Une ville pourrait-elle interdire les vieux moteurs diesel de son territoire si les normes de pollution de l'air sont dépassées ? Non, à en croire des villes comme Stuttgart et Düsseldorf. Oui, selon les organisations environnementales.
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Ces dernières semblent avoir eu le dernier mot, à en croire le plus haut tribunal administratif allemand. Les villes peuvent imposer leurs propres règles pour réduire la pollution sur leur territoire, même s'il n'y a pas de règles nationales.
En conséquence, le tribunal allemand crée un précédent pour environ 70 autres villes allemandes qui ne répondent pas aux normes de qualité de l'air. La décision affecte toutes les voitures diesel qui ne répondent pas à la norme Euro 6, une norme qui a été introduite en… 2015 seulement !
Réactions
Cela crée beaucoup de réactions féroces chez nos voisins de l'Est. Non seulement au sein du gouvernement allemand où il règne une atmosphère anti diesel depuis 2015, que le puissant lobby automobile allemand tente de freiner autant que possible, mais aussi du côté des particuliers qui ont récemment acheté une voiture diesel et qui voient la valeur résiduelle de leur voiture dégringoler. Le tribunal, quant à lui, a déjà compris qu'il n'y avait pas d'obligation de compensation.
L'Allemagne est également le plus grand marché automobile d'Europe, de sorte que les autres pays européens retiennent leur souffle. Bien qu'une période de transition soit annoncée, et que des exceptions seront introduites, cette réglementation anti-diesel est une interdiction qui vient en plus des zones basses émissions déjà existantes en Allemagne et que l’on retrouve ailleurs en Europe et dans le Monde.
Essence ?
En tout cas, les politiciens ont une lourde tâche pour ne pas se mettre à dos les acheteurs privés qui ont acheté de bonne foi des modèles diesel pendant de nombreuses années. En outre, les organisations environnementales devront également prendre en compte le transfert massif du diesel à l'essence. Ce carburant émet certes moins d'oxyde d'azote, mais plus de CO2. Ce qui va quelque peu à l’encontre des objectifs climatiques européens, a conclu un rédacteur en chef du journal allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung ».