Passionné par la compétition, « Il Commendatore » voyait les voitures de série comme un mal nécessaire pour financer ses bolides de course. Et pour ce faire, il lance à la fin des années 50, la première vraie série de voitures de tourisme, la « 250 ». Nettement moins artisanales que les 166, 195 et autres 212 qui ont précédé, ces voitures n’en étaient pas moins brutales et bruyantes, ce qui plaisait moyennement à la clientèle aisée de la marque.

Plus de confort

En 1963, Ferrari lance donc la série 330, en remplacement de la précédente 250. Plus raffinées, plus puissantes et plus confortables, ces Ferrari se pliaient aux exigences du marché américain. Plusieurs modèles verront ainsi le jour : la 330 GT 2+2 qui remplaçait le best-seller de la marque, à savoir la 250 GTE ; la 275 GTB, la berlinette au V12 de 3,3 l remplaçant la 250 GT Lusso et enfin, les 330 GTC et GTS qui constituaient un résumé parfait de ces précédents modèles.

2 coupés V12 dans la gamme !

Présentée au salon de Genève en mars 1966, la 330 GTC affiche une robe sobre signée Pininfarina. Si le style rappelle beaucoup le modèle 2+2, elle s’en distingue toutefois par sa partie avant « en nez de poisson » et… ses deux uniques places. La gamme Ferrari comptait donc deux coupés à deux places : la 275 GTB et cette 330 GTC. La première, aux formes très suggestives et au V12 de 3,3 litres très pointu, s’adressait principalement aux amateurs sportifs qui aimaient taquiner le chrono. La seconde, pour sa part, reprenait le plus confortable moteur V12 de 4 litres du coupé 2+2, tout en adoptant le châssis de la 275 GTB. Mieux insonorisée et plus discrète, ce modèle se destinait donc à une clientèle plus bourgeoise…

« L’une des meilleures Ferrari »

A en croire les essais réalisés par la presse de l’époque, la 330 GTC représentait le compromis idéal, avec une agilité qui faisait défaut à la 2+2, mais avec un confort de conduite inconnu de la 275 GTB. Il est vrai que la fiche technique laisse rêveur : V12 de 4 litres, 300 chevaux, boîte transaxle (accolée au pont arrière) à 5 vitesses, 4 roues indépendantes, 4 freins à disques.

Evolutions

Ce modèle n’a été produit qu’à moins de 600 exemplaires. Une version décapotable, la GTS, vit le jour quelques mois plus tard, mais ne rencontra qu’un succès très limité : 100 exemplaires environ. Ces deux voitures furent remplacées en 1968 par les 365 GTC et GTS, quasiment identiques d’un point de vue du style, mais dont le V12 fût porté à 4,4 litres et 320 chevaux. Ces dernières sont encore plus rares : moins de 170 pour la GTC et… à peine 20 GTS produites ! En 1970, Ferrari arrête les frais. Ces modèles ne connaîtront jamais de réelle descendance. Imaginez aujourd’hui un coupé à deux places reprenant le style et le moteur de la GTC4 Lusso, mais le châssis de 812 Superfast et vous ne serez pas très loin d’une hypothétique héritière…

Aujourd’hui

Ces modèles, plus robustes que les 275 GTB, sont âprement recherchés, mais restent néanmoins nettement plus abordables que ces dernières. Tout est relatif évidemment : comptez environ 600.000 € pour une 330 GTC. Si vous désirez une GTS ou une 365, il vous faudra d’abord en trouver une… Et y mettre le prix !