Style Le moins que l’on puisse dire est qu’il est difficile de se promener incognito au volant d’un tel bolide. La ligne est agressive, faite de courbes athlétiques, de feux arrière blanchis et d’une belle proue ramassée. Un chef d’œuvre qui se contemple sous tous les angles. Toit souple fermé, la finesse se perd toutefois un peu avec une capote qui gâche un peu la ligne, tel un haut de forme sur un visage angélique. Moteur Ici en Europe, une seule motorisation est disponible : il s’agit d’un 2 litres suralimenté qui fait déjà les beaux jours de l’Astra OPC. Mais il est ici revu avec une injection directe, ce qui lui donne quelque 25 chevaux supplémentaires. Au total, ce sont 265 canassons qui se ruent vers les roues arrière. En terme de puissance spécifique, la performance est superbe ! Le couple n’est pas triste non plus, avec une valeur de 353 Nm constamment disponibles entre 2.500 et 5.000 tr/min. Inutile de tourner autour du pot, s’il est impressionnant sur le papier, ce moteur déçoit à l’usage. Il semble avoir perdu en caractère avec la greffe de l’injection directe. Au démarrage, sa sonorité sourde fait illusion. Mais ses montées en régimes sont désespérément linéaires et se font dans une discrétion qui sied mal à une sportive. Mais tout n’est cependant pas perdu, car il affiche une belle rondeur, associée à une consommation étonnement basse : au bout de notre essai, notre moyenne s’est stabilisée à 10,5 litres, un chiffre remarquable au vu de la puissance. A ce moteur, c’est une boîte de vitesses à 5 rapports qui est associée. L’étagement est malheureusement mal étudié, avec des trous assez importants entre les rapports (notamment entre les deuxième et troisième vitesses). Un sixième rapport n’aurait pas été superflu, car il aurait permis de rapprocher l’étagement, de raccourcir la cinquième (vraiment longue) et de garder un rapport économique pour l’autoroute. La commande est ferme et donne une sensation agréablement mécanique dans la main. Dommage toutefois que la main vienne buter contre l’encadrement de ce même levier à chaque changement de rapport. Tenue de route C’est ici que les choses se gâtent. De relativement saine et logique sur routes surfacées au laser, la tenue de route devient franchement scabreuse, une fois arrivé sur des voies au revêtement irrégulier ou sur chaussées humides. En cause, les suspensions, franchement mal accordées et qui ne permettent pas aux roues postérieures de faire passer la puissance efficacement. La caisse semble dès lors mal amortie sur les bosses et les pertes de motricité sont assez nombreuses. Sur chaussées détrempées, il faut alors redoubler de vigilance, sous peine de se retrouver dans un sens qui n’est pas forcément celui des autres usagers ! Confort Pour un petit roadster deux places, la GT est assez confortable, la colonne vertébrale ne devant pas souffrir outre mesure… En revanche, la position de conduite aurait gagné à être positionnée plus bas avec la possibilité d’un volant réglable en profondeur. Si les commandes tombent idéalement sous la main, la finition laisse à désirer : on dénombre encore trop de plastiques durs. La présentation n’est donc pas au niveau de celle d’une BMW Z4, certes bien plus chère. Le plus gros défaut de cette GT est sans conteste son manque de coffre et d’espaces de rangement. Un problème qui complique réellement la vie au quotidien. De 157 litres capote fermée, ce qui n’est déjà franchement pas beaucoup, le volume du coffre passe à 66 litres toit ouvert, un espace aux formes tarabiscotées qui plus est… Pour les longs week-ends en amoureux, préférez la carte de crédit aux grosses valises bien remplies. Ajoutons enfin que l’ouverture du coffre est particulièrement fastidieuse, avec une partie arrière de la capote à verrouiller/déverrouiller à chaque ouverture du coffre. Pour capoter/décapoter, cela se fera exclusivement manuellement. Tarifs et équipement 31.400 € pour un roadster de 265 chevaux qui avale le 0 à 100 km/h en 5,7 secondes, c’est sûr, ce n’est pas cher ! C’est même très concurrentiel. Voire rigoureusement imbattable. Une Alfa Romeo Spider 3.2 (transmission intégrale – 260 ch) s’échange contre 33.750 €, une Audi TT roadster 2.0 TFSI est affichée à 34.480 €, une BMW Z4 3.0si de même puissance à 43.600 € et une Nissan 350 Z roadster (V6, 300 ch) à 45.400 €… Ce qui ne gâche rien, c’est la panoplie d’équipements offerts pour ce prix : jantes alliage en 18 pouces, ESP et antipatinage (déconnectables), CD MP3, régulateur de vitesse, air conditionné manuel, antibrouillards,… Pas de trace en revanche, de la climatisation automatique ou de la capote électrique. Conclusion Quelle gueule ! L’Opel GT est une véritable attraction dans la rue où elle fait tourner bien des têtes. Mais il ne s’agit pas que d’un show car, les performances du moteur sont aussi à souligner. Avec un prix pareil, tout semble parfait ! Mais il faudra malheureusement composer avec quelques défauts assez irritants à l’usage, comme une tenue de route piégeuse, un coffre quasi inexistant et une finition assez légère…