Classique... et heureusement !
Un dicton classique veut que l’on ne change pas une équipe qui gagne. Au fil des années, la 911 s’est musclée, mais a toujours gardé une certaine élégance ainsi qu’une relative finesse de ligne... Du moins pour les versions standards ! Le modèle 993, un aboutissement en soi, était considéré par beaucoup comme la plus belle de toutes, avant que la 996 ne vienne fâcher les puristes, avec ses phares en « L ». Le constructeur allemand a écouté sa clientèle et est revenu aux optiques ronds avec la 997. Sur cette deuxième phase, les changements opérés sont subtils, avec des LED à l’avant et des feux arrière revus... Manifestement, le constructeur n’ose entreprendre une refonte trop sévère, de peur de s’attirer la foudre des puristes ! Et c’est très bien ainsi... Les principales modifications se situent sous le capot, comme il se doit !
Un moteur au mieux de sa forme
Les moteurs passent à l’injection directe ce qui vaut au moteur 3.6 l de base de fournir 345 chevaux (20 de mieux) et au 3.8 l de la Carrera S, 385 chevaux (30 de mieux). Voilà qui constitue déjà une belle écurie ! Mais les chiffres bruts ne parviendront jamais à traduire l’agrément procuré par cette superbe pièce d’orfèvrerie.
Toujours aussi réjouissant, le boxer nous revient plus rond et plus disponible que jamais. Son élasticité et son coffre à bas régimes n’ont d’égal que sa rage et son impétuosité plus haut dans les tours. Sa sonorité a mué et le flat-six joue maintenant dans les graves, mais toujours avec ce même raclement métallique et ces envolées lyriques dans les tours. Une symphonie propre à faire hérisser tous les poils des bras et dont on ne se lasse jamais...
Une boîte à malices
Si Porsche a naturellement conservé l’unité manuelle à 6 rapports, la Tiptronic S a été jetée aux orties. Elle se voit désormais remplacée par une nouvelle unité à double embrayage et 7 rapports, délicatement appelée « PDK ». Proposant trois modes (normal, sport, sport plus), elle se double d’un mode manuel qui permet de jongler avec les gammes du moteur.
Dans la pratique, le mode normal semble le plus approprié pour la conduite de tous les jours, avec des changements de rapport opérant dès les plus bas régimes, histoire d’économiser au maximum les précieuses gouttes de carburant. En sport, les rapports passent plus rapidement et plus tard dans les tours. La réactivité est également sublimée. Reste le mode sport plus... Dans ce dernier cas, les vitesses claquent sans délais aucun et le moteur va systématiquement chercher ses derniers tours minutes ! Doublé par le Launch Control, ce mode est réellement à conseiller aux apprentis cosmonautes ! La Porsche s’arrache alors au bitume et est littéralement catapultée vers l’avant dans un grondement rauque ! Inutile d’essayer de suivre l’évolution du compte-tours ou du compteur de vitesse, les aiguilles bougent trop vite !
Quelques reproches, toutefois : tout d’abord, le mode normal manque de finesse en conduite urbaine. Ensuite, plutôt que d’agrémenter son volant des traditionnelles palettes, Porsche a préféré utilisé des boutons situés sur les branches du volant et fonctionnant selon une logique bien obscure...
Pour tous les jours
La 911 est sans doute la sportive la plus utilisable au quotidien. Outre son excellent confort général et sa qualité d’ensemble, on ne peut que louer sa fiabilité redoutable. Histoire d’agrémenter encore le quotidien, la nouvelle venue a également évolué sur le plan du système d’info-divertissement. Le GPS est désormais nettement plus clair et intuitif et le système permet une connexion Bluetooth avec chargement du répertoire téléphonique. Notons également les connexions USB et iPod. Enfin, sachez qu’une 911, cela se savoure seul ou à deux... Mais évitez d’emmener promener belle-maman sur les sièges arrière, où les relations familiales risquent de vite se détériorer.
En bonne 911, il faudra évidemment faire attention aux routes grasses, surtout dans cette version à 2 roues motrices. Mais ses réactions restent logiques et son efficacité est littéralement redoutable. Au fil du temps, la 911 a réussi à évoluer pour afficher une stabilité à toute épreuve, ainsi qu’une réelle simplicité d’utilisation. La suspension fait toujours aussi bien son boulot, mais l’option PASM me paraît judicieuse : tout en augmentant sensiblement le confort à bord, elle améliore encore l’efficacité routière. En revanche, selon moi, inutile d’aller cocher l’option « freins en céramique ». Ceux de série sont déjà époustouflants d’efficacité ! D’autant que l’option est aussi onéreuse qu’une petite citadine neuve !
Consommation étonnante, option onéreuses
8,5 l/100 km ! Pour 385 chevaux, c’est un exploit ! Certes, si vous habitez en milieu urbain ou ne parvenez pas à maîtriser votre pied droit, ce chiffre peut très facilement s’envoler ! Mais de manière générale, il est assez aisé de se stabiliser autour des 10-11 l/100 km, tout en profitant du fabuleux potentiel de la mécanique. D’ailleurs, le constructeur annonce des émissions de CO2 de 240 gr/km.
96.800 €, voilà ce que vous coûtera une 911 à boîte manuelle. A 100.708 €, vous l’obtiendrez avec boîte PDK. Mais là encore, il est très facile de faire grimper la note de plusieurs dizaines de milliers d’euros, si vous vous laissez tenter par le cruise control, l’intérieur tout en cuir, les jantes spéciales, la peinture métallisée, les freins en céramique, le PASM, le PCM (GPS en Porsche dans le texte) et j’en passe...
Conclusion
Déjà fabuleuse en 1963, la 911 n’a eu de cesse de se bonifier avec l’âge. Tout à fait en phase avec son époque, car facile d’utilisation et remarquablement sobre pour une sportive, la 911 présente aujourd’hui une homogénéité et une qualité au meilleur niveau. La légende semble encore perdurer. On en reparle dans 45 ans ?