Style
Les phares se font plus fins, les boucliers sont retravaillés, les feux arrière sont revus et… c’est à peu près tout ! Des modifications relativement restreintes donc, mais qui réussissent néanmoins à apporter une touche de dynamisme supplémentaire à ce gros mastodonte. Plus fin de l’avant, il semble plus « léger », moins massif. Tout est très relatif, évidemment !
Moteur
Sous le capot, le V8 de 4.5 l se voit « gonfler » à 4.8 l et passe à l’injection directe. Voilà de quoi lui faire gagner 35 chevaux, la puissance culminant maintenant à 385 chevaux à 6.200 tr/min et le couple à 500 Nm à 3.500 tr/min. Cette dernière valeur est équivalente à celle d’un 3 litres diesel actuel. Décidément, on ne respecte vraiment plus rien, un vulgaire mazout surpassant la crème des moteurs essences. Il lui reste la puissance et l’agrément des montées en régime.
A ce titre, aucun doute, ce moteur est un vrai Porsche. Souple et onctueux à bas régime, il devient vif et rageur une fois la barre des 4.000 tours dépassée. Sa nervosité semble alors vouloir exploser la zone rouge, située à 6.500 tr/min. Un vrai régal qui se savoure sur toute la plage de régimes. Notre exemplaire était doté d’un échappement sport (uniquement disponible sur le Cayenne S équipé de la boîte Tiptronic), dont la sonorité devient nettement plus rageuse une fois la touche « sport » enfoncée… Vous avez dit « gadget » ? Là, oui, complètement même ; mais le résultat en vaut la peine si vous êtes amateur du genre ! Le Cayenne vocifère alors des vocalises sourdes et rageuses, nettement plus proches de celles d’une GT que d’un SUV. Les passages sous tunnel sont impressionnants, le grondement caverneux du V8 emplissant l’atmosphère faisant alors penser à celui d’une voiture sortie tout droit du Nascar.
Hélas, trois fois hélas, la boîte automatique à 6 rapports équipant notre exemplaire n’était pas à la hauteur. Longue, comme un week-end sur circuit sans Porsche, elle oublie, de plus, complètement de garder le rapport au lever de pied. Et ne parlons même pas de rétrogradages au freinage ! Nul doute qu’avec une boîte plus réactive, le Cayenne S se serait révélé encore plus explosif. Heureusement, il reste toujours le mode manuel, qui permet de faire vroom vroom(.be), touche sport enclenchée, et de faire profiter le voisinage, de préférence féminin, des rugissements de la bête. Rappelons que la Cayenne S, tout comme le Cayenne « tout court » est disponible avec une boîte manuelle.
Comportement routier
Bluffant ! Une vraie Porsche à ce niveau, avec une direction parfaitement calibrée, un freinage progressif et puissant, et un châssis de berline ! Pour assurer un tel comportement routier à un mastodonte élevé comme celui-ci, il a fallu le barder d’électroniques, se chargeant de le maintenir à plat en virage et lui procurer un dynamisme sans concurrence dans la branche des SUV. On commence les festivités avec la suspension pneumatique qui permet de relever (ou d’abaisser) la caisse sur six niveaux différents. Ensuite, le traditionnel PASM (Porsche Active Suspension Management) qui permet de réguler l’amortissement à sa mesure, selon trois lois : confort, normal ou sport. Ce dernier mode s’enclenche automatiquement si les capteurs décèlent une conduite plus dynamique. Il y a encore le PDCC (Porsche Dynamic Chassis Control) qui permet de lutter contre le roulis. Notons que cette option est exclusivement associable au PASM. Bref tout un attirail impressionnant, mais qui se paye bien évidemment au prix fort et qui n’est livrable qu’en option (hormis pour le Cayenne Turbo).
Sur la route donc, le Cayenne fait preuve d’un dynamisme épatant, virevoltant d’une courbe à l’autre sans avoir l’air d’y toucher. Impressionnant. Ce qui l’est encore plus, c’est sans doute son aisance, une fois les rubans asphaltés quittés. Voilà un SUV qui ne fait pas semblant, et qui n’hésite pas à s’engager joyeusement dans la gadoue, quitte à souiller quelque peu son prestigieux blason.
S’il faut vraiment pinailler, on pourrait reprocher une direction un peu trop légère en conduite active. Mais c’est vraiment chercher la petite bête…
Confort
Ici encore, la démonstration est totale. Equipé du PASM et de la suspension pneumatique, notre Cayenne S s’est révélé d’un confort épatant. Absorbant les irrégularités avec tact, filtrant les aspérités avec souplesse, voilà un engin que l’on destinerait bien aux longs voyages… Surtout que l’ergonomie est typique de la marque, à savoir sans reproche. Tout est clair, à portée de main et de qualité. Les sièges se montrent, qui plus est, confortables et d’un maintien sans reproche. La position de conduite est idéale et l’amplitude des réglages devrait satisfaire tous les gabarits. L’insonorisation est très réussie, toutes les sources de bruit étant bien maîtrisées.
Tarifs et options
Ouille ! C’est ici que ça se corse sévèrement. Vendu à un prix de base de 67.518 €, le Cayenne S réclame déjà plus de 15.000 € supplémentaires face à son petit frère équipé d’un V6 d’origine VW. Certes, ce Cayenne S reste encore loin du Turbo qui met tout le monde d’accord, avec ses 500 chevaux et ses 110.231 €…
Au niveau des options, la liste est quasiment sans fin. Pour preuve, notre exemplaire en avait pour plus de… 40.000 € ! Parmi celles-ci, on notera le très convivial toit ouvrant panoramique à 3.548,93 €, les capteurs avant et arrière de parking à 877,25 €, les phares bi-xénon (avec lave-phares) à 1.694 €, le superbe et incontournable PASM à 3.213,76 €, le schizophrénique échappement sport à 2.843,50 €, le très efficace PDCC à 3.509 €, la boîte Tiprtonic S à 2.865,28 €, le régulateur de vitesse (mesquinerie) à 484 €, le volant multifonction cuir à 567,49 €, l’audio Bose à 1.452 €,… Comme d’habitude chez la marque, il est toujours possible de fignoler dans les moindres détails pour personnaliser son engin et de commander, par exemple, un accoudoir central avec logo Porsche ou des sigles colorés sur les jantes,…
Au niveau de la concurrence, on retrouve le Touareg V8 (350 ch) à 65.940 €, la BMW X5 V8 4.8i (355 ch) à 70.750 €, l’Audi Q7 V8 (350 ch) à 67.000 €, le Mercedes ML 500 (306 ch) à 77.682 € et l’incontournable Range Rover V8 (305 ch) à 83.200 €. On pourrait donc considérer le Cayenne comme correctement tarifié, mais… attention aux options !
Et à la consommation également : avec une moyenne frisant les 20 litres aux cent, le portefeuille sera vite dégarni lors des longs voyages auxquels le Cayenne se prête pourtant si bien ! Si le pied droit se fait plus joueur, comptez de environ 5 litres suppléments… Mais il reste possible de descendre sous les 17 litres, au prix d’une conduite coulée et très zen…
Conclusion
La démonstration est totale. Porsche a prouvé qu’il pouvait concilier l’inconciliable en transformant un SUV en une véritable sportive. Que ce soit au niveau du comportement routier, du moteur ou du confort, le Cayenne a clairement établi de nouveaux standards. Seule la boîte auto ne se révèle pas aussi performante qu’attendu. Mais la véritable performance, c’est qu’il reste parfaitement exploitable et efficace hors des sentiers battus. Il ne reste plus qu’à jouer au lotto : c’est que la bête, en plus d’être pas donnée, a soif !
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