Opération « Machine à laver »

Alors que l’immense majorité des concurrentes voit leurs dimensions grimper en flèche, la 208 fait machine arrière : celle-ci est plus courte de 8,5 cm que la 207 ! Peugeot insiste sur le fait qu’il s’agit d’un véhicule urbain et donc appelé à exécuter des créneaux, un exercice où chaque centimètre compte ! De son côté, Renault, l’éternel rival, a encore fait pousser sa toute nouvelle Clio, argumentant que la clientèle vient de plus en plus souvent des segments supérieurs… Choisissez votre camp !

Plus légère !

Après une tendance à l’embonpoint généralisé, les constructeurs se décident à enfin alléger leurs produits ! Moins de poids, cela signifie moins d’énergie pour déplacer la masse, donc moins de carburant, de meilleures performances et un comportement routier bien supérieur. Un cercle vertueux que Peugeot applique à la lettre : plus de 100 kg gagnés en moyenne, face à la 207 ! Résultat, question CO2, Peugeot annonce la valeur très flatteuse de 87 g/km pour son excellente e-HDi !

Et l’habitabilité ?

Les ingénieurs ont fait de l’excellent boulot, car en dépit des dimensions en forte baisse, l’habitabilité de la 208 a… progressé ! Et honnêtement, la grande planche que je suis (1 m 88) parvient à se caser avec aise à l’avant et avec un brin de souplesse à l’arrière. Soyons clairs, la 208 n’est pas aussi généreuse que sa rivale toute désignée, la Clio qui, elle, a pris des centimètres !

Au volant, le constat est mitigé, avec une position de conduite un brin trop haute. Chez Peugeot, on a entièrement repensé le design de la planche de bord, qui présente des instruments très haut perchés et un volant au diamètre riquiqui ! Pour ma part, j’adore cette sensation karting et ces compteurs tombant juste sous les yeux ! Mais des personnes plus petites pourraient être gênées dans la lecture des compteurs. Autre sujet de désolation : une finition franchement désinvolte… Mais sur ce plan, Renault fait à peine mieux…

En essence, svp !

L’essence a le vent en poupe ! Après des années passées à aduler le mazout, le marché se recentre enfin sur l’essence. Résumé de la règle : si vous parcourez moins de 15.000 km par an, l’essence se révélera généralement plus avantageux ! Surtout si vous circulez en ville ! Autant dire qu’avec une 208, on est en plein dans ce constat… Chez Peugeot, le message est bien reçu et la gamme des moteurs essence est revitalisée On note l’arrivée de nouveaux 3 cylindres : 1.0 et 1.2 VTi, développant respectivement 68 et 82 chevaux.

En route !

Petit volant bien en main, il me tarde de vérifier si la réputation de Peugeot en ce qui concerne la qualité des trains roulants est toujours de mise ! Le petit 3 cylindres 1.2 VTi s’ébroue dans une relative discrétion et la boîte manuelle à 5 rapports verrouille bien. La circulation en ville ne pose aucun problème, le moteur est suffisamment souple que pour reprendre à bas régimes, même s’il n’y manifeste aucune énergie débordante…

Châssis de premier plan !

Question efficacité routière, la 208 est tout simplement bluffante ! Quelques souvenirs de 205 me reviennent en mémoire, avec ce train avant fabuleux, d’un mordant incroyable. Précise et très incisive, la direction permet de placer l’ensemble en micro-poil ! Jouissif ! Levez le pied en virage et les réactions se feront saines, jamais dangereuses, mais toujours plaisantes ! Et la bonne nouvelle ? Un confort toujours garanti, grâce à un amortissement classé cinq étoiles !

Il faut dire que le châssis n’est pas exactement débordé par l’arrivée massive de puissance : le petit 1.2 VTi fait ce qu’il peut, mais manque de tonus à bas régimes. Pour secouez l’ensemble, il s’agit de remuer le bras droit et de tenir monsieur au-dessus de 4.000 tr/min ! La mécanique y trouve un second souffle et s’exprime de sa voix crépitante, jamais désagréable et typique d’un 3 cylindres. Côté consommation, le 1.2 VTi s’en tire correctement, mais sans laurier : 6,5 l/100 km en moyenne, une valeur qui peut encore grimper si l’on asticote le levier de vitesses, mais qui peut descendre à 6 l/100 km avec un minimum de précaution.

Connectivité !

Qui dit petite voiture, dit souvent voiture de jeune et donc… système multimédia à la pointe ! Sur ce plan, rien à redire, l’écran d’info-divertissement se présente comme une tablette numérique où il est possible de connecter une source audio externe, voire d’aller surfer sur Internet. Tout cela, c’est parfait, à la condition de… manipuler le tout à l’arrêt ! En mouvement, il est franchement dangereux d’aller essayer de descendre l’ascenseur pour lancer un nouveau fichier musical, voire d’appuyer sur le petit bouton tout là-bas à droite !

Les tarifs !

Peugeot propose sa 208 à partir de 12.500 €. Pour bénéficier de ce petit moteur 1.2 VTi, il s’agira de rajouter 500 €, un surcoût somme toute raisonnable. A titre de comparaison, la Clio 0.9 TCe de 90 chevaux (il est vrai, sensiblement plus pêchue) est affichée à 14.300 €. Trois niveaux de finition sont proposés, avec des niveaux d’équipement globalement dans la moyenne, sans plus. Dommage, cela aurait été l’occasion pour Peugeot de secouer le segment avec quelques équipements de série (sécuritaires ou d’agrément).

Conclusion

Alors, un sacré numéro, cette 208 ? Difficile à prévoir, mais sans aucun doute, un retour aux sources rafraichissant, avec une voiture plus compacte, plus légère et plus agréable que jamais à conduire. La 208, c’est une 205 des temps modernes, une compacte qui mise beaucoup sur l’agrément de conduite et qui score valablement dans tous les domaines, mais ne révolutionne toutefois pas le segment. Pourtant, on s’y attache et on lui souhaite le succès de son aînée !