4x2 ou 4x4 ?
Contrairement à Citroën, Peugeot dispose déjà d’un véhicule typé Cross-Over dans sa gamme, à savoir le 3008. Ce dernier se paye un gros succès, mais voilà : il ne peut prétendre au statut de « SUV », faute de véritable version à 4 roues motrices ! Alors oui, il y a bien une HYbrid4 qui vante sa transmission intégrale, mais cette dernière n’anime les roues arrière que via un moteur électrique, plutôt menu. Pas de quoi grimper aux arbres, donc…
Il restait donc de la place pour un véritable SUV ! Voilà la raison pour laquelle Peugeot s’est décidé à n’importer le 4008 qu’en version à 4 roues motrices en Europe. De quoi compléter la gamme et attirer de nouveaux clients…
On ne s’emballe pas !
Le décor est planté : Peugeot ne vendra son 4008 en Belgique, qu’en un seul niveau de finition (la plus haut de gamme qui soit) et uniquement avec la transmission intégrale. En clair, le constructeur ne s’attend pas à faire du gros volume avec ce nouveau modèle ! Dans les chiffres, cela se traduit par une estimation à 600 exemplaires pour cette année-ci et à 750 exemplaires pour l’année prochaine…
Qu’est-ce qui change ?
La bonne nouvelle, c’est que le conducteur d’une 4008 n’aura pas l’impression de posséder une Mitsubishi ou une Citroën. PSA a fourni un gros travail sur le plan stylistique en changeant radicalement les faces avant et arrière de leurs modèles… Le 4008 ressemble donc à une véritable Peugeot ! Dans l’habitacle, c’est nettement moins folichon : à part le volant, quelques plastiques et quelques touches de chrome, c’est blanc bonnet et bonnet blanc !
Du côté technique, le moteur essence 1.6 est expédié droit dans les oubliettes et le 1.8 diesel 115 chevaux de Mitsubishi se voit remplacé par l’excellent 1.6 HDi de même puissance de la maison française. Seul le 1.8 diesel de 150 chevaux du constructeur japonais est conservé, avec toutefois un nouveau turbo pour une meilleure réponse à mi-régimes.
Peugeot étant Peugeot, les ingénieurs se sont également penchés sur les liaisons au sol, pour un comportement routier bien dans la tradition de la maison ! Enfin, l’isolation sonore et aux vibrations a été peaufinée. Haut de gamme on a dit !
Le tour du propriétaire
De l’extérieur, le 4008 est plutôt emballant ! Le nouveau design Peugeot lui donne des airs félins, dynamiques et aussi sobres qu’élégants… Bref, ce produit est valorisant et on en oublie les origines nippones ! De l’intérieur, on l’a dit, l’ambiance retombe de quelques crans… C’est du Mitsubishi, à savoir que l’ensemble présente une belle qualité d’assemblage, mais les plastiques restent peu valorisants et la présentation est plutôt fade. Et puis il y a la position de conduite : définitivement trop haute, avec un siège ne descendant pas assez et un volant ne se réglant pas suffisamment en hauteur, les grands conducteurs auront l’impression de conduire avec le volant entre les genoux !
A l’arrière, l’habitabilité n’est pas non plus prodigieuse : le toit panoramique apporte une très belle luminosité dans l’habitacle et les LED qui le parcourent, procurent une atmosphère très « lounge » le soir… Mais voilà, il y a forcément un hic, et il s’agit en l’espèce de la garde au toit arrière, compromise par la présence de ce toit panoramique.
En route !
Essayé dans sa version 1.8 HDI 150 chevaux, le 4008 n’a rien d’un placide petit SUV… La cavalerie est bien présente, mais le moteur ne sonne la charge qu’une fois la barre des 2.000 tr/min dépassée ! En dessous de 1.800 tr/min, point de salut et les fortes côtes entamées à bas régimes demanderont souvent de repasser la première vitesse ! Sur routes et autoroutes, l’ensemble est néanmoins particulièrement agréable, avec un excellent confort, tant de suspension qu’acoustique.
La balade, c’est agréable, mais Peugeot vante les mérites du châssis, retravaillé pour fournir d’excellentes prestations dynamiques. Alors, dans les faits ? Et bien, nous sommes conquis ! Stable mais agile, le 4008 présente un comportement tranchant et étonnement vif. La direction précise permet de pointer les roues avant exactement où vous lui ordonnez.
Et en piste !
Une fois hors des sentiers battus, l’ensemble ne se désunit pas… On sent l’expertise de Mitsubishi dans ce domaine… La garde au sol suffisante et le bon angle d’attaque permettent de grimper de solides côtes et de franchir des obstacles en toute décontraction. Bon, bien sûr, ne le confondez pas avec un bolide du Paris-Dakar, ni même avec un Pajero, votre monture ne s’en remettrait pas… Mais tout de même, sachez que votre engin a d’autres talents que la simple grimpette de trottoir : jouer dans la boue, c’est son truc aussi !
Les prix
Pour une fois, la vie du petit scribouillard planté derrière son clavier est facilitée par une politique d’équipement très simple : un seul niveau de finition, une seule transmission à 4 roues motrices, une seule boîte de vitesses manuelle à 6 rapports et deux moteurs. Alors comptez 30.580 € pour le 1.6 HDI et 2.000 € supplémentaires pour le 1.8 HDi. Notre conseil ? Le petit est largement suffisant, plus sobre et… plus volontaire dans les bas régimes !