François Piette

6 JUL 2009

Mariage contre‑nature ?

Lorsqu’il est question de revenir à l’essence même de la conduite sportive, pas grand-chose peut rivaliser avec une Mazda MX-5 ! La recette est des plus simples : des roues arrière motrices, un châssis équilibré, une masse contenue, deux places, un toit repliable et un moteur issu de la grande série. Sans doute influencé par le marché américain, Mazda a développé une boîte automatique pour son icône… Le tout est de savoir si le caractère primesautier n’a pas été trop terni par ce nouvel élément…

20 ans !

En février 1989, Mazda présentait à Chicago un roadster à deux places, réinventant le concept de la voiture sportive et spartiate. Un concept où il est question d’une parfaite harmonie entre le conducteur et sa monture. Vingt ans plus tard, Mazda a écoulé plus de 850.000 exemplaires de ce modèle, devenu fétiche ! Nous en sommes aujourd’hui à la troisième génération et si la forme a quelque peu évoluée, l’esprit demeure…

Une troisième génération plus souriante !

C’est principalement le bouclier avant qui a reçu le plus d’attentions. Ainsi, le large sourire qu’il affiche intègre de nouveaux projecteurs et antibrouillards. A l’arrière, bouclier et feux sont revus. La ligne générale plus agressive contribue également à améliorer l’aérodynamique. Quelques aménagements de l’habitacle contribuent à l’amélioration de la qualité perçue.

Rev happy !

Issus de la grande série, les moteurs de la MX-5, s’ils sont reconnus pour leur fiabilité exceptionnelle, ne font pas étalage d’un grand caractère… Mazda a donc tenté de remédier à ce constat en libérant un peu le 2 l, lorsqu’il est associé à la boîte manuelle. Ainsi, ses 160 chevaux sont alors atteints 300 tr/min plus haut, soit à 7.000 tr/min, et il tourne jusque 7.500 tr/min. La sonorité a été particulièrement travaillée, notamment via un boîtier de résonance à l’admission. La boîte manuelle a vu aussi ses verrouillages peaufinés, pour un maniement plus précis. Lorsqu’il est associé à la boîte automatique, le moteur conserve ses anciennes caractéristiques. Le 1.8 l, quant à lui, reste identique.

Une boîte auto…

Si la version existait déjà outre Atlantique, c’est ici une première en Europe ! Dotée d’une logique intelligente, cette boîte auto propose en outre, des palettes de commande séquentielle. Mais ces dernières ne sont pas des plus intuitives : les deux palettes situées derrière le volant servent indifféremment à monter les rapports, et deux interrupteurs placés sur les branches du volant donnent quant à elles, le signal de descendre de rapport. Si le but était de rendre l’ensemble intuitif (pousser sur l’interrupteur pour descendre de rapport, tirer sur la palette pour monter, suivant les mouvements du corps en accélération/freinage), le résultat est plutôt mitigé. Avec un certain temps d’habitude, il devrait pourtant être facile de s’y retrouver facilement. Pour ma part, j’ai principalement utilisé le levier pour la commande séquentielle qui, une fois n’est pas coutume, se manipule dans le bon sens ! Regrettons enfin l’absence de mode sport.

A voir…

L’agrément de cette boîte automatique n’arrive toutefois pas à égaler celui de l’excellente boîte manuelle. Il faut dire que Mazda s’est fait le spécialiste de la commande sportive, précise et virile ! L’automatique, si elle affiche une logique convaincante, a du mal à coller à l’image de sportive essentielle de la MX-5. Son mode séquentiel est parfois têtu et sa gestion peut manquer de discernement. Une bonne boîte dans l’absolu, mais l’unité manuelle reste le maître-achat.

A savourer sur petites routes

Mais ne boudons pas notre plaisir, une MX-5, cela reste un fabuleux outil pour arpenter les petites routes sinueuses. Son équilibre, sa franchise de direction et son freinage efficace font toujours merveille et le plaisir reste d’actualité ! Le moteur, s’il n’affiche pas un pedigree des plus spectaculaires, n’en reste pas moins volontaire et monte gaillardement dans les tours. Si sa sonorité a été travaillée, cela ne reste cependant pas des plus mélodieux. Le 4 cylindres TFSI de l’Audi TT reste nettement plus lyrique à ce sujet…

Confort sportif, mais étonnant

Un roadster deux places, c’est souvent perçu comme un engin à la suspension particulièrement rigide. Pourtant, Mazda prouve avec cette MX-5 qu’il ne faut pas forcément remplacer les combinés de ressorts par des bouts de bois pour obtenir un engin efficace. Le confort de suspension est donc étonnant et cela ne perturbe aucunement le comportement routier. Tout au plus remarque t’on quelques légers phénomènes de pompages sur routes bosselées.

Descendre au volant

On se glisse plus dans une MX-5 que l’on ne s’y assied, pourtant l’accessibilité est loin d’être mauvaise. La position de conduite est savoureuse… Du moins si vous n’êtes pas d’un gabarit vraiment long, auquel cas votre cuir chevelu viendra rentrer en contact avec le toit. Si tout tombe parfaitement sous la main, on peut regretter le peu d’espaces de rangement… Mais on n’achète pas un roadster pour ses côtés pratiques ! Le toit en dur est silencieux et rapide.

Du côté des finances

Les tarifs démarrent à 23.500 € pour la version 1.8 l Active de base, équipée d’un toit souple et culminent à 31.900 € pour la 2 litres automatique avec toit dur. Seules trois options sont présentes au catalogue : la peinture métallisée (450 €), le Technic Pack (ordinateur de bord et climatisation automatique) à 1.300 € et le Luxury Pack (Bose Sound System, sièges en cuir et sièges avant chauffants) à 1.800 €. Le choix Vroom.be ? une 2 l Sport à boîte manuelle et toit souple.

Nous avons relevé une consommation moyenne de 9,8 l/100 km. Mazda, pour sa part, annonce 188 g/km.
 

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