Après des années de palabres et de projets divers (un chantier entamé en 2005 !), le gouvernement fédéral a finalement accouché d’un nouveau code de la route qui a fait l’objet d’une large concertation avec les trois régions du pays. Première information : le code de la route devient le “code de la voie publique”. Sans surprise, le ministre de la Mobilité, l’écologiste Georges Gilkinet, a souhaité diminuer l’emprise de la voiture au profit des autres usagers de la voie publique et principalement des cyclistes, des motards et autres piétons. Et celui-ci de préciser que “la mobilité automobile n’est plus la norme par défaut”. Il faudra donc désormais composer avec un texte qui réglemente un partage équitable de la voie publique pour toutes et tous, évolution des mœurs oblige.
Au rayon des originalités tirées de ce nouveau texte, on peut citer la possibilité de traverser en diagonale (comme au Japon), l’interdiction de s’arrêter en plus de l’interdiction de stationner sur une bande de bus, une piste cyclable ou une place pour personne handicapée, ou encore la fin du stationnement alterné semi-mensuel. En outre, il sera interdit de tripler et ce, en toutes circonstances.
Des panneaux plus "inclusifs"
Les panneaux de signalisation vont, eux aussi, être modifiés. Ils seront désormais plus “inclusifs” même si anciens et nouveaux panneaux sont appelés à coexister. Voilà qui promet un beau florilège de visuels en tout genre… Huit nouveaux signaux de danger feront également leur apparition le long de la voie publique.
On s’en doute, cette réforme impliquera des changements au sein des services de police et centres d’examen pour le permis de conduire. En la matière, un délai de 18 mois entre la publication du nouveau code et son entrée en vigueur est prévu pour que les services concernés puissent s’adapter au nouveau dispositif.
Pratiquement, le texte fédéral a été présenté aux ministres régionaux en charge de la Sécurité routière en mai dernier, et a été formellement approuvé en ce début de mois, après quelques évolutions. Quant aux arrêtés régionaux, validés par chaque gouvernement en novembre, ils seront déposés au Conseil d’État à la fin de l’année. Le nouveau "code de la voie publique" devrait donc être publié au Moniteur belge au printemps 2024, pour une entrée en vigueur dès l’automne 2025.