Fin de l'année dernière, nous vous annoncions que les trois constructeurs japonais cherchaient à se rapprocher. Le but ? Former un grand groupe solide, notamment face à la montée en puissance des concurrents chinois. Un accord de 60 milliards de dollars aurait fait des trois constructeurs le troisième plus grand groupe automobile mondial ! Mais tout cela semble finalement tomber à l’eau…
On vous restitue le contexte ? En ce moment, Nissan traverse une période difficile. L'année dernière, le constructeur a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices de pas moins de 70 %, entraînant la suppression de 9 000 emplois, une réduction de sa capacité de production et la vente d'une partie de ses actions Mitsubishi. Rien de très réjouissant, donc... Quant à Mitsubishi, qui est un constructeur automobile relativement modeste, les temps sont également assez durs… Seul Honda semble afficher des chiffres positifs, avec de légères hausses de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices, par rapport à l'année précédente.
Pourquoi les négociations ont-elles échoué ?
Dès le début des discussions, une rumeur s'est répandue : Honda n'aurait pas envisagé une collaboration approfondie, mais plutôt une acquisition de Nissan afin d'en faire une filiale. Un projet manifestement très mal accueilli par Nissan, qui y a vu un manque de respect de la part de Honda envers son aîné.
En retour, Nissan a été accusé par Honda de vouloir obtenir plus que ce que sa situation financière actuelle lui permettrait. Honda souhaitait une restructuration en profondeur, mais la fermeture d'usines reste un sujet politiquement très sensible chez Nissan ! Selon certaines sources, Nissan aurait fait preuve d’un excès de fierté et d’un certain aveuglement face à la réalité, rendant tout dialogue constructif impossible. Résultat : l'arrêt officiel des négociations.
Quel avenir pour Nissan ?
Pour Honda, rien ne change : la marque est prête à poursuivre la collaboration telle qu'elle existait auparavant. Pour Nissan, la situation est bien différente. Les dirigeants de la marque japonaise semblent convaincus de pouvoir redresser seuls leur situation financière ! Mais les analystes, eux, restent sceptiques. Selon eux, Nissan surestime dangereusement sa position et la valeur de sa marque…
Le constructeur a déjà annoncé un vaste plan de réduction des coûts, à hauteur de 400 milliards de yens (environ 2,5 milliards d'euros). Concrètement, cela signifie des licenciements supplémentaires et une baisse des investissements en R&D. Nissan envisage même de se retirer des marchés où ses performances sont insuffisantes !
Et soudain, comme un deus ex machina dans une tragédie grecque, Foxconn entre en scène ! Le géant taïwanais de l'électronique, connu notamment pour assembler les iPhones d'Apple, semble avoir flairé une sacrée opportunité, à savoir, accélérer son expansion dans le secteur des véhicules électriques ! Foxconn a déjà fait savoir à Nissan qu'il était intéressé par une collaboration sur le design et la production.
Il est clair que cette saga n'est pas terminée. L'offre de Foxconn est-elle la bouée de sauvetage dont Nissan a désespérément besoin ? Et verrons-nous un jour les nouveaux modèles que Nissan a promis de lancer d'ici 2027 ? Affaire à suivre...