La vente de RM Sotheby’s de Londres qui vient de s’achever, n’a pas rencontré le succès escompté. Mais cela veut également dire qu’il y avait quelques bonnes affaires à réaliser ! Notamment cette Ferrari : datant de 1953, cette voiture est l’un des premiers modèles de route de la marque, avant que celle-ci n’envisage les choses plus sérieusement, cinq ans plus tard, avec l’arrivée des 250 construites de manière nettement moins artisanale.
Une vraie rareté !
Des Ferrari 212 Inter, on en compte 78, dont seuls 26 exemplaires ont profité du châssis Europa. Cet exemplaire-ci, châssis 0235 EU, fait même partie d’une série de 4 voitures seulement, à avoir le volant à gauche ! Selon une mode d’avant-guerre, Ferrari fournissait les éléments techniques et l’acheteur final allait habiller le tout chez son carrossier favori. C’est ici Pinin Farina (en deux mots, à l’époque) qui a habillé le tout. Et le résultat est superbe : compact mais formidablement proportionné, avec de nombreux détails soignés et habillé de couleurs typiques des 50’s.
V12 Only
Bien entendu, sous le capot, on retrouve un 12 cylindres. Ce moteur cube ici 2,6 litres de cylindrée et se voit offrir les services d’une boîte mécanique à 5 rapports, une vraie révolution technique pour l’époque. Profitant d’une admission à 3 carburateurs, ce modèle-ci délivre 40 chevaux de plus que le moteur « standard ».
Etat parfait
Bien entendu, la voiture est en parfait état de marche, a préservé son moteur d’origine, ainsi que sa boîte et sa carrosserie, comme le prouve un certificat signé par la marque. Autant de plus-value qui font généralement exploser la cote d’une voiture de collection, a fortiori s’il s’agit d’une Ferrari ! Voilà, vous avez le topo : une voiture rarissime, un badge phénoménal et un modèle comptant parmi les plus élégants de la marque à cette période-là. Et pour ne rien gâcher : une voiture éligible aux Mille Miglia !
Bon marché ?
Pour comprendre pourquoi son nouveau propriétaire a réalisé une affaire, il suffit de lorgner du côté des alternatives. Soit ces sportives ultra exotiques, produites à la main et au compte-goutte, au début des années 50 : une Maserati A6, moins puissante et plus fragile, vous délestera de 2 à 3 fois le prix ; une Fiat 8V, au badge nettement moins glorieux et au moteur pointu et peu puissant vous reviendra au même prix et enfin, une Pegaso Z102, au V8 herculéen mais compliqué et au physique souvent inutilement baroque, sera à peine moins cher. De toutes ces voitures, la Ferrari porte le badge le plus évocateur et est la seule à disposer de 12 cylindres. Toutes taxes et commissions comprises, l’acheter aura finalement payé « seulement » un peu plus de 1,1 million d’euros.