François Piette

12 MAR 2013

La maîtresse devenue meilleure amie !

Après une Clio 3 RS radicale, l’équipe de Renault Sport entend ratisser plus large avec sa Clio 4 RS. Séduire un public plus large, cela passe forcément par un tempérament plus sage… Renault Sport aurait-il vendu son âme ? Tentative de réponse avec une première prise en main…

Discrète ?

Déjà très spectaculaire dans ses versions « standards », la nouvelle Clio n’a pas besoin de beaucoup d’artifice pour ressembler à un « concept car », inopinément descendu dans la rue ! Pour la version RS, de fait, Renault n’en rajoute pas trop. Un petit diffuseur par-ci, des prises d’air élargies par-là, une double sortie d’échappement pour couronner le tout et c’est quasiment tout ! Les ailes bodybuildées et la calandre tapageuse, cela appartient définitivement au passé !

2 litres atmo vs 1.6 litre turbo

Mais les modifications les plus drastiques se logent sous le capot. Downsizing oblige, le 2 litres essence atmosphérique qui hurlait ses 200 chevaux à 7.000 tr/min, c’est fini ! Désormais, l’équipe Renault Sport s’en remet à un moteur 1.6 l turbocompressé de même puissance, atteinte à 6.200 tr/min. Le couple trahit toutefois la plus forte mutation : les 240 Nm sont disponibles dès 1.750 tr/min… Un vrai diesel !

Boîte EDC

Si Peugeot (208 GTi) et Ford (Fiesta ST) font encore de la résistance avec des boîtes manuelles, les petites bombinettes sont désormais à l’heure de la boîte automatique à double embrayage ! Et la Clio RS ne fait pas exception, avec la boîte EDC cependant adaptée à un usage plus sportif. Epinglons les palettes fixes derrière le volant et le levier qui se manipule dans le bon sens en mode manuel (tirer pour monter les rapports).

Trois modes de conduite

Parce que voulant répondre à une demande qui exige un véhicule plus polyvalent, Renault a développé trois modes de conduite : Normal, Sport et Race. Ceux-ci agissent sur la direction, la réponse à l’accélérateur, la sonorité (membrane vibrante sur l’admission), la gestion et les temps de passage des rapports, ainsi que le contrôle de stabilité.

Notez bien qu’en mode « Race », la conduite est nettement plus exigeante, avec des passages de rapports exclusivement manuels et un contrôle de stabilité totalement déconnecté. On dit oui ! Petite touche rigolote : une fonction « Launch Control » (assurant des démarrages canons) est prévue !

La partie technique

Sortez les aspirines, le temps est venu de vous faire part de quelques innovations assez judicieuses. Commençons avec les amortisseurs aux butées de compression hydraulique qui ajoutent en douceur, en progressivité et même, en performances !

Renault Sport a également développé un différentiel autobloquant électronique, ainsi qu’un système de télémétrie embarqué, capable de calculer vos temps au tour, de relever les « G » encaissés, de visualiser vos zones de freinage… Mieux : le tout est directement téléchargeable sur clé USB et peut être consulté sur votre ordinateur, au chaud, à la maison. On n’arrête pas le progrès…

Polyvalente ?

Avec ses cinq portes, son habitabilité généreuse pour la catégorie et sa boîte automatique, la Clio RS est devenue nettement plus fréquentable en milieu urbain. Mieux : Renault annonce un gain de 25 % en consommation, avec une moyenne de 6,3 l/100 km ! Et de fait, volant en main, la Clio RS n’est plus le petit chien teigneux, gigotant et grognant. Fini le temps où cette auto vous rappelait qu’elle était avant tout, une sportive radicale, même dans les embouteillages ! Cette fois, les parcours urbains sont réalisés avec une véritable aisance. La facilité y gagne ce que le tempérament y perd.

Sur circuit !

Petite friandise, Renault avait également prévu une escapade sur circuit, lors de cet essai en avant-première. Un tarmac complètement détrempé et des pneus conçus surtout pour le sec ont rendu cette Clio extrêmement joueuse (surtout en mode Race), avec un train arrière ne demandant qu’à déboiter, au moindre lever de pied ! Les dérives furent très spectaculaires, mais aisément rattrapables. Jouissif !

Cet avant-goût nous a néanmoins permis de saluer les qualités du châssis, très précis au demeurant. Le moteur semble disponible partout, avec une sonorité ronde, voire pétaradante au lever de pied. On émettra en revanche quelques réserves vis-à-vis de la boîte, ultra rapide en mode Race, mais parfois récalcitrante dans les moments chauds. A confirmer lors d’un essai plus approfondi sur nos bases habituelles.

Les tarifs

La technologie embarquée se paye et la Clio RS voit son prix enfler : la voilà désormais proposée à partir de 24.950 €. Pour les puristes, Renault propose un châssis « Cup » (650 €) rabaissé et plus ferme. L’équipement de série apparaît toutefois complet et propose l’air conditionné automatique, le régulateur/limiteur de vitesse, le Medianav (système multimédia de navigation de base, le sophistiqué R-Link est en option à 590 €), les vitres surteintées…

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ