Nous sommes gâtés! Après avoir réchappé aux attentats de Zaventem où les journalistes s'apprêtaient à décoller pour Porto à la découverte de la nouvelle Astra Sports Tourer, Opel Belgique nous a convié à un galop d'essai de sa dernière nouveauté dans le Brabant wallon. Et, tant qu'à faire, les responsables mettent à notre disposition quelques voitures rapatriées de Porto après la présentation internationale: de rutilantes CDTI Biturbo d'un rouge flamboyant très réussi! Messieurs les gestionnaires de flotte, Mesdames et Messieurs, nous pouvons vous assurer qu'il y a une vie ailleurs que dans le noir, le gris ou le bleu foncé métallisé! Ces Sports Tourer rouges "claquent" dans la grisaille de nos routes de la plus belle manière.
La nouvelle Astra a brillamment débuté sa carrière: pas moins de 130.000 commandes ont été enregistrées depuis octobre 2015 en Europe. L'Astra Sports Tourer, dont l'arrivée en concession est fixée au 23 avril en Belgique, a déjà un carnet de commande riche de 1.500 ordres pour notre plat pays. Le marché n'est pas nouveau pour Opel: la première Kadett Caravan est apparue en 1963, avec une motorisation à la cylindrée encore bien actuelle cinquante ans plus tard: un litre. La puissance, 43 ch, ne fait par contre plus guère le poids avec celle offerte par les 1.000cc actuels (105 ch)!
Cinquante ans de carrière
Les générations de Kadett se suivent: "A" de '63 à '65, "B" de '65 à '73, "C" de '73 à '79, révolution avec la "D" puis la "E", de 1979 à 1991, qui adoptent la traction avant. La "F" change de nom, abandonne Kadett pour Astra, et devient l'Opel la plus vendue de tous les temps. Viennent ensuite la "G", la "H" et la "J" qui tire sa révérence en 2015 et cède la place à la "K" qui nous occupe, la dixième génération. Au total, plus de vingt-quatre millions d'unités produites, dont 5,4 millions de breaks.
A chaque fois, Opel a tiré vers le haut son bestseller, lui faisant bénéficier autant que possible d'innovations apparues sur les segments supérieurs, comme par exemple l'éclairage IntelliLux LED et différentes aides à la conduite, comme la reconnaissance des panneaux routiers, l'aide au maintien de voie, l'alerte de collision avec freinage. Opel se démarque encore avec ses sièges, chauffants et ventilés, agréés par l'AGR (Aktion Gesunder Rücken / action pour la santé du dos), un organisme composé de médecins et de kinésithérapeutes.
N'omettons pas de mentionner aussi l'incontournable infodivertissement, un domaine que semblent chérir tous les constructeurs automobiles aujourd'hui, avec plus ou moins de réussite… Au menu ici, la connectivité avec les smartphones, dont l'Apple CarPlay, l'Opel OnStar, qui transforme la Sports Tourer en borne Wi-Fi 4G LTE, donnant ainsi accès à la fonction appel d'urgence ou l'assistance routière.
Régime drastique
L'Astra de nouvelle génération a subi une bienvenue cure d'amaigrissement dont bénéficie aussi la Sports Tourer, avec un gain oscillant entre 110 et 190 kg suivant les versions, des kilos récupérés partout: 85 kg sur la coque nue, 50 kg sur les trains roulants, 11 sur l'électronique, 10 sur les moteurs, 10 sur les transmissions, 10 sur les sièges… La rigidité de la coque a progressé de 5%, le coefficient de pénétration descend à un flatteur Cx de 0,272, grâce à un travail soigné de la carrosserie, mais aussi des soubassements.
Cette nouvelle Astra ne s'allonge que de quelques millimètres, ma sa soute voit sa capacité maximum augmenter de 80 litres (1630 L maxi). Et si bizarrement l'empattement a perdu 2 cm, les passagers arrières disposent de 28 mm de plus pour leurs jambes. L'espace aux épaules et la garde au toit progressent aussi, tant à l'avant qu'à l'arrière.
Les aspects pratiques inhérents à un break ne sont pas négligés, avec la possibilité de fractionner la banquette en 40/20/40, de la rabattre depuis l'arrière, d'ouvrir le hayon d'un mouvement du pied, d'organiser le rangement avec le système FlexOrganizer.
Sous le capot, nous retrouvons les moteurs de dernière génération. En essence, on notera le volontaire trois cylindres 1.0 L Turbo ecoFLEX de 105 ch, qui ne rejette que 97 g de CO2 avec la boîte robotisée (100 avrec la boîte classique. Le 1.4 L Turbo ecoFlex est proposé en 125 et 150 ch(de 114 à 125 g de CO2), tandis que le 1.6 L Turbo ecoFLEX couronne les motorisations essence avec ses 200 ch (139 g de rejets). En bas de l'échelle, Opel met à disposition un 1.4 L ECOTEC de 100 ch, avec 127g/km de rejets de CO2. Les diesels sont tous des 1.6 L, en 95, 110, 136 et 160 ch, avec des rejets oscillant entre 89 et 110 g/km.
Motorisation inspirée
Notre Sports Tourer rouge vif abritait sous son capot le 1.6 L CDTI BiTurbo ECOTEC avec un turbo à double étage. Les chiffres sont flatteurs: 160 ch, 350 Nm de couple disponibles dès 1.500 trs/min, 4,1 L/100km et 109 g/km de CO2, les prestations d'un 2.0 L, l'appétit en moins! Pour des performances quasiment identiques au modèle précédent avec son moteur 2.0 L, la 1.6 L consomme un litre de moins et ses émissions chutent de 25 g.
Au volant, ce bloc s'avère être une parfaite réussite. Onctueux et sociable, il fait presque oublier les origines plébéiennes de son carburant. Sur un filet de gaz, il accepte d'enrouler à un régime à peine supérieur aux 1.000 trs/min, commence à reprendre avec une certaine vigueur dès 1.300 trs/min pour donner le meilleur à partir de 1.500 trs. Cerise sur le gâteau, il sait rester sobre: sur le parcours assez varié de notre essai, l'ordinateur affichait un flatteur 4,9 L/100km! On apprécie à la conduite le gain de poids et les réglages du châssis qui rendent ce break bien agréable à mener. Comportement très sain, voire amusant, sans pénaliser le confort, préservé, malgré les jantes de 17" et les pneus à profil 45, une option dont on se passera volontiers. Un break somme toute séduisant, bien équipé, brillamment motorisé, aussi agréable à vivre pour la famille et les loisirs que pour le travail. Que demander de plus?