Touring. Voilà qui devient intéressant…