L’émission culte britannique « Top Gear » en a fait un monument : en effet, lors d’un épisode, Jeremy Clarkson s’était mis en tête de tester l’endurance du modèle en le confrontant à des situations aussi extrêmes que burlesques. Bien entendu, le Hilux s’en est sorti avec les honneurs ! Sa réputation de fiabilité à toute épreuve érigée, il ne lui reste plus qu’à l’assumer et… à la faire perdurer au fil des générations.
Le plus vendu des pick-up en Europe !
Lancé en… 1969, le Hilux arrive aujourd’hui à sa huitième génération. Avec 18 millions d’exemplaires écoulés, ce pick-up a largement dominé de sa présence ces 50 dernières années. En Afrique, bien entendu, où sa robustesse fait merveille, mais également en Europe où il est le pick-up le plus vendu.
Fiabilité, première priorité
Bien entendu, on ne change pas une équipe qui gagne. Toyota insiste donc sur le fait que ce nouveau venu se veut encore plus résistant que les modèles précédents ! Châssis renforcé, nombre de points de soudure accrus et utilisation étendue d’acier à haute résistance ont eu pour effet d’accroître sa rigidité.
Brut de fonderie ?
N’allez pas pour autant croire que Toyota a accouché d’une bête de somme ! Plus que jamais, le Hilux affine ses bords rugueux : il se veut de plus en plus proche des berlines avec son look plus dynamique, sa cabine plus spacieuse et mieux finie, ainsi que son équipement sécuritaire. A ce dernier sujet, le mastodonte nippon promet la fonction freinage automatique en cas de détection de piéton, le démarrage en côte assisté, l’assistance aux descentes de col… Et puis, il y a le confort rehaussé et l’espace habitable pour le moins généreux, y compris aux places arrière du double cabine (91 % des ventes en Belgique) où même des joueurs de NBA se sentiront à l’aise !
En pratique ?
Sur papier, tout cela paraît bien joli, mais concrètement, cela veut dire quoi ? Tout d’abord que le Hilux est capable de tirer jusqu’à 3,5 tonnes et que ses débattements de suspensions accrus lui permettent de mieux affronter les conditions hostiles… Ce que nous ne manquerons pas de vérifier ! Car Toyota va jusqu’à promettre des compétences en tout-terrain dignes d’un Land Cruiser ! Les puristes crient au fou, mais qu’en est-il ?
Un petit tour sous le capot ?
Allez, une fois n’est pas coutume, le chapitre concernant la motorisation sera vite traité : en effet, Toyota ne propose qu’un seul et unique moteur ! Oui, mais cette unité mérite qu’on en parle, d’abord parce qu’elle est inédite et ensuite, parce qu’elle promet une consommation au meilleur niveau. Ce 4 cylindres de 2,4 litres promet 150 ch à 3.400 tr/min et un couple de 400 Nm entre 1.600 et 2.000 tr/min. Vous pourrez l’accoupler au choix, à une boîte manuelle ou automatique à 6 rapports. A l’usage, la consommation sera comprise entre 8 et 10 l/100 km.
A l’attaque des dunes
C’est un essai tout à fait particulier que nous vous proposons : en effet, Toyota nous a invités à essayer son colosse en… Namibie ! Un pays extrême et rude, qui pousse les véhicules dans leurs derniers retranchements. La Namibie, c’est entre autres, un désert majestueux, où les dunes de sable constituent pour nous un premier terrain de jeu.
Confiant dans son véhicule, Toyota joue la carte de l’honnêteté, avec des véhicules équipés de pneus standards. Pour les escapades dans les dunes, ces derniers se verront tout de même dégonflés… Mais néanmoins, quelle efficacité ! Armé d’une gamme courte et d’un diesel toujours disponible à bas régimes, le Hilux se régale de ce terrain sournois et inégal. Avec un brin de technique et un peu de bon sens, ce grand pick-up à l’empattement long permet quelques belles glissades du train arrière, d’autant plus faciles à maîtriser que les réactions sont douces et progressives.
On y va plus fort ?
L’épreuve qui suit est plus révélatrice de ses qualités : des sentiers escarpés, rocailleux à l’extrême et au dénivelé impressionnant. Avec sa gamme courte, le Hilux grimpe aux arbres, surtout qu’il est possible de bloquer son différentiel arrière en situation extrême. Comprenez que pas grand-chose ne l’arrête et que les seuls obstacles pour ce pick-up sont sa garde au sol (sous le différentiel arrière) et… ses dimensions imposantes qui l’empêchent de virevolter d’un virage à l’autre.
Finition japonaise
De retour sur les pistes africaines zébrant le spectacle somptueux d’une savane sauvage et de roches abruptes, le Hilux glisse à plus de 100 km/h sur des pistes de gravillons dans un confort étonnant et avec une belle facilité de conduite. Mais ce qui surprend le plus, c’est la qualité de finition : torturé par le sable, les ornières démentes et la rocaille, le Hilux ne semble jamais souffrir. Les plastiques certes durs de la planche de bord restent parfaitement silencieux. Une belle maîtrise ! D’autant que le bougre a fait des efforts pour se montrer plus coquet, avec un nouveau système multimédia, une insonorisation bien plus poussée et une ambiance plus chatoyante.
Des défauts ?
Se rapprochant de plus en plus des berlines par sa facilité de conduite et son équipement, le Hilux garde toutefois des défauts qui sont, pour la plupart, propres au segment des pick-up : une suspension arrière un peu sautillante à vide, une direction assez vague et un encombrement pas toujours facile au quotidien. S’il montre un certain allant avec la boîte manuelle, le moteur semble toutefois bridé par la boîte automatique qui lisse les sensations. Et si celui-ci s’est vu grandement assourdi, il claque toujours de manière agricole aux oreilles mélomanes…
Conclusion
Nos essais réguliers se résument généralement à une semaine. Difficile dès lors de juger de l’endurance et de la robustesse des modèles ! Mais en nous invitant au fond de l’Afrique à pousser des modèles parfaitement de série dans leurs derniers retranchements, Toyota nous prouve qu‘il est parfaitement confiant dans son produit. Et de fait, le Hilux n’a pas déçu, car les quelques centaines de kilomètres de torture totale ne seront jamais venus à bout de la qualité du produit. Outre cette endurance, nous nous devons également de souligner son confort de conduite, grandement amélioré. Alors certes, il est un peu encombrant pour nos petites routes et sa boîte automatique, si elle facilite les manœuvres dans les terrains hostiles, rogne la puissance moteur et affiche une personnalité plutôt paresseuse… Mais ce sont là des broutilles face à l’exceptionnelle qualité du produit !