L’idée de donner plus de muscle à la MGB, n’est pas neuve. En 1968, MG glisse un gros et copieux 6 cylindres sous le capot de la MGB. Pour le coup, elle ne s’appellera plus MGB, mais MGC. Ce moteur de trois litres avançait une puissance bien supérieure (140 ch contre 90 ch) et une sonorité suave, mais pourtant, ce fût un flop ! En effet, ce gros moteur en fonte pesait fort lourd sur un train avant à l’agonie. Déséquilibrée, la voiture affichait alors un comportement sous-vireur quasi caricatural. Un an plus tard, face aux ventes anecdotiques, MG tire le rideau… Mais n’abandonne pas !

V8 Buick

Fin 1969, un petit artisan du nom de Costello, imagine ce qui paraît improbable : glisser un V8 sous le capot de la MGB ! Le large compartiment moteur autorise cette fantaisie, mais hélas, la réalisation, assez artisanale, ne fût pas du meilleur niveau et la voiture souffrit alors de problèmes de fiabilité. Le projet n’est pourtant pas passé inaperçu !

Filiale du grand groupe britannique « British Leyland », MG a accès à un large éventail de mécanique, dont un V8 tout en alliage. Ce moteur, dessiné puis abandonné par Buick, se distingue par sa grande compacité, sa robustesse et sa légèreté. Des qualités qui lui vaudront d’animer quantité de machines du groupe : Range Rover, Rover P5, P6 et SD1, Triumph TR8 et bien sûr, MGB GT V8 ! Même les TVR et autres Morgan +8 en firent usage !

Equilibre

Glissant à merveille sous le capot de la MGB, ce moteur doit toutefois composer avec une admission et un échappement spécifiques qui lui font perdre un peu de puissance : 135 chevaux est le résultat final. Une puissance ridicule pour un moteur de 3,5 litres, mais l’immense douceur et le couple de cette mécanique font le reste. Et les mélomanes sont bien entendu à la fête, car la musique du V8 est un régal de tous les instants.

Mais là où cette MGB surprend le plus, c’est en matière d’équilibre. Ce moteur tout en alliage se révèle même un brin plus léger que le 4 cylindres de la MGB de série ! La répartition des masses est donc magnifiée et la voiture affiche une belle efficacité… Quoique son freinage, inchangé, reste un peu mince face à la cavalerie.

Aujourd’hui

Produite en 2.591 exemplaires seulement de 1973 à 1976, la MGB GT V8 a connu deux visages (pare-chocs en chrome jusqu’en 1974, en plastique par la suite), mais une seule carrosserie : seul le coupé fût produit. Aujourd’hui, le plus difficile, est de trouver une voiture authentique ! En effet, bon nombre de MGB traditionnelles ont souffert (ou profité, c’est selon), d’une transplantation d’un V8 d’origine Range Rover ou autre. Non seulement cela doit avoir un gros impact sur la valeur de la voiture, mais en plus, une telle modification se doit d’être homologuée ! Ce qui est naturellement rarement le cas…

Aisément « gonflable », le V8

Ça y est, vous en avez trouvé un modèle parfaitement authentique ! Bravo ! Mais encore faut-il qu’il soit conforme à l’origine. En effet, le V8 est un jeu d’enfant à gonfler ! Pensez donc : avec seulement 135 ch d’origine pour une puissance de 3,5 l, il y a de la marge… Echappement, arbre à cames, gros carbus voire injection, grosses soupapes, etc, les MGB GT V8 ont généralement été musclées avec plus ou moins de bonheur. Sachez toutefois que ceci n’est pas vraiment légal, que cela risque de poser des problèmes avec votre assureur, que le châssis n’est pas taillé pour et n’a souvent, pas été préparé en conséquence et enfin, que la boîte et le pont, déjà fragiles avec le moteur de série, voient leur durée de vie fondre comme neige au soleil !

Prix

Tablez sur un minimum de 20.000 € pour une belle MGB GT V8 parfaitement authentique. Rajoutez quelques milliers d’euros pour un engin fiable et roulez jeunesse ! Bon à savoir : le V8 est indestructible et facile d’entretien, mais boîte et pont souffrent de la puissance. En outre, la voiture ne fût produite qu’en conduite à droite, seuls 10 exemplaires de présérie en conduite à gauche ayant vu le jour. Maintenant que vous savez (presque) tout, bonne chasse !