Le style Kodo entend bien marquer la différence dans un des marchés les plus disputés, où certains ténors ne veulent prendre absolument aucun risque (la Golf!) et où d'autres se perdent en traits audacieux démodant leurs propres modèles, et inspirant très vite une grande lassitude. Mazda évite ses écueils avec une ligne rappelant certes la précédente génération, mais emplie d'une modernité naturellement racée et expressive. Du très beau travail: cette Mazda exprime avec raffinement son dynamisme sous tous les angles!

Gros travail aussi dans l'habitacle, avec une ergonomie orientée vers le conducteur et l'apparition d'un affichage tête haute, mais surtout la venue d'un système d'infodivertissement et de connectivité embarquée de dernière génération. L'écran est élégamment "posé" au sommet de la planche de bord, comme un iPad sur son dock: pas besoin de baisser le regard pour prendre connaissance des infos affichées!

Modernité

Rien n'est trop beau pour la 3, qui pourra se connecter à Facebook, Twitter, des web radios, des podcasts, des livres audio, des services de localisation personnalisés, avec en prime des fonctions d'affichage et de lecture des SMS, des MMS et des emails. Le système audio surround Premium Bose à neuf haut-parleurs est conçu spécifiquement pour la Nouvelle Mazda3, tandis que le GPS intégré tient compte d'infos en temps réel, allant jusqu'à afficher le prix des carburants ou la météo!

Au niveau mécanique, Mazda marque sa différence aussi, avec des groupes propulseurs qui risquent de surprendre en Belgique. En essence, la Mazda peut recevoir le 2.0 L Skyactiv-G atmosphérique monté dans le CX-5 et la 6, avec deux puissances: 120 et 165 ch.

Motorisations atypiques

Sans doute pas le premier choix chez nous! Apparaît heureusement aussi un 1.5 L de 100 ch. Tous ces moteurs reçoivent l'injection directe, mais sont privés de suralimentation. Pour la puissance, Mazda privilégie donc un gros atmosphérique optimisé plutôt que le downsizing turbo, un choix longuement étayé par les ingénieurs nippons sur le papier, mais de toutes façons peu favorable fiscalement chez nous…

Et c'est pareil en diesel. Alors que la norme dans la catégorie se situe plutôt au niveau d'un 1.6 L de 105 à 115 ch, Mazda nous propose un 2.2 L de 150 ch, aux chiffres flatteurs: un couple de 390 Nm et une conso normalisée de 3,9 L/100km, avec des rejets de 104g par kilomètre. Pas de quoi se mesurer à une Golf BlueMotion, mais pour l'agrément, on se doute bien qu'il n'y aura pas photo! Hélas, de nouveau, un 2.2 L manque furieusement de séduction fiscalement parlant…

En route

Trêve d'exposés, passons au moment le plus passionnant de cette présentation, la prise en mains des Mazda3 de pré-production que le constructeur japonais avait emmené à Francfort. Pré-production peut-être, mais nous avons sous les yeux des modèles qui semblent déjà sacrément bien finis, une impression qui se confirmera au volant. Nos ingénieurs, exigeants, ont préféré nous priver de l'infodivertissement, pas encore assez abouti à leur goût pour nous laisser en jouir.

Notre bel écran "posé" sur le tableau de bord restera donc noir et inerte. La frustration se confirme quand nous cherchons désespérément à régler la hauteur de l'affichage tête haute, visiblement calibré par défaut pour des petits japonais: le réglage s'effectue via le module d'infodivertissement! Nous sommes heureusement consolés par l'excellent comportement routier de la 3, de grande qualité.

Belle, et bonne!

Neutre mais vif et précis, il rend vraiment plaisante la conduite de cette 3, un plaisir renforcé par les 150 ch et le couple omniprésent qui rend la sollicitation aux gaz d'autant plus réactive que la caisse de cette troisième génération s'allège d'un bon 70 kg! On ne s'ennuie pas au volant de la 3, avare en mouvements de caisse et en roulis.

Les sièges, bien dessinés participent à l'agrément et au confort, étonnant avec les jantes de 18 et les profils 45 dont était équipée notre machine! Le bilan dynamique de cette 3 constitue donc une vraie réussite! La finition paraît déjà irréprochable sur nos modèles de pré-série: pas un seul bruit mobilier n'est venu ternir le tableau!

Pour faire bonne mesure, nous prendrons aussi le volant de la 1.5 L essence. Ce bloc fait mieux que de la figuration, avec des prestations tout-à-fait honorables, mais nécessite d'un peu plus monter dans les tours, à l'ancienne. Une habitude qui s'est estompée avec les turbo-diesels et les nouveaux petits blocs essence suralimentés. La bonne nouvelle, c'est qu'un moteur atmosphérique est en général plus simple, plus léger et moins coûteux que les autres!