Cette série DFN est disponible en deux motorisations : 1.3 Multijet Diesel et 1.4 16v essence. L’importateur nous a fourni la version au gasoil. C’est donc en Diesel que nous avons pu tester la boîte séquentielle robotisée. Pas vraiment une boîte automatique. En effet, cette transmission automatise les commandes de l'embrayage et du levier de changement de vitesses à travers un asservissement de type électro-hydraulique. La boîte D.F.N. conserve aussi tous les avantages de l'embrayage à sec et de la boîte mécanique (poids, robustesse, fiabilité, faible consommation d'énergie). Elle fonctionne selon deux logiques de fonctionnement : semi-automatique (manuel) et tout automatique.
Mode semi-automatique
Pas de pédale d’embrayage à gauche, juste le frein et l’accélérateur. Mais un levier de vitesse que l’on peut avancer ou reculer pour sélectionner le rapport adéquat. En mode semi-automatique, on peut se charger de changer les rapports au gré de ses envies. Comme une boîte manuelle classique. Sauf qu’ici c’est l’électronique qui se charge de « l’embrayage ». Les commandes sont transmises par le seul déplacement du levier : en avant pour passer à un rapport supérieur (vers le symbole “ + ”), en arrière pour rétrograder (vers le symbole “ - ”). Il suffit donc d'une simple impulsion pour que la transmission change de rapport de façon précise et rapide. Très efficace, il faut cependant regretter l’absence d’un ralenti ou d’un blocage des freins en pente. En effet, impossible de trouver un point d’accroche comme avec un embrayage classique. Donc, la voiture peut reculer si on tarde à accélérer, ou avancer si on lâche le frein. Ceci n’est guère évident pour les manœuvres sur des routes en pente. Il faut penser à garder le pied gauche sur la pédale de frein pour éviter des à-coups ou que la voiture aille à contre-courant. Ou alors, on fait comme les mauvais conducteurs : on utilise le frein à main. Beurk ! On préfèrera donc entraîner le pied gauche sur les freins.
Mode automatique
En mode automatique, l’Ypsilon s’occupe de tout. On peut toutefois choisir entre le mode normal et le mode économique en fonction de ses envies et du type de parcours. Quelle que soit la logique adoptée, le système se charge d'allonger le régime de rotation au rapport supérieur, lorsque le moteur développe le couple ou la puissance maximum. En mode automatique, le système reconnaît aussi la pente de la route (à travers un algorithme logiciel) et modifie le point de changement de vitesse en fonction du meilleur compromis entre les exigences du conducteur, l'état de la chaussée et les conditions du véhicule (vitesse et régime moteur). Pour connaître le style de conduite demandé par le conducteur, le système tient compte du régime de rotation du moteur et de la position de la pédale (interprétée comme une demande de performances au fur et à mesure que celle-ci assume des valeurs croissantes). Nous avons été globalement satisfaits de cette automatisation. Les piquages de nez n’étaient pas trop prononcés et la petite Lancia ne se trompait pas souvent.
Le Multijet
Il faut dire que notre DFN était favorisée par le couple du bloc common rail de 1248 cm³. On peut compter sur un couple de 180 Nm à 1750 tr/min. La puissance développée est de 51 kW (70 ch) et la vitesse maximale pointe à 165 km/h. Petite voiture, son tempo 100 est modeste : 14,2 secondes. Tout comme la consommation très sobre : 4,6 L en cycle mixte combiné. La transmission est également pourvue de systèmes de « sécurité » évitant les rapports inadaptés ou les surrégimes meurtriers pour le moteur. En effet, pour prévenir les changements de rapport impromptus, le système se charge de passer au point mort lorsque le moteur tourne et que la portière est ouverte. Enfin, à travers l'émission de signaux visuels et acoustiques, le dispositif “ Dolce Far Niente ” signale les situations d'alerte ou les manœuvres non autorisées pouvant endommager le moteur ou la boîte. Une autre caractéristique du D.F.N. est sa capacité d'évaluer la décélération du véhicule et d'adapter la descente des rapports. Par exemple, en mode semi-automatique, le système permet de passer au rapport inférieur surtout en phase de conduite sportive, lorsque le conducteur veut négocier un virage avec brio. En mode automatique en revanche, le système anticipe la descente des rapports pour permettre au conducteur de disposer du rapport le plus apte à garantir le niveau de confort ou l'économie de carburant requise. La gestion électronique robotisée de la boîte D.F.N. en mode automatique permet également de paramétrer les changements de rapport au moment de rendement maximum du moteur.
Agile en ville
Le choix de cette boîte DFN est aussi motivé par son coût moindre. Cette philosophie de citadine on la retrouve aussi avec la direction assistée. On y est habitué maintenant avec les voitures du groupe Fiat, la Lancia Ypsilon a le bouton « City ». Cette fonction de la direction assistée électrique Dualdrive facilite grandement les manœuvres avec des mouvements de volant d’une souplesse incroyable. Une fois la voiture lancée e�t la fonction City désactivée, la direction se fait plus dure et plus précise en vitesse de croisière. L’équipement n’est pas chiche avec le Cruise Control, qui maintient la vitesse de croisière programmée ; les essuie-glace qui s'activent automatiquement aux premières gouttes de pluie ; les projecteurs qui s'allument automatiquement dès l'entrée dans un tunnel et le capteur de recul qui facilite le stationnement. Et le catalogue a encore d’autres petites surprises comme le système info-télématique intégrant le navigateur satellitaire, l'autoradio, le lecteur de CD, le téléphone avec haut-parleur GSM dual-band, commandes vocales et les services de bConnect. Dommage que l’ergonomie soit affaiblie par des compteurs peu visibles au centre de la console. Il faut quitter les yeux de la route. Heureusement que l’ambiance intérieure se veut plus luxueuse qu’une citadine « classique » avec quelques efforts de décoration préférant la noblesse à la rudesse. Apparemment dédiée à la clientèle féminine, la Lancia Ypsilon DFN peut séduire les amatrices de confort et de facilité de conduite.
© Olivier Duquesne