14 ans de Lexus IS

Souvenez-vous, c’était en 1999. Lexus introduisait sa IS première du nom, reconnaissable à ses fameux feux arrière blanchis. Elle s’attaquait directement à la BMW Série 3 en reprenant les armes de cette dernière : le six cylindres en ligne et la propulsion. La deuxième génération, apparue en 2006, inaugurait le diesel pour la première et… dernière fois ! Cette troisième génération s’en remet, sur notre marché, à la seule motorisation hybride.

Une nouvelle voie

Avec cette nouvelle philosophie, la IS troisième du nom ne pourra logiquement pas répéter les volumes de ventes de ses aïeules. Ne la prenez donc pas pour une tueuse de berline allemande, mais plutôt comme une alternative originale… Son marché à elle, ce sont plutôt les Etats-Unis.

Des ambitions assez mesurées…

Chez nous, son créneau est plutôt mince, jugez plutôt : en 2012, le marché des voitures premium de segment D s’est écoulé avec quelque 31.471 véhicules. Parmi ces derniers, 94 % étaient des diesels et seuls 31 %, des berlines. Quant à la puissance moyenne, elle tourne pour l’immense majorité, aux alentours des 130-140 chevaux. Il est dès lors aisé de supposer qu’une berline hybride essence de plus de 220 chevaux indisponible en break, ait du mal à se faire une place au soleil ! Lexus ambitionne quelque 410 ventes en année pleine.

Un style sportif !

Directement inspiré par le concept LF-CC, la IS en impose avec ses lignes sportives. De manière tout à fait subjective, nous émettrons seulement quelques réserves quant au dessin des phares avant, curieusement ondulés. Pour le reste, quelle allure ! Côté dimensions, la nouvelle venue prend du grade et gagne 80 mm en longueur (4,665 m au total), 10 mm en largeur et 5 mm en hauteur. Sous cette belle carrosserie se niche une architecture de propulsion (roues arrière motrices) et un bel équilibre dans la répartition des masses (50:50, avant/arrière).

99 grammes !

Seule la version hybride est proposée sur le marché belge. Celle-ci étrenne un nouveau groupe : un 4 cylindres de 2,5 litres essence accouplé à un puissant moteur électrique, qui fait également office de boîte de vitesses (variation continue). Les batteries au Nickel métal-hydrure sont quant à elles, logées dans le coffre. La puissance combinée affiche 223 chevaux ! De quoi garantir un 0 à 100 km/h en 8,3 secondes et une consommation moyenne de 4,3 l/100 km, soit des émissions de CO2 de 99 g/km ! De manière plus anecdotique, citons enfin une vitesse de pointe somme toute assez peu élevée, de 200 km/h.

Sièges au top !

Après cette mise en bouche, il est temps de nous asseoir à bord ! Et d’emblée, on savoure le moment. D’abord, l’ambiance est très réussie, hésitant entre luxe et sport. Dans la version F-Sport, c’est encore plus savoureux : le ciel de toit noir procure une ambiance cocoon alors que l’instrumentation est chipée à la LFA, avec un splendide écran multifonction et un économètre central pouvant se transformer en compte-tours. Les sièges, eux, sont superbes de confort et de maintien (surtout en F-Sport). Seul l’écran de navigation/multimédia semble avoir du mal à s’intégrer à l’ensemble.

Equipement somptueux

A l’instar des autres Lexus, cette IS propose plusieurs modes de conduite : Eco, Normal, Sport et Sport + (uniquement sur F-Sport et adaptant les lois de suspension). Et puis, il y a toute la série des équipements auxquels on est en droit de s’attendre sur une voiture de ce rang : l’avertisseur d’angle mort, l’alerte, en cas de marche arrière, de véhicules circulant perpendiculairement, le système de pré-collision, la navigation intégrant Google Street View, l’info trafic en temps réel, la suspension adaptative (F-Sport) et même… un haut-parleur dissimulé derrière la planche de bord et qui distille une sonorité rauque lors des accélérations ! A noter que le volume est réglable… J’vous jure, ce qu’on ne fait pas !

Un confort absolu

Quel plaisir de traverser les villes et les villages dans un silence parfait ! Toujours aussi performant, le système hybride de Lexus fait un usage maximal des ressources électriques lorsque les conditions le permettent (vitesse réduite, pas de gros coup de gaz…). La IS est alors parfaitement reposante, chouchoutant ses passagers en filtrant au mieux les irrégularités et en les gratifiant d’une insonorisation parfaite ! Et puis, la bonne nouvelle, c’est l’habitabilité en net progrès ! Tout le monde est à l’aise, à l’avant, comme à l’arrière et même… dans le coffre, avec les 450 litres disponibles !

Dynamique ?

A l’instar de toutes les Toyota/Lexus hybrides, les accélérations soutenues se soldent par un mugissement mécanique, avec le moteur calé sur un régime continu. Lancinant avec les Toyota hybrides et la CT 200h, pas trop désagréable avec les V6 et V8 des GS et LS. Et sur cette IS ? Le gros 4 cylindres se fait très discret, souffle plus gravement que le 1.8 l de la CT 200h et peut se voir doublé par l’actuateur de son qui lui donne des inflexions graves, presque grisantes !

Besoin de puissance ? Enfoncez l’accélérateur bien à fond, y compris cette fichue résistance au fond de la course de la pédale, et vous serez surpris par l’élan de belle ! Pas de doute, ça pousse ! Les palettes derrière le volant offrent un intérêt, voire un agrément, limité.

Si la propulsion vous effraie, n’ayez crainte : la IS présente le sous-virage rassurant d’une traction avant, avec un train arrière sagement rangé. En conduite dynamique, on regrette un train avant manquant de tranchant. La suspension adaptative de la version F-Sport ne semble pas d’une folle nécessité. Côté consommation, un premier relevé sur un parcours mixte réalisé à vitesse modérée, nous a donné une moyenne de 5,2 l/100 km.

Les prix !

Lexus reste fidèle à sa réputation en équipant généreusement sa voiture dès le niveau de base, proposé à 36.990 €. La version « Business Edition », à 37.500 €, semble le meilleur compromis. La très belle finition F-Sport se monnaie, quant à elle, 45.840 €. Pour les entreprises, le taux de déductibilité se situe à 90 %.

Conclusion

Indubitablement, la IS a changé et ce nouveau positionnement la fera s’écouler en volumes confidentiels sur notre marché. La comparer aux ténors allemands n’aurait d’ailleurs, absolument aucun sens. Dommage, vraiment, car il s’agit, à première vue, d’une vraie réussite, et dont la motorisation hybride sublime un confort de très haut niveau. Un changement dans la politique de taxation servirait peut-être de déclic ?