Au chausse-pied !
Lors de son dernier facelift, la Mini a troqué son diesel d’origine PSA (Peugeot-Citroën) pour un moteur BMW. Si ce dernier est généralement connu sous sa cylindrée de 2 litres, les ingénieurs ont néanmoins rempli les cylindres pour le faire descendre à 1.6 l. Sympa, mais quid des amateurs de gros cœurs d’acier ? Mini a pensé à eux et a repris le 2 litres originel, l’a glissé sous le capot de la Mini et en a profité pour la baptiser Cooper SD. Comprenez par là qu’il s’agit de la version diesel de la Cooper S.
Moins de chevaux, plus de couple
Face à une Cooper S « essence », la version diesel perd des canassons : on passe de 184 (ou 163) à 143 chevaux (voire, 136 en version fiscale). Tout de même ! En revanche, le couple, lui, grimpe de 240 à 305 Nm ! Et là, ça cause, avec un 0 à 100 km/h en 8,1 secondes et une vitesse maximale de 215 km/h. Des performances de guépard pour un appétit de moineau : 4,3 l/100 km et des émissions de CO2 de 114 g/km.
Sous toutes ses formes
Les versions Hatchback (traditionnelle à trois portes), Cabriolet, Clubman et Countryman peuvent bénéficier de cette nouvelle motorisation. En clair, c’est valable pour tout le monde ! Cette dernière peut également conjuguer ce moteur à une transmission intégrale. Du côté de la boîte de vitesses, c’est manuelle à 6 rapports ou, en option, automatique, mais toujours à 6 rapports ! Une boîte qui sera étendue au moteur Cooper D.
Sportive !
Première approche de la Cooper SD et… le coup de foudre est immédiat ! Râblée, sa prise d’air sur le capot, ses deux sorties d’échappement et ses innombrables possibilités de personnalisation la rendent plus attachante que jamais ! Bon, on l’admet, en version Countryman, la petiote semble avoir sérieusement abusé des produits dopants…
C’est parti !
Mini stipulant que la sonorité du big block mazouté a été travaillée, c’est donc les oreilles aiguisées que nous mettons le contact. Raté ! Le tout sonne comme un taxi allemand. Bref, pour les mélomanes, la variante essence semble toujours plus indiquée ! Première et en route ! La première surprise vient de la motricité ! En Cooper S, le volant semble assailli de toutes parts sous les effets du couple, ce qui nous faisait craindre le pire en prenant les commandes de cette version nettement plus costaude en couple ! Et, curieusement, rien de tout cela ! Sans doute cela est-il à mettre sur le compte du moteur plus lourd sur le train avant, mais toute la puissance passe sur le train avant sans pour autant refiler le parkinson au conducteur !
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Face à une Cooper D (110 chevaux), cette version musclée gagne sensiblement en punch dans les basses rotations. Paradoxalement, voilà qui la rend plus agréable en conduite détendue ! Pied à la planche, la poussée se fait vigoureuse, mais linéaire. Côté sensations, disons que la Cooper SD ne semble pas évoluer sur une autre planète que la Cooper D. La différence est sensible, mais elle ne rend en aucun cas cette dernière frustrante, voire sous-motorisée.
Le châssis, quant à lui, accepte sans broncher cette débauche de couple ! L’ensemble reste toujours aussi équilibré et enthousiasmant à manier ! La direction précise permet de pointer le museau où bon vous semble tandis que le postérieur enroule gentiment si vous lui en faites la demande ! Jouissif ! Quoique sur routes bosselées, le constat se dégrade (exception faite de la Clubman), avec des perturbations pour le moins chaotiques à bord ! Vindjus que ça secoue !
Côté transmissions, BMW (pardon, Mini) prouve tout son savoir-faire avec une commande précise et aux débattements courts. La boîte automatique lui donne une âme de GT plus que de sportive, avec une conduite plus reposante à la clé. L’agrément reste bien présent, grâce en soit rendue à l’excellente gestion de cette unité à 6 rapports, bénéficiant de palettes au volant (hélas à l’ergonomie mystérieuse) ainsi que d’un mode sport judicieusement calibré.
Laquelle choisir ?
Les prix de cette version Cooper SD débutent à 25.950 € pour la version Hatchback et culminent à 30.900 € pour la Countryman Cooper SD ALL4 (soit à quatre roues motrices). Voilà qui devient coquet, d’autant qu’un détour par la liste d’options semble inévitable et deviendra vite onéreux !
Pour notre part, notre choix s’oriente vers la Clubman, cette version « break » à portes arrière remplaçant le traditionnel hayon et à troisième porte latérale dissimulée. Certes pas beaucoup plus pratique qu’une Hatchback classique, cette version apporte un petit grain de folie dans sa présentation et son empattement long profite nettement au confort, jugé bien trop ferme sur les autres carrosseries.