L'inédit bloc dCi 130 est apparu au printemps dernier chez Renault sous le capot des Megane et Scenic. Conçu dans le cadre de l'Alliance Renault-Nissan, le bloc R9M devait bien évidemment apparaître aussi dans la gamme du constructeur nippon, et c'est le Qashqai, fort de ses excellents chiffres de vente (près de 15% du segment C sur le marché belge, avec 30.000 unités vendues depuis son lancement en 2007). Pour qui s'y intéresse, le choix est vaste dans la famille Qashqai qui offre deux longueurs de carrosserie, deux ou quatre roues motrices, boîte manuelle à six rapports ou automatique, motorisation essence (1.6 et 2.0 L) ou diesel (1.5, 2.0 et maintenant 1.6 L). Le nouveau bloc, fort de ses performances flatteuses (130 ch, 320 Nm de couple), risque fort de faire de l'ombre au bloc 2.0 L qui, s'il offre 150 ch en développant le même couple de 320 Nm mais 250 trs/min plus haut, rejette au bas mot 35 g de C0é de plus par km, avec une fiscalité nettement moins attractive. Nissan ne s'y trompe pas et ne propose plus le bloc 2.0 L diesel qu'en transmission intégrale et boîte automatique.

Start&Stop dans un second temps

Suite au drame qu'a vécu le japon, certains fournisseurs de Nissan, dont celui qui devait livrer les systèmes Start&Stop n'ont pu honorer leurs délais, raison pour laquelle les premiers Qashqai dCi 130 ne bénéficient pas encore de ce système qui fait baisser les rejets de CO2 de 129 à 119 g/km dès le printemps prochain. Pour arriver à de tels résultats, différents axes furent développés: un concept de moteur "carré" permettant de loger des soupapes d'un plus grand diamètre favorisant le remplissage, le "downsizing" réduisant les pertes par friction, une gestion thermique sophistiquée, la recirculation des gaz d'échappement en boucle froide, une pompe à huile à débit variable, un swirl variable (tourbillon des gaz dans la chambre de combustion), la récupération d'énergie au freinage et, bien entendu le Start&Stop. On le voit, rien n'a été laissé au hasard et le résultat ne s'est pas fait attendre: un Qashqai dCi 130 consomme 24% de moins que le 2.0 L et rejette 23% moins de CO2, alors que le coût à l'utilisation reste identique au 1.5 L de 110 ch. De solides arguments en faveur du best seller de la marque!

Transplantation réussie

Seul bémol, il n'est pour le moment pas prévu d'accoler ce moteur à une transmission automatique, qui pourtant s'accorde bien à l'esprit de ce genre de véhicule. C'est donc au volant du Qashqai et du Qashqai+2 que nous avons pu découvrir la qualité de la greffe. Séduisant sous le capot des Megane, le bloc R9M se montre tout aussi convaincant sous le capot du Qashqai, où il nous a même semblé encore plus abouti que chez Renault, en se montrant plus à l'aise dans les plus basses rotations. Les accélérations ne manquent pas d'allant et les reprises, toujours franches et vigoureuses, rendent la conduite du Qashqai particulièrement attractive, d'autant que le Crossover japonais, bien né, dispose d'un châssis équilibré qui ménage autant le confort que la tenue de route.

Vue d'hélicoptère

Nissan tient par ailleurs à rendre le Qashqai attractif au niveau de l'équipement: nos voitures d'essai disposaient d'une climatisation bi-zone, d'un toit vitré panoramique avec pare-soleil électrique, d'un GPS avec écran tactile, d'un port USB, du téléphone mains libres avec Bluetooth, du cruise control, de commandes au volant… Nous disposions aussi, et c'est une première pour un véhicule de ce segment, de l'AVM, la vue panoramique à 360°. En fait, Nissan fut le premier constructeur au monde à proposer la vue panoramique à 360°, déjà disponible en 2007 sur la Nissan Elgrand au Japon. Le système est apparu en Europe en 2008 chez Infiniti, la marque Premium de Nissan, sur les FX et EX. Le principe, repris depuis par d'autres constructeurs sur leurs modèles haut de gamme est maintenant connu: quatre caméras (dans la calandre, le hayon et les deux rétroviseurs latéraux) permettent, sur l'écran du système de navigation, la projection d'une "vue d'hélicoptère" à 360° de l'environnement immédiat du véhicule.

"Blind" test!

Le système s'active automatiquement au passage de la marche arrière, avec aussi une vue "caméra de recul" qui peut basculer en vue vers l'avant en marche avant sous 10 km/h. Pour nous prouver l'efficacité de l'AVM, le staff Nissan avait prévu une petite épreuve de gymkhana, vitres occultées, avec pour finir un stationnement en marche arrière dans un espace délimité. Et ça marche! L'option sera disponible au printemps prochain, pour un prix (pas encore fixé définitivement) d'environ 400 €. A ce prix là, ce serait idiot de s'en priver! Sympathique et agréable à vivre, le Qashqai se montre encore plus désirable et raisonnable avec sa nouvelle motorisation, la plus puissante du marché dans cette cylindrée, et ce n'est pas l'abondance des équipements souvent réservés à des segments supérieurs qui frustrera les plus exigeants d'entre nous.