D’habitude c’est essentiellement aux boucliers que l’on reconnaît une version sportive d’un modèle de sa version classique. Pour la 207, c’est au niveau de nez que cela se remarque en premier. En fait, celles au tarin allongé ont, théoriquement, plus de muscle. Embonpoint Et il en faut du muscle à la 207. Elle est plus grande que la 206 de 20 cm et surtout plus lourde, de 150 kg environ. Par rapport à la 307, elle n’a que 18 cm de moins et est à peine plus légère. Autant dire que la 207 est juste à la frontière de son segment. Tout profit pour l’habitabilité. À l’arrière, deux adultes trouveront leur aise, d’autant que le dos des sièges avant a été creusé pour le bonheur des jambes et des genoux. Toutefois, la version 3 portes pénalise un peu plus les grandes tailles. 110 chevaux pantoufle L’essai a débuté avec le 1.6 essence 16V de 110 ch. Manifestement, quelques-uns des équidés sont resté à l’écurie. La 207 ainsi montée montre peu d’empressement à la reprise. Il faut monter dans les tours sans que cela fonctionne tellement mieux. La faute au couple de 147 Nm à 4000 tr/min dont 85 % est disponible à 2000 tr/min. Le tableau technique nous informe que la puissance de 80 kW de ce quatre cylindres de 1587 cm³, équipé d’un double arbre à cames en tête, est atteinte à 5750 tr/min. La consommation annoncée est de 7 litres en cycle mixte, mais sur notre parcours montagneux à rythme sportif, on est arrivé à près de 10 litres. Dur, dur L’accélération de 0 à 100 est réussie en 11 secondes environ. La reprise de 80 à 120 km/h en cinquième demande 16,4 secondes à vide et 18,2 s en demi-charge utile. Pas brillant tout cela. La faute aux quelque 1200 kilos sur la balance. À titre de comparaison, la version 1.4 l de 90 ch pèse 1140 kg environ. Des confrères qui l’on conduite ont montré un peu plus d’enthousiasme à son égard. Ceci dit, les aficionados de l’essence se réjouiront de savoir que fin de l’année, arrivera un moteur turbo de 150 ch réalisé en collaboration avec BMW. Peugeot lui promet un couple presque similaire à la version Diesel (voir ci-dessous). La joint-venture nous proposera aussi un bloc atmosphérique essence de 115 ch sur la 207. Super HDi La version 1.6 16V HDi sauve la mise. Dès les premiers tours de roue après le switch à mi-parcours, on n’a plus l’impression de perdre une partie des 110 chevaux sous le capot. Ce moteur Diesel de 1560 cm³ à rampe commune avec FAP montre nettement plus d’entrain. On se rend rapidement compte qu’à puissance équivalente, un couple plus généreux donne directement du dynamisme. Ce HDi, au niveau sonore contrôlé, développe 240 Nm à 1750 tr/min. Une fonction overboost permet même de profiter de 260 Nm pendant un court instant. Inutile de dire que le moteur offre davantage de souplesse que la version essence. Dès lors, les dépassements et les relances sont fortement facilités. Le Tempo 100 est ici réussi en 10,1 s à vide et 11,1 s en demi-charge. La consommation profite aussi du bloc avec un cycle mixte moyen de 4,8 litres. Pour notre part, nous avons à peine dépassé les 6 litres avec un style de conduite identique à celui opté avec le 110 ch essence. Ce moteur est indéniablement notre favori du champ de course. 90 chevaux aussi Avant de rentrer en Belgique, nous avons pris le volant du 1.6 HDi de 90 chevaux. Grâce à son couple de 215 ch à 1750 tr/min, il se débrouille très bien. Le 0 à 100 demande 11,5 s à vide (12,9 s en demi-charge). Parfaitement polyvalent, cette motorisation sera sûrement l'un des best-sellers 207 dans notre pays. Il faut juste s’habituer à un niveau sonore plus marqué que son grand frère. Mais les normes de consommation sont meilleures avec un cycle mixte annoncé à 4,5 litres aux 100. Ce bloc est donc méritoirement deuxième dans notre tiercé moteur. 5 vitesses Toutes les motorisations 207 voient leur puissance transmise aux roues avant par une boîte manuelle à cinq rapports. Si une boîte automatique est prévue fin 2006 et une boîte mécanique pilotée début 2007, pas de boîte six prévue. Les responsables Peugeot ont expliqué qu’ils préféraient offrir une vraie boîte 5 plutôt qu’une fausse sixième qui n’apporte rien au dynamisme et au confort. Car c’est là que la 207 détonne. Féline Chapeau bas aux concepteurs de la carrosserie de cette Peugeot. Le châssis, issu de la plateforme 1 du groupe PSA (Citroën C3 & C2, Peugeot 1007 & 206), est admirablement équilibré. Voilà une voiture avec qui on peut s’amuser sans risque. Le train avant pseudo McPherson aborde sainement les courbes. L’arrière, reposant sur une suspension à traverse déformable, ne se contente pas de suivre le mouvement, il l’accompagne vraiment. Il faut déséquilibrer artificiellement l’auto, en freinant en pleine courbe, par exemple, pour voir l’arrière légèrement se dérober. Un mouvement léger vite rattrapé par l’électronique, l’ESP notamment proposé de série sur les versions les plus musclées. Le freinage n’a montré aucun signe inquiétant et une progressivité sympathique à apprivoiser. Tel un félin, la 207 est donc joueuse. Sur le parcours en montagne, les dessins les plus tortueux pressentis sur la carte de notre GPS ont été avalés sans frayeur. Les seules sueurs froides sont à mettre sur le compte des autres usagers de la route n’hésitant pas à dépasser sans précaution. La bonne direction Le dynamisme est mis en valeur par le design de la voiture et par ses voies particulièrement larges : 1474 mm à l’avant, 1469 mm à l’arrière. L’esprit malin de la Française et le plaisir de conduire vient aussi de la direction à assistance électrique variable. À faible vitesse, et sur les ronds-points à la sortie de l’aéroport de Palma en particulier, on a craint le pire. En ville et pour les manœuvres, la direction est sans aucune consistance, question de confort. Mais dès qu’on on accélère le rythme, les choses changent. Même si cela reste un peu artificiel, le volant montre suffisamment de fermeté pour enrouler les virages sereinement. Enfin, la rigidité torsionnelle ajoute encore une fleur au bilan dynamique particulièrement positif. ***** 5 étoiles. Ce n’est pas que la classification de notre hôtel à Majorque, mais le résultat obtenu par la 207 pour la protection adulte aux tests EuroNCAP. L’organisation a également crédité la Peugeot d’un 19/36 pour la protection piéton (3 étoiles sur 4). Il faut dire que la 207 conjugue une poutre piéton avec absorbeurs intégrée à la voie basse et une face avant souple de type « soft nose ». Le sous-capot permet de préserver un espace important entre le capot et les éléments mécanique pour créer une zone de survie. À bord La 207 assure aussi la sécurité à bord par les voies classiques (airbags et ceintures), mais aussi par sa rigidité et l’architecture mise en place pour absorber les chocs et dévier certains éléments pour éviter les lésions. L’ABS, l’aide au freinage d’urgence et la répartition de freinage font partie de l’équipement standard de toutes les versions. Outre le sentiment de sécurité, on apprécie aussi la qualité de finition de la 207. Certains matériaux la distinguent nettement de la 206 en terme de qualité perçue. Même si on reconnaît la griffe Peugeot. Surtout, malheureusement, à cause des reflets dans le pare-brise. Malgré des efforts avoués et l’abandon de certaines couleurs de console, on a parfois été fortement gênés par un effet miroir (une photo prise lors de l’essai vous le montre). Vraiment embêtant, ce couac altère nettement le plaisir pris à bord. Options Les montagnards et les habitants des zones rurales à luminosité limitée apprécieront, en plus de l’allumage automatique des phares, d’avoir la possibilité d’opter pour un éclairage directionnel. Parmi les options jouant sur le confort, on a aussi pu profiter d’un modèle avec le toit en verre panoramique. Pas encore de toit ouvrant dans le catalogue, pour l’instant. On trouve aussi au catalogue un diffuseur d'ambiances parfumées. Selon les versions, le limiteur de vitesse est de série ou en option. Tout comme l’ESP et l’aide au stationnement sonore et visuel. Bonne à tout faire La version 3 portes séduira les célibataires et les jeunes couples. Les familles auront bien sûr tout intérêt à opter pour la 5 portes. Cette dernière bénéficiant d’un vide-poche à l’arrière. Un plus bienvenu dans un 207 un peu pingre en espaces de rangement, malgré le petit espace pour le GSM et quelques broutilles entre la boîte à gants et le tableau de bord. Voiture polyvalente, son coffre à hayon avec banquette rabattable 60/40 propose un volume maximal de 310 à 1195 litres. Petite mention pour la vraie roue de secours. On a donc le droit de continuer sa route si on a crevé en 207. Car, cette « petite » Peugeot est faite pour rouler en ville comme sur de longs trajets. Elle affiche un style reconnaissable mais avec un petit quelque chose en plus qui la rend très séduisante. Elle arrivera sur notre marché les 12 et 13 mai et le prix d’appel sera fixé à environ 12.000 euros. Les versions les plus intéressantes devraient débuter à 14.000 euros environ. © Olivier Duquesne