Une ligne, tout d’abord…

Visuellement, le contrat est rempli. Basse, large, d’une élégante agressivité, l’Optima prouve que les Coréens n’ont rien à apprendre des Européens sur le plan du style. Ayant récolté de nombreux prix de design, la grande berline suscite des commentaires élogieux sur son passage. La ligne de toit singe celle des coupés et apporte les lettres de noblesse. Plus fort encore, l’Optima rend fade et anodine quelques réalisations européennes au point de donner des couleurs à l’image de la marque coréenne. Et en cela, le défi est relevé haut la main !

Du luxe, on veut du luxe !

Kia veut faire de l’Optima sa vitrine, son vaisseau amiral. Pour cela, rien n’est trop beau et Kia accumule les équipements haut de gamme : vitres hydrophobes, caméra de recul, système d’alerte de franchissement de ligne, surveillance de la pression des pneus, volant chauffant, sièges avant et arrière chauffants, correction de trajectoire, tout, ou presque, y est ! Et Kia rajoute, histoire d’enfoncer le clou, une garantie de 7 ans et 150.000 km…

Attention la tête !

Dans l’habitacle, on pourrait presque se croire dans une berline premium germanique. Finition exemplaire, présentation élégante, matériaux de qualité, tout y est, même si on peut regretter quelques fautes de goût et une ambiance peut-être un peu fade… Ne chipotons pas, tel quel, l’habitacle est valorisant !

Non, le vrai problème, c’est la position de conduite, surtout pour les conducteurs de plus d’ 1 m 80. La tête dans le toit ouvrant, le volant entre les genoux (j’exagère, mais on n’est pas si loin), l’habitabilité fait cruellement défaut ! Même remarque pour les passagers arrière, qui développeront une relation intime avec le ciel de toit. Dommage, pour une berline de ce gabarit…

Un seul moteur !

Pour le lancement, Kia ne chipote et ne propose qu’un seul moteur : le 1.7 CRDi dans sa version de 136 chevaux. Un moteur silencieux et propre, en attestent les 133 grammes de CO2 au kilomètre. Un moteur que l’on connaît également pour sa nervosité sauf… lorsqu’il est accouplé à la boîte automatique, ce qui était le cas de notre exemplaire !

Mou du genou !

A l’usage, cette boîte ne souffre pas de grosse tare : souple et assez réactive, elle affiche une belle douceur de réaction. En revanche, elle semble gaiement énergivore, car ainsi équipée, les émissions de CO2 s’envolent à 158 g/km. Ce qui fait beaucoup ! Mais surtout, cela se ressent : les accélérations sont molles, tout comme les reprises et la consommation tourne autour des 7,3 l/100 km… Bref, il est grand temps que Kia équipe ce moteur d’une boîte à double embrayage !

Conduite dynamique, avez-vous dit ?

Visuellement, l’Optima inspire dynamisme, pour ne pas dire sportivité ! Et à l’épreuve de la route, le châssis ne déçoit pas et les mouvements de caisse sont bien contrôlés. Certes, on pourra reprocher un ressenti un peu artificiel à la direction, mais c’est là un défaut aujourd’hui généralisé… Le point faible, ce sont plutôt les pneus, fort limités en adhérence, trop tendre et qui ne font aucunement honneur au châssis. Convenablement chaussée, le ressenti devrait s’en trouver fortement amélioré !

Et le confort ?

D’un tel navire, on attend un confort au-dessus de tout soupçon. Et ce n’est pas tout à fait le cas, la faute à une suspension un brin trop ferme, qui retransmet assez sèchement les inégalités. En revanche, le moteur est remarquablement encapsulé et les équipements de confort, tels que la stéréo haute fidélité, la climatisation bizone et le cuir des sièges (ventilés !) participent au bon constat global.

Belle-maman dans le coffre !

Nous sommes à l’heure des grands départs et cette Kia se plierait volontiers à une telle opération : le coffre propose 505 litres ! Et vous ne serez pas craintifs de tailler dans une belle moquette, car sa qualité est ici, franchement médiocre… Etonnant, quand on constate le soin apporté aux autres détails…

Les prix !

C’est à un prix pas très rond que s’offre l’Optima dans sa finition de base (Lounge) : 26.491 €. Un tarif qui la place quasiment au niveau de ses rivales européennes. Oui, mais le joker, c’est l’équipement de base et la garantie !

Conclusion

Après une Magentis aussi fade qu’un sandwich de la SNCB, Kia nous dégaine une Optima qui a tout d’un sex-symbol ! Qualité, équipements, moteur et design sont à la hauteur de la meilleure concurrence européenne ! Seuls l’habitabilité, la boîte de vitesses automatique et le choix des pneus restent en retrait... En résumé, Kia est un outsider de qualité !