Un vrai coupé, s’il vous plaît…
Lorsqu’Opel s’est décidé à développer une version trois portes de son Astra, il était nullement question de procéder à une simple ablation des portes arrière… Les designers ont poussé le bouchon nettement plus loin en conférant à cette Astra, un vrai look de coupé ! Avec des hanches galbées, des trais nerveux et une poupe suggestive… Tout le toutim, donc ! Pour marquer le coup, et à l’instar de la précédente mouture, l’appellation « GTC » est tombée et laisse augurer un certain tempérament sportif !
Y compris dans les dessous !
Un vrai coupé, c’est aussi un engin capable de subir l’épreuve de la route sinueuse avec brio ! Une voiture qui virevolte de virage en virage avec aisance… Et c’est précisément là que se situait le problème sur les précédentes Opel Astra GTC, puissamment motorisées : le train avant suffoquait sous la puissance, tremblait frénétiquement et jetait vite l’éponge en demandant supplice auprès de l’antipatinage pour essuyer les plâtres…
Bref, il a fallu tout revoir et ce, depuis zéro. Et tant qu’à faire, c’est le département sportif de la marque, OPC, qui s’est chargé du développement du train avant, en l’affublant de jambes « HiPerStrut ». Le train arrière, lui, est repris des autres Astra en profitant de quelques sensibles réglages. Et tant qu’à faire, Opel enrobe le tout d’une suspension adaptative à trois modes : Tour (confort), Normal et Sport.
Du côté des moteurs
Passons rapidement sur les moteurs essence, développant de 100 à 180 chevaux, tous assez valeureux, mais salement pénalisés par des rapports de boîte trop longs qui détruisent les performances. En diesel, Opel propose son sempiternel 1.7 CDTi, dans des versions de 110 et 130 chevaux. Mais pour un tel outil, c’est sans doute le 2.0 CDTi de 165 chevaux qui convient le mieux !
Prière de regarder devant
L’Astra GTC est une splendide voiture, faisant se retourner les têtes et particulièrement valorisante avec des couleurs vives ! Vous vouliez une Allemande ludique ? En voilà une ! Mais cette robe suggestive impose quelques contraintes : d’abord, la découpe du hayon de coffre contraint l’accès à ce dernier… En clair, il n’est pas toujours évident d’y déposer les objets les plus lourds !
Ensuite, une fois dans l’habitacle, on retient qu’il vaut mieux ne pas trop chercher à savoir ce qui se passe derrière ! La visibilité arrière est franchement pitoyable… Un coupé, mon bon Monsieur, ça impose quelques concessions !
Confortable !
Avec des arches de roues aussi échancrées, on y glisserait bien des jantes d’au moins 20 pouces, histoire de les combler au maximum ! Notre exemplaire se limitait à 19 pouces ce qui, honnêtement, est déjà une joyeuse valeur ! Reste qu’avec des boudins pareils, le confort est souvent pénalisé… Rien de tout cela ici, l’Astra filtre les aspérités avec beaucoup de savoir-faire ! On aime également le maintien des sièges, l’excellente position de conduite ainsi que l’insonorisation, soignée.
A l’assaut !
C’est en relevant le rythme que l’on s’aperçoit du bien-fondé des opérations ! Le train avant est extraordinairement accrocheur : rien ne semble pouvoir le dévisser de sa trajectoire ! Balancez la chose dans un virage serré et il s’agrippera à l’asphalte avec un mordant stupéfiant… Le train arrière, quant à lui, suit gentiment le train d’enfer de l’essieu avant. Au pire (ou au mieux, mais chut !), un brutal lever de pied en virage arrivera à le faire enrouler… Bref, c’est prodigieusement efficace et ça peut même devenir ludique sur demande ! Et le tout, sans bousiller le confort ! Mais que demande le peuple ?
Du couple, il en faut !
En dépit de rapports de boîte d’une longueur consternante, le 2.0 CDTi ne s’en tire pas trop mal. Il a pour lui, quelque 350 Nm de couple, dès 1.750 tr/min. Les 165 chevaux sont bien présents, mais préfèrent la poussée soutenue à la bourrade explosive ! Le moteur a néanmoins le mérite de se révéler silencieux et assez sobre : la sixième ultra longue fait tomber la consommation sur autoroute et la moyenne s’en ressent ! Comptez aux alentours de 6,5 l/100 km, en conduite souple, mais sans se trainer.
Ce que nous avons vraiment aimé…
La voiture, quoiqu’on en dise, c’est vraiment un objet émotionnel… La ligne est donc un sérieux argument de vente. Mais contrairement à la précédente Astra GTC, cette fois, le châssis lui colle parfaitement à la peau, avec un train avant d’enfer !
Dedans, on apprécie le confort préservé et l’équipement. Ce dernier n’a rien d’extravagant dans le niveau de base (Enjoy) mais il est très facile de puiser dans la liste d’options, nombreuses mais pas trop onéreuses, pour le rendre digne d’un modèle premium, avec la reconnaissance des panneaux routiers, l’avertissement de franchissement de ligne blanche, l’éclairage directionnel…
Ce que l’on a moins apprécié…
Difficile de lui trouver de grosses tares à cette Opel. Bien sûr, au quotidien, on peste contre la piètre visibilité arrière, voire le seuil de coffre bien trop haut. Des défauts assez courants pour des coupés… Mais pour le reste, l’Astra GTC est une élève consciencieuse qui ne néglige aucun détail. A noter que ce diesel lui va vraiment comme un gant, alors que les moteurs essence (y compris le 1.6 l Turbo) sont sérieusement pénalisés par des rapports de boîte trop longs. Enfin, comme tous les constructeurs germaniques, Opel se limite à une garantie totale assez pingre de deux ans seulement. Mais il est possible de la rallonger en option, avec cependant une limite à 100.000 km.
Les prix
L’Astra GTC diesel est disponible à partir de 21.450 €, en finition Enjoy et avec le 1.7 CDTi de 110 chevaux. Le 2.0 CDTi dans la même finition est proposé à 24.200 €. Un tarif qui grimpe à 27.650 €, en version Sport et avec la boîte automatique. Les émissions de CO2 démarrent à 127 g/km.