A la fin des années 1980, rien ne va plus chez Lotus : les moyens et l’inspiration n’y sont plus. Le petit artisan anglais finit même par lancer un cabriolet reprenant le nom d’un mythique ancêtre (Elan), mais doté d’une mécanique japonaise (Isuzu) et, hérésie suprême, d’une traction avant ! La situation semble désespérée jusqu’à ce jour de 1993 où Romano Artioli, célèbre homme d’affaires, rachète la marque et la relance sur la voie du succès.

Ce succès, il s’appellera « Elise » ! Cette petite sportive légère et animée par une mécanique Rover donne un solide coup de frais à la firme qui voit enfin ses caisses se remplir. Lotus profite de cette euphorie pour lancer l’étude d’un nouveau modèle, toujours basé sur l’Elise, mais nettement plus radical. Son nom ? 340R, pour un rapport poids/puissance de 340 chevaux par tonne !

Mécaniquement

D’un point de vue technique, ce bolide reprend des solutions connues : châssis en profilés d’alu et moteur d’origine Rover. Ce dernier profite d’une solide cure de vitamines : d’une cylindrée de 1,8 litre, sa puissance grimpe de 118 à… 177 chevaux ! Mais hélas, en dépit de tous leurs efforts, les ingénieurs n’arriveront jamais à leur objectif de 340 chevaux par tonne… Pas de quoi être déçu cependant : avec une masse de 675 kg, les 177 ch suffisaient à amener la 340 R à 100 km/h en 4,5 secondes.

Radicale !

Peu importe ! Ils trouveront une autre signification à l’appellation : le nombre d’exemplaires produits ! C’est dire si la bête est rare… La production fût lancée en 2000 et la plupart des exemplaires, en conduite à droite, ont profité de quelques améliorations pour la pratique régulière du circuit. Les évolutions les plus courantes sont un radiateur d’huile et un moteur poussé à 192 chevaux.

Joint de culasse…

Vérifiez bien que l’engin n’ait pas « tapé » et que la voiture roule droit. D’un point de vue mécanique, les habitués du moteur Rover savent que le joint de culasse est la première faiblesse. Respectez donc scrupuleusement le temps de chauffe et entretenez soigneusement le circuit de refroidissement.

A quel prix ?

Avec les KTM X-BOW et autres Ariel Atom, la Lotus 340R fait partie de ces rares bêtes de piste extrêmes, mais pourtant homologuées pour la route. Très recherchées, elles sont jalousement conservées par leurs propriétaires. Votre premier défi sera donc d’en trouver une à la vente ! Et bien entendu, n’espérez pas trop trouver la perle rare au sein de notre Royaume. Comptez environ 35.000 € pour un exemplaire en bel état.

Modèle oublié : Lotus 340R, Light is right !

Radicale à souhait, cette Lotus pousse à l’extrême le slogan cher à Colin Chapman : le poids, c’est l’ennemi ! Une bête féroce, mais très rare…

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