Souvenez-vous. En décembre dernier, l’ACEA, l’association des constructeurs européens d’automobiles, se plaignait du manque de consultation de la part de la Commission européenne à l’égard du secteur mais aussi d’un calendrier intenable dans le cadre de l’application de la futur norme Euro 7. Manifestement, les mêmes constructeurs estiment ne pas avoir été entendus puisqu’ils ont décidé de retaper sur le clou avec un argument massue : le coût élevé qui sera nécessaire pour mettre en conformité les véhicules en vue de l’arrivée de la nouvelle norme à partir de 2025.
Plus élevé que prévu
Et, mauvaise nouvelle pour les automobilistes européens, la norme Euro 7 va entraîner une augmentation des coûts directs de 4 à 10 fois plus élevée que celle citée par la Commission ! Le tout est détaillé dans une nouvelle étude commandée par l’ACEA auprès du cabinet Frontier Economics. Forcément plus sévère que l’Euro 6, la norme Euro 7 va tout logiquement contraindre les constructeurs à investir lourdement pour réduire toujours un peu plus les émissions polluantes des véhicules qu’ils produisent.
Dans les faits, lorsque les autorités européennes estime le surcoût entre 180 et 450 € pour une voiture ou une camionnette, l’étude de l’ACEA estime quant à elle qu’il sera de 2.629 € en moyenne pour une voiture diesel et de 1.862 € pour une voiture roulant à l’essence (contre respectivement 446 € et 184 € selon l’exécutif européen). Un montant de 11.707 € est même évoqué en ce qui concerne les poids-lourds ! Enfin, l’association des constructeurs ajoute que la norme Euro 7 entraînera également des coûts indirects tels que l’augmentation de la consommation de carburant.
Alors, contreproductive la future Norme 7 ? C’est notamment l’avis de Luca de Meo, le patron de Renault, qui fait pourtant partie des plus modérés lorsqu’on évoque cette question épineuse.