Le principe du permis progressif, issu d'une directive européenne n'est pas réellement remis en cause, encore qu'on puisse s'étonner qu'un jeune de dix-huit ans puisse, son permis auto fraîchement délivré, prendre le volant de n'importe quelle voiture, de l'antique 205 à la surpuissante Lamborghini. Ce qui coince se situe au niveau des limites d'âge choisies par la Belgique, les plus restrictives en la matière.
Alors que le permis AM (cyclomoteur 50 cc) peut déjà être accessible dès 14 ans (comme en France), il faut attendre 16 ans chez nous. Idem pour le permis A1, qui pourrait être obtenu dès 16 ans (18 chez nous), ce qui permettrait de passer le permis A2 (35 kW maximum) dès 18 ans.
Les jeunes acquerraient ainsi de l'expérience plus tôt, avec un accompagnement progressif. Une réflexion qui ne manque pas d'une certaine logique, sachant qu'à l'heure actuelle il suffit d'attendre 24 ans pour passer le permis A (puissance illimitée) en faisant l'économie des autres permis, une charge financière non négligeable, court-circuitant de facto le principe de la formation progressive tant vantée.
Voyons le bon côté des choses: l'instauration du permis A2 a vu l'éclosion d'une offre attractive de "petites" motos, à la fois accessibles financièrement et peu avares en agrément. Cela suffira-t-il à rajeunir une population motarde de plus en plus vieillissante. En voyant la moyenne d'âge des motards, on ne peut que le souhaiter.
Et à ceux qui objecteront que la moto est dangereuse, je leur rétorquerai que la moto est avant tout une école de vie, où l'on apprend à se prendre en mains et se responsabiliser en mesurant les risques encourus. Et ça marche: voyez l'âge des motards!