GM poursuit son ambition de réinventer l’automobile, et a dévoilé aujourd’hui Hy-wire, le premier véhicule roulant associant la pile à combustible et les commandes électriques (by-wire). Le GM Hy-wire, dont le nom évoque sa double particularité (hy pour hydrogène, wire pour ses commandes électriques), reprend les caractéristiques que l’on avait découvertes pour la première fois sur le prototype AUTOnomy, dévoilé au Salon de Détroit 2002, puis vu au Salon de Genève. Le Hy-wire sera quant à lui présenté au public lors du prochain Mondial de l’Automobile, le 26 septembre.
“Après avoir présenté le prototype sous forme statique à Detroit, il ne nous a fallu que huit mois pour réaliser le Hy-wire, véritable véhicule roulant. Un délai particulièrement court qui prouve notre volonté de maîtriser cette technologie, et la vitesse à laquelle nous progressons”, a commenté Rick Wagoner, président et CEO de GM. “Avec AUTOnomy, GM proposait sa propre vision du futur. Le Hy-wire souligne les progrès que nous avons accomplis dans cette voie, en validant nos idées sur un véhicule fonctionnel. Il nous conforte dans notre capacité de pouvoir commercialiser avec succès des véhicules de série équipés de piles à combustible”.
Larry Burns, vice-président de GM en charge de la recherche, du développement et des projets futurs, a défini l’objectif: “Nous faisons en sorte de pouvoir mettre en circulation avant la fin de la décennie des véhicules à piles à combustible convaincants et abordables. Avec le Hy-wire, nous avons repris les technologies existantes et les avons intégrées dans un véritable véhicule, très novateur, comparable en gabarit et en poids aux voitures de prestige actuelles”. “Tous les systèmes de propulsion et de gestion nécessaires à une berline sont intégrés dans une plate-forme évoquant la forme d’une grande planche de skateboard, d’une épaisseur de 279 millimètres. Cette architecture permet de dégager un maximum de place pour les cinq passagers et leurs bagages. Pas de moteur visible, pas de pédales: il y a juste une unité appelée X-drive facile à disposer en conduite à droite ou à gauche”.
Le Hy-wire est le fruit d’une coopération internationale. Les designers et les ingénieurs de GM aux Etats-Unis se sont chargés du développement du châssis et du dessin de la carrosserie, comme de l’ingénierie et de l’intégration du système électrique. Les ingénieurs du centre de recherche Opel et GM de Mainz-Kastel, en Allemagne, ont intégré la motorisation par pile à combustible, la même que celle conçue pour animer le prototype HydroGen3 (vitesse maxi de 160 km/h), basé sur un Opel Zafira et dévoilé au Salon de Francfort 2001. Les designers américains ont également travaillé en étroite collaboration avec le Centre de style Bertone de Turin, où la carrosserie a été réalisée. La société SKF, dont le siège social est situé en Suède, s’est quant à elle chargée de la mise au point des commandes électriques dans ses antennes des Pays-Bas et d’Italie.
“L’association de la pile à combustible et des commandes électriques nous a conduit à une nouvelle configuration d’implantation qui nous ouvre des perspectives infinies tant au niveau de l’architecture que de l’éventail des carrosseries sujettes à personnalisation”, a pour sa part commenté Chris Borroni-Bird, directeur de la branche Technique et Intégration du Design de GM, et directeur du programme Hy-wire. “C’est une étape importante sur la voie d’un nouveau genre automobile qui sera nettement mieux intégré à l’environnement. Elle amènera aussi des progrès en matière de comportement dynamique, de sécurité et laissera un champ plus libre à la personnalisation”.
Selon Wayne Cherry, vice-président GM en charge du Design, cette architecture offre aux designers une grande liberté pour créer de nombreuses variantes de carrosseries. “Jusqu’à présent, l’application des technologies liées aux piles à combustibles ou aux commandes électriques sur un véhicule était considérée comme une fin en soi”, a expliqué Wayne Cherry. “Nous envisageons désormais cette technologie comme une opportunité qui nous permettra de créer un large éventail de nouveaux styles de carrosseries parmi lesquels le client pourra choisir. Nous montrons ici seulement une seconde interprétation, mais il y en aura encore beaucoup d’autres”.
Le Hy-wire est une quatre portes sportive et élégante, à la ligne épurée et dépourvue de porte-à-faux.
“C’est une voiture de luxe, dans la mesure où l’on considère que c’est un véritable luxe de pouvoir profiter comme sur cette voiture d’autant d’espace et de visibilité”, a assuré Ed Welburn, directeur exécutif du Design GM chargé des architectures sur châssis. “Les lignes tirent parti du fait de l’absence de compartiment moteur et le véhicule est ainsi très ouvert de l’avant à l’arrière. Il s’agit là d’une volonté délibérée de souligner le caractère aérien de l’habitacle et de montrer l’éventail des possibilités”.
Pour mettre en valeur cette architecture radicalement nouvelle, les panneaux avant et arrière ont été réalisés en verre transparent. Il est ainsi possible de voir complètement au travers de la voiture, de l’avant vers l’arrière. L’utilisation abondante de verre et l’absence de capot permettent aussi au conducteur de jouir d’une vision optimale de la route. Pour renforcer encore cet effet, même les dossiers de sièges sont ouverts. Il n’a pas de montant central (le traditionnel montant B) séparant les portes avant et arrière. Conducteur et passagers disposent d’un espace aux jambes nettement plus généreux.
“C’est sans doute depuis le poste de conduite que l’on a la perspective la plus impressionnante de cette voiture”, pense Ed Welburn. “Imaginez que vous n’avez pas de moteur, pas de planche de bord ni de pédales devant vous: un cockpit complètement dégagé, sécurisant quand même, qui vous offre une vision totale allant du sol au pavillon. C’est comme si j’étais dans mon salon en train de regarder par ma baie vitrée.”
La technique des commandes électriques X-drive, qui permet à la direction, au freinage et à d’autres fonctions du véhicule d’être pilotées électroniquement et non plus mécaniquement, confère plus de liberté au conducteur. Le conducteur a ainsi la possibilité de freiner et d’accélérer soit de la main droite, soit de la main gauche. Pour accélérer, il suffit de pivoter doucement la poignée droite ou gauche, et pour freiner, d’appuyer sur l’actionneur des freins disposé également sur les poignées. Les poignées se déplacent sur un plan vertical de haut en bas pour assurer la direction, un mouvement différent par rapport aux véhicules actuels dont le volant pivote autour de l’axe de la colonne de direction.
Les commandes électriques X-drive, qui comprennent également un moniteur électronique prenant en charge les fonctions principales du véhicule, peuvent se déplacer facilement en coulissant le long d’une traverse qui court sur toute la largeur du véhicule. Elles montrent encore une fois toute la souplesse offerte par l’architecture de la voiture.
La liaison électrique entre le châssis tout en aluminium et la carrosserie en fibre de verre est assurée par un simple boîtier de connexion. Sur le plan mécanique, la carrosserie est fixée au châssis en dix points d’ancrage.
Les piles à combustible, fournissant en continu une puissance de 94 kilowatts, sont montées à l’arrière du châssis. L’essentiel de cette plate-forme mesure 279 millimètres d’épaisseur et elle s’affine aux extrémités jusqu’à 177 millimètres. Le moteur électrique est disposé en position transversale, entre les roues avant motrices. Trois réservoirs cylindriques (capables de supporter une pression de 350 bars) sont intégrés au centre de la plate-forme.
“La nouvelle disposition des organes était un grand défi. En terme de compacité, nous ne sommes pas encore parvenus au bout des possibilités”, a avoué Erhard Schubert, directeur du centre de Mainz-Kastel. “Mais ce prototype fonctionnel montre de manière évidente la souplesse d’implantation que permet la technique de la pile à combustible, et apporte la preuve de ses possibilités“.
Le Hy-wire pèse 1.900 kg, reçoit des pneumatiques de 20 pouces de diamètre à l’avant et de 22 pouces à l’arrière. Le fait d’avoir intégré tous les éléments techniques dans la plate-forme permet de disposer d’un centre de gravité plus bas, offrant à cette architecture un important potentiel en termes de sécurité et de comportement. Pour répondre aux exigences de la sécurité passive, on utilisera dans les développements futurs des zones d’absorption d’impact, appelées aussi « crash boxes ».