« Quel lien y a-t-il entre la chanteuse et actrice Jennifer Lopez, une cantine d’entreprise et un bouledogue portant des lunettes de soleil ? » C’est la devinette posée par les responsables de Nissan au moment de présenter la Cube. Et la réponse est : « ils ont ensemble influencé le style du nouveau cube ». En réalité, la Cube en est déjà à sa troisième génération. La première a vu le jour en 1998, et la seconde en 2002. Mais aucune des deux n’a jamais posé ses roues sur le Vieux Continent, et le million d’exemplaire vendu l’a été exclusivement au Japon, principalement dans les quartiers chics de Tokyo où la Cube est carrément devenu un objet culte.

Asymétrie en trompe l’œil

Cette drôle de voiture est née du cerveau quelque peu tortueux d’Hirotada Kuwuhara, et l’inspiration lui est venue à la cantine du design japonais de Nissan. C’est la réponse à la première partie de la devinette. Pour le bouledogue à lunettes, il faut aller voir du côté de la calandre avant. Quant à Jennifer Lopez, la référence se situe au niveau de la poupe toute en rondeurs. Pas sûr qu’elle soit très contente de la comparaison… Mais la Cube a au moins le mérite d’être (très) originale. D’abord, par ses surfaces très verticales, pare-brise compris, qui lui confèrent une allure de boîte sur roues. Ensuite, par sa partie arrière asymétrique. C’est quasiment le seul exemple connu du monde automobile. Outre la volonté d’être original et de renforcer la personnalité de la voiture, le but est d’améliorer la visibilité ¾ arrière côté trottoir, pour les créneaux. Le problème est qu’il s’agit en réalité d’un trompe l’œil esthétique, et que le montant C subsiste. Il est simplement recouvert de plastique brillant teinté comme les vitres.

Pas de hayon

Vue de l’arrière, la Cube présente encore une autre particularité. Celle d’avoir troqué le traditionnel hayon par une porte articulée latéralement. La charnière est fixée du côté droit, soit le bon si l’on considère que l’on se gare généralement le long du trottoir sur la droite de la route. Nissan affirme que cette solution est plus pratique qu’un hayon en raison de la hauteur du véhicule. Une argumentation qui nous laisse un peu sur notre faim… Une fois ouverte, cette porte donne accès à un coffre dont le volume utile varie entre 225 et 403 litres selon la position de la banquette arrière. Cette dernière coulisse sur 24 centimètres, et présente la particularité d’être dotée de dossiers réglables en inclinaison alors que l’assise des passagers arrière est surélevée pour leur permettre de mieux voir la route.

Ambiance « papier de riz »

A l’avant, les occupants ont au-dessus de leur tête un toit panoramique en verre qui s’occulte avec un store inspiré des traditionnelles cloisons translucides en papier de riz (Shoji) utilisées au Pays du Soleil Levant. Les espaces de rangement son nombreux et les sièges confortables, façon sofa. Par contre, on ne peut que regretter l’absence de réglage en profondeur de la colonne de direction. Certains détails de finition, tels que les fils de prétensionneurs de ceintures apparents, chiffonnent également. Mais dans l’ensemble, la Cube réussit son pari d’offrir à ses occupants une ambiance zen et détendue, renforcée par l’impression d’espace offerte par l’architecture cubique si particulière de cette voiture.

Cx de camion

Restait donc à voir ce que la Cube valait sur la route. En matière de motorisations, la migration européenne de ce pur produit japonais a entraîné pas mal de modifications. A commencer par l’adoption d’un moteur diesel, le 1.5 dCi 110 chevaux venant épauler le 1.6 essence de puissance équivalente. Mais ce n’est pas tout puisque la plateforme B (Nissan Micra, Note, Renault Clio, Modus) a été adaptée pour offrir un comportement routier dynamique et confortable. Difficile de se faire une idée précise des aptitudes routières sur les routes enneigées de Berlin, où nous avons essayé la voiture. Par contre, les deux moteurs nous ont laissé une excellente impression, avec une mention supplémentaire pour le 1.6 essence de 110 chevaux, totalement exempt de vibrations et bourré de caractère, ce qui est devenu rare pour un petit quatre cylindre atmosphérique. En ville, le diamètre de braquage réduit (10,2 m) fait merveille, et l’ESP livré de série ajoute une touche de sécurité supplémentaire. Malheureusement, le tableau est quelque peu entaché par des bruits de vent omniprésents dès que l’on dépasse les 100 km/h. Impossible de faire autrement avec un Cx de 0,35 et un pare-brise quasiment vertical. C’est la rançon du design… Prix de départ : 17.400 euros pour la version essence.