Les fans de rallyes s’étaient rassemblés à Ypres le week-end dernier, pour le « Geko Ypres Rally ». Nous y étions aussi. Et Bruno Thiry, ancien vainqueur de l’épreuve, nous a embarqués dans la voiture de reconnaissance.
Samedi matin, 10 heures. Le public grouille sur la Grand Place d’Ypres, la deuxième plus imposante place de Flandre. Les supportes sont venus assister au rallye annuel, qui constitue la 5e manche du Championnat belge des Rallyes et la 6e manche du Championnat IRC (Intercontinental Rally Challenge).
Nous avons rendez-vous sur le stand Skoda. La mission du jour : boucler deux étapes spéciales en compagnie de Bruno Thiry, ancien vainqueur de l’épreuve. Un casque, une combi et nous voilà prêts à partir. Un shuttle, conduit par un des nombreux bénévoles sans qui l’épreuve ne pourrait pas avoir lieu, nous dépose devant la Skoda Fabia de Bruno.
La Fabia RS de Bruno
Bien sur, la voiture de Bruno n’est pas une Fabia de grand-mère animée par un petit tricylindre diesel… Ceci dit, le modèle affiche toutefois une certaine parenté avec les versions de série. C’est d’ailleurs la Fabia RS d’origine qui a servi de base. Sous le capot, on trouve donc le bloc 1.4 à suralimentation double et injection directe d’essence, couplé à la boîte robotisée DSG à double embrayage. Si la Fabia RS de série affiche 180 ch, celle-ci est poussée à 210 ch grâce à une nouvelle cartographie.
On prend place dans le baquet de droite, à côté de l’ancien champion de rallye, bien ficelé par le harnais de sécurité. L’habitacle reprend la même instrumentation que celle d’une classique Fabia, mais sans les équipements de confort superflus et avec quelques fonctions spécifiques, comme ce bouton rouge qui sert à déclencher l’extincteur (« surtout ne pas pousser »).
Go !
Nous voici au départ de la première spéciale : Vleteren-Krombeke 1. Après le time control, la sirène de notre auto se met à hurler, pour prévenir les spectateurs de son passage. C’est parti ! Le bruit du moteur envahit l’habitacle (vidé de ses insonorisants) et nous sommes assis si bas que l’on ressent un réel sentiment de vitesse.
Pourtant, les vitesses atteintes n’ont rien d’affolant. « Sur ce parcours, on n’atteindra pas la vitesse maxi de la voiture. Hier, je n’ai pas dépassé 180 km/h », nous dit Bruno. Le pilote a déjà effectué plusieurs reconnaissances. Et ça se voit : il n’hésite pas à couper les cordes et à placer régulièrement ses roues hors de l’asphalte… Il enchaîne les rapports de boîte d’une pichenette sur les palettes du volant.
L’habitacle commence à surchauffer. Une pression sur la touche « AC »? Pas la peine d’y penser… « On a viré la climatisation pour gagner du poids. En plus, cet accessoire nous coûte deux à trois chevaux », lance Bruno. Heureusement, les deux fenêtres s’ouvrent. Et on dispose aussi d’une gourde pour se désaltérer.
Les deux premières spéciales sont maintenant bouclées (« Vleteren-Krombeke », 14,34 km et « Watou 1 », 12,86 km). On revient vers la Grand Place. Mais avant cela, il faut faire le plein. Et cette Skoda boit un peu plus qu’une Greenline : comptez 23 l/100 km. Sous l’empressement, j’oublie de fermer la porte au moment de quitter la station. Bruno résout rapidement le problème avec son propre système de fermeture automatique des portes : un bon coup de volant et un gros coup de gaz !
La victoire pour Skoda
Et les résultats du rallye? La lutte s’est jouée entre la Peugeot 207 S2000 de Freddy Loix, septuple vainqueur de l’épreuve, et la Skoda Fabia S2000 de Juho Hänninen, qui ont finalement remporté la victoire. Quant à la Fabia RS de Bruno Thiry, si elle nous a impressionnés, ce n’est pourtant que de la petite bière comparé aux versions S2000 de course produites en Tchéquie. « C’est un autre monde », résume Bruno Thiry. « En plus, quand j’emmène des passagers je ne dépasse pas 60% de la limite de ces engins pour des raisons de sécurité».
Que fait Thiry aujourd’hui ?
Ce week-end, Bruno emmenait les invités en balade dans la voiture de reconnaissance, mais il n’a pas pris part au rallye d’Ypres, qu’il a déjà remportée deux fois. « J’ai arrêté la compétition depuis déjà quelques années. Avec mon nouveau job, je n’ai plus le temps de prendre part à un championnat. Nous ne sommes qu’en juin et j’ai déjà passé 14 semaines à l’étranger cette année. Je participe néanmoins encore à des événements comme les Legend Boucles de Spa ».
Depuis 2005, Bruno Thiry travaille pour le manufacturier Goodyear. « Je suis engagé comme pilote d’essai. Je teste les pneus des modèles qui arriveront sur le marché dans un ou deux ans, comme par exemple les nouvelles BMW X5 et Mini ou les nouvelles Mercedes Classe C et S, qui seront aussi bientôt lancées ».