A l’occasion de l’inauguration du showroom situé le long de la chaussée de Louvain à Zaventem, Lamborghini a présenté la toute nouvelle Gallardo LP 560-4, fraîchement dévoilée au salon de Genève. C’était également l’occasion de faire le point sur une marque en plein essor.

Genèse

« Tu sais conduire un tracteur, mais jamais tu ne sauras piloter une Ferrari »… La légende veut que cette phrase cinglante signée Enzo Ferrari soit à l’origine d’une série de machines toutes plus superlatives les unes que les autres. Ferruccio Lamborghini, à qui cette réplique était adressée, était un riche industriel italien qui avait fait fortune dans les tracteurs. Sa Ferrari lui posant bien des problèmes et la diplomatie rituelle d’Enzo Ferrari aidant, le grand Ferruccio décida ni plus ni moins, de construire la meilleure GT au monde ! Dans ce but, il bâtit une usine à la pointe de la technologie et s’entourât des meilleurs ingénieurs. Il débauche Giotto Bizzarrini (concepteur de la mythique Ferrari 250 GTO) de chez Ferrari et prend un taureau (son signe zodiacal) comme emblème ! Nous sommes alors en 1963. Un an plus tard sort la 350 GT, vite remplacée par la 400 GT. Viendra ensuite une multitude de modèles tous (ou presque…) devenus légendaires par la suite : citons pêle-mêle, la sulfureuse Miura, qui éclaboussa tout le monde par sa technique de pointe ; la sculpturale Espada, considérée comme la plus rapide des 4 places de l’époque ; l’économique Urraco, avec ses V8 de petites cylindrées prévus pour répondre à la législation italienne ; la radicale Countach, plus proche d’une navette spatiale que d’une voiture automobile,… Aujourd’hui, La Gallardo LP560-4 pointe le bout de son nez et vient remplacer la Gallardo première du nom. La Murciélago LP640 fait elle, toujours figure de grosse Bertha avec son V12 à la poigne terrassante. Enfin, la Reventón, exclusive avec ses 20 exemplaires, superlative car basée su la LP640 et pas donnée, vu le prix de 1 million d’euros hors taxes, vient chapeauter la gamme.

Aujourd’hui

Aujourd’hui, les affaires vont plutôt bien pour la marque au taureau : en 2007, 2.406 véhicules ont été vendus. Si l’on compare cette valeur aux 1.305 voitures écoulées en 2003, cela représente une progression spectaculaire. Toujours en 2007, le chiffre d’affaires du constructeur a connu une progression de 34,9 %, passant de 346,3 à 467,1 millions d’euros. L’année dernière, Lamborghini a également réalisé une croissance plus que proportionnelle de ses profits par rapport à l’évolution de son chiffre d’affaires : la croissance de 160 % de ses profits pour un résultat de 47,1 millions d’euros (18,1 millions en 2006) est en soi un nouveau record en termes de profits annuels réalisés. Selon Stephan Winkelmann, CEO de Lamborghini Automobili, ce résultat s’explique par « l’accroissement de la notoriété de la marque et du renforcement de son image, mais aussi du développement du réseau de distribution [le nombre de dealers a progressé de 65 en 2004 à 107 en 2007 - NDLA] et de la stratégie générale en matière de produits. » Pour confirmer cette tendance, la marque veut présenter un nouveau modèle par an. En 2007, les Reventón et Gallardo Superleggera furent dévoilées et 2008 voit les débuts de la LP 560-4.

En Belgique, l’année dernière, 19 voitures ont été livrées, à savoir 5 Murciélago et 14 Gallardo.

Politique environnementale

En matière d’environnement, Stephen Winckelmann nous confirmé qu’il n’était pas dans les projets immédiats de développer une mécanique diesel, mais comme dit le CEO de Lamborghini lui-même, « il ne faut jamais dire jamais »… Tout de même, une Lamborghini au diesel, cela risque de choquer quelques aficionados de la marque !

Plus concrètement, pour réduire les émissions de CO2, le constructeur italien a doté sa nouvelle venue d’une injection directe, permettant d’augmenter le taux de compression et donc, le rendement du moteur. De plus, la masse globale a été réduite de 20 kg et l’aérodynamisme s’est vu peaufiné. Voilà qui a suffit à réduire les émissions de 19 % face à la version précédente. A terme, cette réduction des émissions devrait atteindre les 40 %.

La Gallardo LP560-4

Cette inauguration était aussi l’occasion de dévoiler la nouvelle Gallardo LP 560-4 en avant-première en Belgique. Une occasion de revenir sur ses caractéristiques. Commençons par le moteur, le « cœur » de toutes voitures sportives, a fortiori d’une Italienne ! Comportant toujours 10 cylindres en V, sa cylindrée est passée de 5 l à 5,2 l. La puissance a suivi cette progression et bondit de 520 à 560 chevaux à 8.000 tr/min ! Quant au couple, il atteint maintenant 540 Nm à 6.500 tr/min. Avec une masse réduite de 20 kg (1.410 kg à vide), le rapport poids/puissance atteint maintenant 2,5 kg/ch. Autrement dit, les performances méritent le coup d’œil : 3,7 secondes pour atteindre 100 km/h, 11,8 pour passer les 200 km/h et une vitesse de pointe de 325 km/h. En clair, la Gallardo LP560-4 ne fait pas semblant de pousser… Et de tirer !

Car, comme toutes les Lamborghini actuelles, la transmission s’effectue aux quatre roues, via une répartition 30:70 entre les roues avant et arrière. La boîte comporte toujours six vitesses et peut être, au choix, manuelle ou robotisée. Dans ce dernier cas, les changements de rapports se font plus rapidement, avec une vitesse d’exécution réduite de 40 %. Pour freiner cette fusée sur roues, des freins en carbone céramique sont disponibles en option.

Pour la reconnaître aisément, il y a les retouches cosmétiques. Il ne s’agit pas seulement d’un simple coup de bistouri dans le but de rendre la bête plus agressive, mais d’une véritable évolution sur le plan aérodynamique. En témoigne le diffuseur arrière, s’inspirant clairement du monde de la compétition. A l’avant, le bouclier offre des entrées d’air optimalisées, ce qui permet d’améliorer l’admission en air frais au moteur. Et puis, il y a tous ces petits détails qui rendent cette mouture plus agressive, mais plus Audi aussi. A commencer par l’éclairage diurne sur base de LED disposées en Y et ces feux arrière plus fins. Oserait-on dire que ces derniers ressemblent maintenant à ceux d’une Audi TT ? Pour mettre tout le monde d’accord, les quatre embouts d’échappement sont là pour rappeler que l’écurie de cette nouvelle Gallardo est pour le moins, bien remplie.

Si une Lamborghini n’est déjà pas une voiture commune, que l’on croise à tous les coins de rue, il existe un programme de personnalisation, permettant de transformer les désirs des clients en réalité. Appelé « Individualisation Program Ad Personam », ce service a pour ordre de répondre à la moindre envie du client. « Pensez à l’impossible », voilà le mot d’ordre : pour s’en convaincre, le constructeur italien a présenté quelques uns de ces bolides avec une finition exclusive. Le résultat n’est pas d’un goût très sûr, mais comme le client est roi…