Lamborghini fête ses cinquante ans cette année. L’occasion pour nous de revenir sur le tout premier véhicule de la marque : la 350 GTV ! Déjà très flamboyante, celle-ci intègre déjà tous les ingrédients qui feront de Lamborghini, un mythe adulé.

Enzo qui humilie Ferruccio

Leçon numéro 1 : ne jamais se moquer d’un puissant client. Enervé par les insolubles problèmes d’embrayage de sa Ferrari 330, Ferruccio Lamborghini, industriel ayant fait fortune dans les tracteurs, alla trouver Enzo Ferrari. La réponse de ce dernier claqua dans l’air : « Tu sais conduire un tracteur, mais jamais tu ne sauras piloter une Ferrari »… Outré, Ferruccio décida alors de battre Ferrari sur son propre terrain : en construisant la meilleure GT au monde ! Voilà du moins ce que prétend la légende…

Une usine somptueuse

Ne lésinant pas sur les moyens, Ferruccio fît construire une usine ultra moderne et n’hésita pas un instant à débaucher du personnel chez… Ferrari ! Parmi ceux-ci, Giotto Bizzarini, charismatique ingénieur, responsable, notamment, de la sensationnelle 250 GTO. Le deal était simple : Giotto devait développer un V12 dont la puissance devait être au moins égale à 350 chevaux. Si tel était le cas, il était payé pour ses travaux…

Au travail !

Giotto se mit donc au travail et développa un moteur qui intégrait le summum de la technologie de l’époque : douze cylindres en V, construction entièrement en alliage, quatre arbres à cames en tête et une batterie de six carburateur Weber double corps ! D’une cylindrée de 3,5 litres, ce moteur développa, au banc, quelque 360 chevaux à 8.000 tr/min ! Une puissance spécifique spectaculaire pour un moteur atmosphérique… Y compris aujourd’hui ! Le contrat était rempli et Giotto fût donc payé.

Pour habiller le tout…

L’Italie, c’est le paradis des carrossiers de renom. Lamborghini avait donc l’embarras du choix, quant au designer qui allait habiller sa future GT. Franco Scaglione fût choisi et celui-ci dessina une voiture à l’allure futuriste et même, assez controversée, sur une structure tubulaire. Le tout fût conçu en seulement un an !

Du carrelage sous le capot

Mais pour être prêt pour le salon de Turin de 1963, les ingénieurs se sont heurtés à quelques problèmes insolubles : le moteur, avec ses carburateurs proéminents, ne rentrait pas sous le capot ! Le compartiment moteur fût donc rempli de carrelages en céramique, et le moteur exposé à ses côtés !

La production…

Jugé trop extrême et trop contraignant, le dessin de Scaglione fût revu par la carrosserie Touring. Même son de cloche pour la motorisation : trop extrême pour un usage routier, le V12 fût calmé à 270 chevaux à 6.500 tr/min. Voilà, la 350 GT est née et avec elle, l’histoire de Lamborghini.

Aujourd’hui…

Dans un moment d’égarement (ou de grosse difficulté financière), Lamborghini se sépara de la voiture, vendue à un collectionneur japonais au milieu des années 80. Heureusement, tout est rentré dans l’ordre depuis et la voiture a réintégré les locaux de la marque. Et, surprise, cette fois, il y a bien un moteur sous le capot !