La Kia Rio ne dépasse pas les 4 m. Elle se situe donc entre la petite Picanto et la Cerato. En repositionnant ce modèle dans son catalogue, le constructeur coréen offre une gamme avec une meilleure visibilité. En dehors de ces considérations marketing, le produit Rio a été complètement repensé. Avec bonheur. Agitée en Diesel Elle a beau venir du pays du matin calme, la Kia Rio 1.5 CRDi est du genre nerveuse. Le moteur Diesel de 1493 cm³ développe 110 chevaux à 4000 tr/min et 235 Nm à 2000 tr/min. Et cela donne pas mal de punch. L’exercice de 0 à 100 km/h est réussi en 11,5 s. En vitesse de pointe, elle atteint 176 km/h. En cycle mixte, la Rio 1.56 CRDi se contente de 4,7 litres aux 100 km. Très vive, la Rio accepte de jouer mais selon certaines limites. Car elle n’est pas profilée pour les amateurs de corde et trajectoire tendue, la faute à la direction assistée, aux sièges et à la boîte. Prévisible Il faudrait faire preuve d’inconscience pour ne pas sentir que la Kia n’apprécie plus votre mode de conduite agressif. Les roues se mettent rapidement à patiner si on appuie trop fort sur l’accélérateur et les prises de position optimistes sont directement sanctionnées par un sous-virage. Un comportement rassurant pour le bon père de famille car facile à contrôler en relâchant l’accélérateur. Par contre, le fils ou la fille adolescents risquent de pester sur la direction trop assistée. En effet, on a bien du mal à percevoir la position exacte des roues avant. Dans le même ordre d’idée, la boîte à cinq vitesses est accrocheuse et imprécise. Il faut donc préférer la conduite normale et tranquille où cela ne sera pas une gêne. Voilà pourquoi le papa et la maman de la famille Sagesse sont pleinement satisfaits. Et ils ont raison. Leur progéniture se consolera avec l’adrénaline que procure parfois la Rio dans ses envies de fantaisie en (trop) forte accélération. Plus calme en essence La version 1.4 essence est équipée d’un 1399 cm³ de 97 ch et 125,4 Nm. Ce bloc semble mieux convenir au train avant. Finis les patinages au démarrage. Le moteur a donc moins la capacité de martyriser la gomme des roues avant. Ce qui n’empêche pas la Rio de réussir le Tempo 100 en 12,3 s et de rouler à 177 km/h. Le bloc se montre silencieux, sauf si on monte dans les tours à la recherche de quelques kW supplémentaires en dépassement ou sur autoroute. La consommation est raisonnable aussi avec un cycle mixte de 6,2 litres. Confortable La version essence étant moins sujette à des montées hormonales, on apprécie d’autant plus le confort du châssis. Les ingénieurs maison ont, il est vrai, tout recommencer par rapport à l’ancien modèle. On a donc une architecture plus équilibrée et convaincante. La suspension n’étant pas trop souple, on garde le cap. Sans que cela soit particulièrement incisif. De la voiture de bon père de famille on va a déjà dit. En plus, l’insonorisation est bien travaillée. Grande petite L’habitabilité est également un point fort de cette compacte. À l’arrière notamment on a assez bien d’espace au point de se croire dans une voiture plus grande. Les adultes sont donc les bienvenus derrière. La banquette arrière se rabat en 40/60 pour offrir un volume utile allant de 270 à 1145 litres. Pas pour des longues routes Malheureusement, les sièges ont été bâclés. Ils sont mal dessinés. Le dos et les fesses sortiront bien vite le drapeau blanc. Dès lors, difficile de brosser la pause après deux heures de volant. Surtout sur routes en mauvais état, car la fermeté de la suspension, pratique et agréable sur des rubans, n’est pas compensée par de bonnes assises. On n’a pas non plus de réel maintien latéral. Dommage car la Kia Rio, petite voiture familiale, mérite que l’on sorte des petits trajets quotidiens. Mais il faudra préférer un autre moyen de transport pour les très longs trajets sur la route des vacances. À moins d’être jeune et fringant, ou en pleine forme physique. L’essentiel Compte tenu du prix d’appel, la Rio a un excellent rapport qualité-portefeuille. Voiture agréable, à la finition convenable, elle sait aussi donner du plaisir à son volant. À condition de s’accommoder des quelques gènes asiatiques qui lui restent dans son ADN. Les niveaux d’équipement permettent d’agrémenter la finition de série comprenant déjà le volant réglable, la banquette rabattable en deux parties, l’ABS avec EBD (répartition du freinage), la direction assistée et des airbags frontaux. Par contre, Kia ne propose toujours pas d’autoradio intégré. Ce qui laisse le choix parmi les équipementiers, même si la marque a pensé à doter sa voiture d’une antenne et d’une préparation à l’arrivée d’une radio. © Olivier Duquesne