Nous voilà donc partis au volant d’un break Jaguar rouge bordeaux. On connaît déjà bien la X-Type mais on redécouvre cette voiture jouant subtilement avec le style british. On le sait, l’Anglaise emprunte les mécaniques à Ford. Mais les ingénieurs Jaguar ont retravaillé l’ensemble pour rendre la mécanique veloutée, généreuse et silencieuse. Le contrat, de ce point de vue est rempli. Le turbodiesel à rampe commune développe 155 chevaux (110 kW). C’est évidemment le couple qu’il faut surveiller. Il est de 360 Nm dès 1800 tr/min avec une fonction overboost lui permettant de monter temporairement à 400 Nm lorsqu’on appuie à fond sur l’accélérateur.
Boîte manuelle
Avec ce moteur, la X-Type n’est proposée qu’avec une boîte manuelle à six rapports. Celle-ci se montre efficace. Néanmoins, la sixième n’est utile qu’en vitesse de croisière, car sous les 100 km/h, il convient de relancer en cinquième. Sur autoroute, on a bien du mal à deviner la vitesse. C’est le défaut des berlines routières de nos jours. La X-Type 2.2 D en jouant le raffinement et la sonorité plaisante nous cache ses envies d’aller vite. Dans ce cocon velouté on se retrouve vite à 160 km/h. Obligation donc de bloquer son régulateur de vitesse, un accessoire qui méritait une meilleure ergonomie. Une fois en France, on a profité de l’absence actuelle d’un accord avec notre pays nous rendant « invisible » aux radars automatiques pour oublier un peu cet équipement sur quelques kilomètres.
Velouté
Le parcours autoroutier s’est donc passé sans souci majeur se laissant guider par le bitume bercé par la musique de nos CD favoris. Sur grand route, le 2.2 D est efficace. Son accélération permet de réussir le Tempo 100 en 8,9 secondes et d’atteindre 220 km/h. Le quatre cylindres profite aussi de son couple pour une reprise de 80 à 120 km/h, en quatrième, obtenue en 6,7 secondes. Sur le parcours d’approche, la consommation reste également raisonnable avec une moyenne en cycle extra-urbain de moins de 5 litres aux 100, en respectant les limitations de vitesse.
Petites routes
Après une première nuit de repos à l’hôtel, nous attaquons les routes bordées de vignes de la Marne. La vivacité du 2.2 D permet de s’en tirer à l’aise n toutes circonstances. Bien qu’étant plus musclée avec le 2.2 D, notre X-Type garde les mêmes trains roulants que sa petite sœur 2.0 D. Cela n’empêche pas de rester maniable sur les départementales. Toutefois, on a eu des vibrations dans le volant. L’importateur nous a signifié que cela était un mal de cette voiture-là, le break rouge bordeaux, en particulier… Ceci dit, il est possible que cela soit simplement dû aux remontées de suspension supportant mal le surplus de puissance.
Confort
Les occupants profitent toutefois d’un confort permettant de longues étapes. La principale qualité est la sonorité. Le moteur gasoil a une musicalité agréable en conduite dynamique. Le silence la remplace en conduite plus cool. Il faut dire que Jaguar a mis le paquet avec un garnissage d´isolation phonique se trouvant dans le compartiment moteur. Les supports moteurs ont également été soignés pour diminuer les vibrations. Le soubassement a aussi été traité sur le plan acoustique. L’intérieur même du moteur a permis de diminuer les bruits et mouvements parasites. En effet, on y trouve des bielles allégées en métal fritté matricé.
Champagne
Se laissant guider par la navigation à qui on a interdit les autoroutes, puis en la snobant, notre excursion a sillonné la Champagne et la Meuse, avant de rentrer en Belgique par Florenville. Avec une autonomie proche des 1000 km lors de longs parcours, on n’a guère dû s’arrêter qu’une fois pour faire le plein. Le cycle mixte moyen dépasse légèrement les 6 litres aux 100 km. L’ordinateur de bord permettant évidemment de mieux calculer ses étapes. La navigation n’a montré qu’un seul couac : le tunnel du carrefour Léonard. Un classique des GPS en perte de repère. Enfin, il a été difficile de trouver ce fichu code pour synchroniser le GSM Bluetooth avec la voiture. Et une fois de plus, le placement du micro pénalise ceux qui ont de petits bras.
© Olivier Duquesne