J’entends déjà les plus pointilleux d’entre-vous dire : « ce n’est pas vrai, au début des années 90, la Lotus Omega allait plus vite. » C’est exact. Son moteur six cylindres 3,6 l biturbo de 376 chevaux l’emmenait à 284 km/h. Mais c’était officiellement une Lotus, pas une Opel, en témoignent les numéros d’inscription des quelques exemplaires sortis d’usine. Ici, dans le cas qui nous occupe, il s’agit bien d’une voiture 100% Opel, même si elle est passée par le service Opel Performance Center du constructeur.

Depuis 1999

Moins connu que d’autres départements de préparation dans d’autres marques, OPC existe depuis 1999. Douze ans au cours desquels plus de 60.000 modèles OPC ont été vendus de par le monde (22.000 Astra, 15.600 Zafira et 14.500 Corsa). Dans le segment des berlines, la Vectra OPC s’est écoulée à 3.000 exemplaires entre 2005 et 2008. L’Insignia a pris la relève avec 3.000 unités vendues en 2009 et 2010. Quant aux marchés porteurs, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suisse représentent à eux-seuls 75% des ventes mondiales. Et la Belgique, vous vous en doutez, figure bien loin dans le palmarès…

Stage de conduite compris

OPC, c’est aussi des stages sur circuit organisés au centre d’essais d’Opel de Dudenhofen et ouverts aux propriétaires de voitures de toutes marques. Des cours organisés par l’équipe de Joachim Winkelhock, ancien pilote d’usine Opel, champion du Mans et ambassadeur de la marque. Il faut dire qu’avec la cavalerie présente sous le moteur de l’Insignia OPC « Unlimited », mieux vaut avoir quelques notions de pilotage. Elle est disponible en versions 4 portes, 5 portes ou break, mais seule la berline est capable d’accrocher les 270 km/h en pointe. Si vous en achetez une, Opel vous offre gratuitement le stage de maîtrise… Bonne nouvelle, non ?

Le paysage défile

En réalité, la partie mécanique de cette version extrême est identique à celle des autres Insignia OPC. Le moteur 2,8 litres V6 Turbo développe 325 chevaux, et l’accélération de 0 à 100 km/h ne demande que 6 petites secondes. C’est à très hautes vitesses que les choses changent, car la voiture continue à pousser, même au-delà de 250 km/h. Même sur une piste ovale parfaitement sécurisée et composée de virages relevés, le paysage défile très vite. Heureusement, la transmission à quatre roues motrices (de type Haldex) rassure un peu, d’autant que le système est complété par un différentiel arrière à gestion électronique qui gère la répartition du couple entre les roues.

Double visage

Une fois les pieds revenus sur terre, ou plutôt les roues dans les stands, l’Insignia OPC « Unlimited » allait montrer un tout autre visage. Pour notre petite ballade dans la campagne allemande, c’est un modèle à boîte automatique (une autre nouveauté) qui nous était confié. Alors que, sur circuit, nous avions sélectionné les modes Sport et OPC du châssis FlexRide, la route nous a permis de goûter au confort d’une berline familiale. Seul le grondement sourd de l’échappement rappelant la vocation sportive de la voiture. Douce et progressive dans ses changements de rapports, la nouvelle boîte automatique à six vitesses peut également être commandée par le biais de palettes au volant. Malheureusement, la commutation entre les deux modes ne s’opère pas automatiquement, et il faut préalablement positionner le levier sur « Manuel » pour y parvenir.

Discrète

Extérieurement, la version « Unlimited » ne se différencie pas vraiment de l’Insignia OPC « normale ». Seul un œil averti remarquera la signature Brembo en bleu sur les étriers de freins. Dans l’habitacle, le compte-tours et le compteur de vitesse ont été redessinés. Opel prévoit également de proposer une édition spéciale couverte d’une peinture noir mat. Les tarifs ne sont pas encore connus.