Jean-Francois Christiaens

13 NOV 2018

Le Brexit va‑t‑il rendre votre prochaine voiture plus chère ?

Les discussions autour du Brexit entrent dans leur périlleuse dernière ligne droite. En l’absence d’accord, le secteur automobile pourrait être l’un des plus touchés. Avec le risque de voir le prix de votre prochaine voiture s’envoler ? On fait le point !

Les discussions autour du Brexit s’enlisent depuis des mois. Et la perspective d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 29 mars prochain sans accord (le scénario du « no deal ») effraie le secteur automobile. « Un tel Brexit sans accord pourrait avoir un impact catastrophique sur l'industrie automobile européenne » s’est d’ailleurs inquiété Erik Jonnaert, le secrétaire général de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA) dans une lettre ouverte en octobre dernier. Avant d’ajouter que « nous pouvons affirmer sans aucun doute qu’aucune autre industrie n’est plus étroitement intégrée que celle de l’automobile européenne.

Coûts supplémentaires

Comme exemple concret, l’ACEA rappelle que chaque jour 1.100 camions traversent la Manche pour livrer des pièces de fournisseurs installés sur le Continent aux usines de voitures ou de moteurs installées au Royaume-Uni. « Après le Brexit, même de courts délais à la douane entraineront d’énormes problèmes logistiques perturbant le processus de production et générant des coûts importants » avertit l’ACEA. Si une seule pièce n’arrive pas à temps, c’est le processus complet de fabrication qui risque en outre d’être perturbé.

Problèmes administratifs

En plus de perturber la production de nouvelles voitures, l’absence d’accord risquerait d’augmenter considérablement les formalités administratives avec « des milliers de nouveaux documents à remplir » et de « nouvelles procédures d’homologation à réaliser » prévient l’ACEA. Avec, à la clé, des coûts supplémentaires importants.

10% de droits de douane

En outre, sans un accord clair, des droits de douane de 10% s’appliqueraient sur tous les véhicules échangés entre les marchés britanniques et européens selon les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Mais « les marges bénéficiaires de notre secteur sont nettement inférieures à 10%. Au bout du compte, ces coûts supplémentaires devront être répercutés sur les consommateurs ou absorbés par les fabricants » a prévenu Erik Jonnaert dans sa lettre. Pour avoir un ordre de grandeur, l’année dernière 54% des voitures fabriquées en Angleterre ont été exportées vers l’Union européenne. Le groupe Jaguar Land Rover vient d’ailleurs d’ouvrir une nouvelle usine de production sur le Continent, en Slovaquie, afin d’être moins dépendant de sa production sur le sol britannique…
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