On a déjà tous passé un test ou un examen où l’on aurait aimé recevoir un petit coup de pouce pour avoir une meilleure note, voire LA meilleure note ! Quelque chose comme corriger sa copie avant même de se faire interroger. Eh bien c’est exactement ce que Toyota a fait avec en changeant le « T » de son petit coupé sportif pour un « R ». Tout ce qu’on avait adoré sur la précédente génération a été conservé pratiquement à l’identique alors que le moindre petit reproche a été rectifié. La GT86 évolue en GR86 sans jamais trop en faire. D’ailleurs, ça se remarque dès que l’on pose les yeux sur sa carrosserie.
La même, ou presque…
À l’extérieur, on reconnait tout de suite qu’il s’agit d’une GT86, pardon GR : un coupé tri-corps bien tassé dont l’habitacle semble se rapprocher juste ce qu’il faut du train arrière. Il suffit de la regarder pour comprendre qu’il s’agit d’une propulsion. Ses proportions n’ont pas changé et ses dimensions sont pratiquement identiques. Elle grandit un peu, certes, mais seulement de 25 mm en longueur et en hauteur pour un total de 4,265 m de long et 1,31 m de haut. Son empattement a également pris 5 mm. Quant à sa largeur, elle n’a pas changé d’un iota : 1,775 m. En d’autres mots, c’est toujours une petite sportive ! Une excellente chose ! Des dimensions contenues signifient plus de place pour s’amuser sur la route. Et l’on ne va pas s’en plaindre avec un compagnon de jeu pareil dans lequel passer du temps est loin d’être désagréable.
Une sportive, oui, mais sans chichi !
La carrosserie ne donne pas dans le compliqué : pas de diffuseur exubérant, de jantes surdimensionnées ni même d’aileron ! La GR86 est une sportive, oui, mais sans chichi. Et c’est exactement la même chose une fois que l’on se glisse à son volant. Trois grosses molettes pour régler la climatisation, check. Un petit volant rond et sans trop de boutons, check. D’excellents sièges installés bien bas et qui allient à la perfection confort et maintient, check. Et ça continue avec un écran à l’affichage sans fioriture qui remplace les compteurs analogiques. Sans oublier un système central basique, mais qui contient l’essentiel : pas de GPS ou d’assistant vocal intégré, tout ce boulot est laissé à Android Auto et Apple CarPlay.
Inutile de chercher de la fibre de carbone ou des détails en aluminium brossé, à l’exception de quelques touches d’alcantara, tout est en plastique ! Mais ce dernier ainsi que les finitions sont de bonne qualité. Il ne reste qu’une seule chose dont nous n’avons pas encore parlé dans cet habitacle, le bidule qui dépasse de la console centrale : le levier de vitesses ! Alors oui, la GR86 existe aussi en automatique, mais c’est véritablement avec cette transmission manuelle qu’elle a été imaginée. Sa course n’est ni trop longue, ni trop courte, les vitesses passent sans accroc et sa résistance n’est ni trop dure, ni trop molle. Ce n’est pas non plus la boîte d’une Civic Type R qui vous donne des frissons à chaque passage de rapport, mais elle reste tout de même un pur régal à utiliser !
Les chiffres, est-ce vraiment important ?
Après avoir appuyé sur le bouton de démarrage, le 4 cylindres s’éveille dans ce léger gazouillement si particulier à cette architecture boxer. Sympa. Sa cylindrée a augmenté par rapport à sa devancière. De 2 litres, il est passé à 2,4 ! De quoi faire grimper sa puissance jusqu’à 234 ch et 250 Nm de couple sans avoir recourt à des subterfuges comme la turbocompression. Mais c’est véritablement l’augmentation de 45 Nm de qui se ressent le plus au volant. Finie la chute de couple à 4.000 tr/min, le moteur est plein, rond, et pousse tout le temps. Enfin, bien sûr, en écrasant l’accélérateur à 2.000 tr/min en 6e, on est toujours loin d’être collé dans son siège… Mais on accélère et l’on voit les km/h qui augmentent, ce qui n’était pas vraiment le cas avec le précédent 2 litres ! En outre, lorsqu’on le cravache ce 2,4 l sonne bien. Il ne semble d’ailleurs n’attendre que ça, être cravaché ! Cependant, la GR86 n’est pas une sprinteuse. Son 0 à 100 km/h est chronométré en 6,3 s en manuelle et 6,9 s en automatique alors que sa vitesse de pointe est respectivement de 226 et 216 km/h. Au volant, ces chiffres importent finalement peu, car tout ce que cette GR86 veut, c’est vous décrocher un sourire !
Le clou du spectacle !
Un boxer plein de vie et une excellente boîte manuelle, le sourire, on l’a déjà sans même aborder le châssis. Pourtant, c’est le clou du spectacle ! Il éclipserait presque moteur et transmission. La GR86 est loin d’être immobile ! Malgré un châssis légèrement plus rigide que la GT, la Japonaise conserve quelques mouvements de caisse très agréables et brillamment maîtrisés. Les pneus de Prius ont fait place à des Michelin Pilot Sport, mais la GR86 est toujours très joueuse, sans jamais être traître pour autant ! On sent exactement où se trouve la limite et même lorsque cette dernière est franchie, la voiture reste on ne peut plus progressive. Les ingénieurs Toyota ont encore réussi à abaisser le centre de gravité tout en le conservant en plein milieu du véhicule, et ça se sent ! Elle semble pivoter sur elle-même à l’endroit exact où se situe le levier de vitesse. Finalement, le train avant est peut-être le moins intéressant. Vif, précis, il fait exactement ce qu’on lui demande, mais sans impressionner comme le reste de l’auto. Ça va faire très cliché, mais on va le dire quand même: grâce à tous ces éléments mis bout à bout, cette GR86 passerait presque pour une extension du corps de son conducteur !
Dans la GR86, pas de boutons pour faire défiler 36 modes de conduite et changer le caractère de la voiture. C’est bien simple, elle est constamment en mode fun ! OK, il y a tout de même un bouton « off » qui change l’affichage des compteurs et déconnecte toutes les aides à la conduite ! À sa droite, le mode track garde un très léger filet de sécurité juste au cas où la dérive se ferait trop importante. Peu importe sur lequel d’entre eux on appuie, ou si l’on ne presse aucun des deux d’ailleurs, cette Toyota ne semble vouloir qu’une seule chose : s’amuser ! Mais s’il y a un mode piste, ce n’est pas pour rien…
Partout à sa place
Une fois sur circuit, la Nipponne ne démérite pas. Elle y est même tout à fait à sa place, contrairement à la précédente génération à qui il semblait manque un petit quelque chose… Les vitesses de passage en courbe sont élevées grâce à des pneus dignes de ce nom. Il est également possible d’enchaîner les tours sans partir en dérive à chaque sortie de virage. Quoi que cela se fait toujours sans difficulté si le pilote le désire… Ici aussi le 2,4 l ne cesse de pousser et les rapports montent et descendent sans sourciller. Ce qui impressionne en bout de la ligne, ce sont les étriers qui mordent les disques avec consistance. Il faut dire qu’il n’y a que 1.264 kg à arrêter. Sur piste ou sur route, cette GR86 est un chef d’œuvre !
Copie parfaite, oui. Mais pas voiture parfaite…
Pour son test dans la catégorie petite sportive, Toyota semble effectivement avoir rendu une copie sans faute. Mais cette GR86 est-elle une voiture parfaite pour autant ? Bien sûr que non ! C’est un coupé 2+2 au petit coffre de seulement 226 litres. Autant dire que pour partir en vacances, on a connu plus pratique. Et puis, Toyota dit 2+2, mais on dirait 2 + (2 x 0,5). La banquette arrière servira surtout à y jeter un sac, une veste ou une casquette le temps d’un trajet. Peut-être aussi de sièges d’appoint pour de petits enfants grâce à la présence d’Isofix, mais il faudra se contorsionner pour les attacher.
C’est également une sportive à l’insonorisation perfectible et aux suspensions fermes. Cela étant dit, une utilisation quotidienne est loin d’être exclue. Si l’on ne le fait pas grimper dans les tours, le 4 cylindres sait se faire discret. On ne note alors que quelques bruits de roulement sur autoroute. Les casse-vitesses se passeront au pas, mais un trajet à son bord ne vous mettra pas le dos en compote. Cette GR86 a tout de même un vrai défaut, bien plus important que ses sièges arrière anecdotiques.
Il y a un problème…
Il est temps de sortir son portefeuille et de passer à la douloureuse… En réalité, pas vraiment. Toyota a mis juste ce qu’il faut là où il faut, du coup, les tarifs restent contenus. Ils évoluent de 34.600 € pour la version de base en boîte manuelle, aux jantes 17 pouces et à l’habillage intérieur en tissu, à 39.090 € une fois équipée de l’automatique, de 18 pouces ainsi que d’un mélange de cuir et d’Alcantara. Inutile de chercher des options, il n’y en a pas. Mais c’est qu’elle est même raisonnablement abordable la petite ! Et croyez-nous que les taxes de mise en circulation de 2.898,19 € au nord et 4.957 € au sud du pays ainsi que les montants annuels de 648,27 € en Flandre et 650,36 € sans oublier l’éco-malus de 600 € en Wallonie en valent la peine.
On a mentionné un vrai défaut, et il y en a bien un : sa disponibilité. En effet, cette voiture est déjà un franc succès en termes de ventes et les carnets de commandes se remplissent à vue d’œil ! Malheureusement, à cause de nouvelles normes de sécurité, cette GR86 ne pourra être assemblée que jusqu’en 2024 ! Soit seulement 2 ans de production ! Bref, si vous l’appréciez, pas le temps de tergiverser, foncez ! Ou vous pourriez bien être déçu…
Notre verdict
Toyota a écouté les clients de sa GT86, revu juste ce qu’il faut, sans trop en faire, changé une lettre et rendu une copie parfaite : la GR86. Agile, joueuse, équilibrée, progressive, … On manque d’adjectifs pour décrire à quel point on prend du plaisir à son volant. Cette fois, on ne sait que lui reprocher… Du moins pour ce qu’elle est, une petite sportive ! Ce n’est pas un cocon de confort et n’espérez pas utiliser ses sièges arrière trop souvent. Dommage qu’il faille presque se précipiter pour s’en procurer. Si elle vous fait de l’œil et que vous pouvez vous le permettre, mieux vaut ne pas hésiter, vous ne serez vraiment pas déçu !