« MG 4, se contenter de plus » : voilà le slogan déniché par le constructeur anglais devenu chinois pour convaincre le grand public d’acheter sa nouvelle compacte électrique. Et il faut reconnaître qu’il est plutôt bien trouvé. En effet, la MG 4 est avant tout une simple compacte de 4,29 m de long à l’empattement de 2,7 m et au coffre de 350 litres. Bref, des chiffres qui se contentent d’être dans la moyenne. Mais elle s’avère également être une électrique offrant jusqu’à 450 km d’autonomie pour un tarif débutant à partir de 32.285 € ! Un vrai plus par rapport à ses concurrentes. Et notamment son adversaire du jour, la Mégane E-Tech. Car si elle affiche des dimensions, performances et autonomie similaires, elle impose un prix de départ supérieur de… plus de 10.000 € ! Faut-il dès lors craquer pour cette fameuse MG ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir…
Finition, équipement : avantage Renault
S’il y a bien un endroit où l’on comprend pourquoi la Renault est la plus chère de nos deux compétitrices du jour, c’est à l’intérieur. À peine la porte ouverte, on est tout de suite impressionné par le double panel de 12 pouces de la Française. Orienté à la verticale comme un smartphone, l’écran central est d’ailleurs alimenté comme certains de ces derniers par Google ! Autant dire qu’il est ultra réactif et ultra facile à prendre en main. Bref, ultra agréable à utiliser. Et lorsque l’on quitte ce double affichage numérique des yeux pour jeter un coup d’œil au reste de l’habitacle, on se rend également compte que les matériaux et finitions sont de (très) bonne qualité.
La MG se contente, de son côté, d’une instrumentation digitale de 7 pouces et d’un écran central de 10,25 pouces. Deux panels moins impressionnants, mais plus que suffisants pour afficher les informations nécessaires à la conduite devant le conducteur ainsi qu’Android Auto ou Apple CarPaly au centre de la planche de bord. Enfin, quand la voiture le veut bien… En effet, le système central est parfois un peu capricieux et pas toujours des plus aisés à utiliser. Mais encore une fois, il faudra s’en contenter… Bien que d’un bon niveau général et même moussés à certains endroits, les plastiques, finitions et le reste des matériaux sont également de moins bonne qualité que dans la Française. À choisir, on préfère donc passer du temps dans la Mégane plutôt que dans la MG, sans pour autant que cela ne soit une corvée dans cette dernière.
Confort : avantage Renault
En matière d’amortissement et d’insonorisation, difficile de départager nos Mégane et MG. Toutes deux profitent d’un habitacle plutôt silencieux et d’une suspension assez souple pour des voitures électriques. Cela va donc se jouer sur le confort d’utilisation et dans ce domaine, c’est la Mégane qui prend la tête. On l’a déjà indiqué : la Française dispose d’un système d’infodivertissement nettement plus performant et plus agréable à utiliser. Et si l’espace pour les passagers arrière est équivalent grâce à leurs empattements avoisinant les 2,7 m, la Mégane revendique un coffre plus grand évoluant de 440 à 1.332 litres contre 350 à 1.177 litres pour la MG.
La Renault n’est cependant pas exempte de défauts non plus. On pense notamment aux (trop) nombreux commodos présents à la droite du volant et que l’on confond parfois : le levier de sélection de marche domine les essuie-glaces qui dominent eux-mêmes les commandes multimédias. 3 commodos, c’est trop ! Mais ils ne sont finalement pas aussi difficiles à utiliser que les deux joysticks installés de part et d’autre du volant de la MG et sur lesquels rien n’est indiqué. Pire, ils commandent plusieurs fonctionnalités en même temps : régulateur de vitesse, volume, climatisation et combiné d’instrument digital. Ici non plus, pas facile de s’y retrouver… Finalement, la Mégane assène le coup de grâce en matière de confort d’utilisation grâce à une meilleure récupération d’énergie plus facile à gérer via les palettes au volant et une conduite semi-autonome plus agréable à utiliser.
Moteur : égalité
Sous le capot avant pour l’une et dans le coffre pour l’autre, les deux compactes embarquent des moteurs électriques assez similaires. Celui de notre Mégane du jour développe 160 kW (220 ch) et 300 Nm de couple pour lui permettre d’atteindre 100 km/h en 7,4 s. La MG est quant à elle équipée d’une unité de 150 kW (204 ch) et 250 Nm de couple pour franchir la barre des 100 km/h en 8 s. Un peu plus « punchy », la Renault prend une nouvelle fois l’avantage.
Mais que serait un moteur électrique sans la batterie qui lui est associée ? Celle de notre Mégane mesure 60 kWh pour lui permettre de revendiquer une autonomie de 450 km grâce à une consommation moyenne annoncée de 16,1 kWh/100 km. Sauf que durant notre essai, nos mesures n’ont pas été aussi clémentes avec une moyenne de 19,7 kWh pour un trajet mixte. Du côté de MG, notre « 4 » est équipé d’une batterie de 64 kWh pour lui autoriser un rayon d’action de 435 km grâce à une consommation moyenne annoncée de 16,6 kWh/100 km. Cette fois, nous avons mesuré une moyenne de 19 kWh/100 km sur le même trajet que la Mégane. Autrement dit, la Mégane, plus puissante, consomme un peu plus et la MG, plus sage, consomme un peu moins. Tout ça ressemble fort à une égalité, vous ne trouvez pas ?
Comportement routier : égalité
Jusque-là, nos deux adversaires du jour font presque jeu égal grâce à des armes similaires. Mais en matière de dynamisme, leurs architectures ne pourraient pas être plus opposées : la Mégane, traction, affronte la MG, propulsion ! Et toutes deux excellent dans leur domaine respectif. Il faut dire qu’elles sont pratiquement aussi puissantes et affichent environ 1.650 kg sur la balance ! Un poids assez contenu pour des voitures électriques. Elles se comportent toutes les deux comme de vraies petites « GT-e », comprenez des GTI un peu moins sportives et surtout électriques.
Vive et assez amusante à conduire, la Mégane dispose d’un train avant précis, mais manquant parfois d’un brin de motricité. Véritablement typée propulsion, la MG enroule bien les courbes grâce une direction elle aussi précise ainsi qu’une motricité que l’on sent véritablement venir du train arrière. Mais n’imaginez pas la voir partir en travers, elle dispose de trop d’électronique et manque de puissance pour ça. Renault ou MG, toutes deux sont dynamiques et amusantes à conduire, mais chacune dans un style différent. Allez, encore une égalité.
Budget : avantage MG
En matière de tarif, il n’y a en revanche pas photo, MG met tout de monde d’accord avec un prix de départ de 32.285 € pour sa « 4 » ! La Renault, quant à elle, est disponible à partir de 42.350 €. Une différence de plus de 10.000 € qui s’accentue encore lorsqu’on compare les tarifs des deux véhicules de cet essai : 36.935 € pour la MG contre 53.320 € pour la Mégane E-Tech, soit une différence astronomique de 44 % !
Conclusion : victoire Renault, mais…
C’est finalement très logiquement que la Renault Mégane E-Tech s’impose face à la MG4. Il s’agit tout simplement d’une meilleure voiture. Dans tous les domaines, elle fait au moins aussi bien que la compacte chinoise. À une exception près, et non des moindres : son prix. En moyenne près de 40 % plus chère, elle se prend même une véritable dérouillée en la matière ! Disons que la MG 4, c’est environ 85 % d’une Mégane E-Tech mais seulement pour 60 % de son prix. Et ça aussi, c’est une belle victoire en soi. Peut-être même plus belle encore d’ailleurs…
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